24.07.04

58 ème étape – 22 juillet – Arzua => Saint Jacques de Compostelle
(37,5 kilomètres et 48’086 pas – Totaux : 1'493,98 kilomètres et 1'872’014 pas)

Avec un peu de retard dû au trop plein d’émotions ingérables avec la rédaction « à chaud » d’une chronique quotidienne, je reviens sur notre dernière étape qui nous a vu quitter Arzua à 6h00 dans la nuit noire et dans le brouillard de Galice pour rejoindre Santiago vers 12h30.

Notre dernière étape allant représenter près de 40 kilomètres, nous avions acheté des barres énergétiques et de quoi faire un petit-déjeuner sommaire dans notre chambre avant de nous mettre en route.

Après une nuit dans laquelle beaucoup de concepts et autres fantasmes, pour ne pas dire inquiétudes, sont venus me visiter à la place du sommeil, nous nous sommes mis en route avec le seul éclairage de notre lampe frontale, le chemin se devinant pour les 3 pas à venir mais guère au-delà.

Les lampes des pèlerins faisaient comme une guirlande, au devant de nous, qui se balancerait au gré d’un vent que nous ne pourrions sentir. L’impression était celle d’être dans un conte… Nous avons doublé un grand nombre de personnes qui avançaient très lentement pour nous retrouver seuls sur un tronçon rectiligne.

La nuit et le jour commençaient à peine la lutte qui allait voir la victoire provisoire du second, qu’au loin, une lueur apparut. Nous avons alors imaginé quelque phare qui, à l’image des navires perdus, guiderait les pèlerins égarés et avons souri, charmés par cette attention…

Las… Les marchands du Temple, ceux qui se sont appropriés les 100 derniers kilomètres du chemin, étaient passés par là avant nous et qu’est-ce qui a surgi, telle une lampe rouge à la devanture d’un bordel ?

"No comment"

Il en aurait fallu plus pour nous atteindre ce jour-là, il n’empêche que cette dérive si commerciale risque de faire perdre… l’Ouest à certains, de plus après la mise en garde de Jésus devant le Temple…

La longue marche s’est poursuivie dans une campagne galicienne, fidèle à ce que nous en avions vu depuis notre arrivée, nous traversions régulièrement de magnifiques forêts d’eucalyptus

"Magnifique..."

Croisions de nombreuses vaches

"Nos nouvelles amies..."

Voyions de magnifiques fleurs que je rêvais d’offrir à ma belle

"Toujours pour Alice !"

Le chemin se faisait tour à tour tranchée végétale, allée glorieuse ou tunnel de retour vers le monde « normal »

"No comment"

Le contournement de l’aéroport de Santiago a vu s’épanouir de nouveaux arbres à la croissance aussi brève que l’émotion qu’ils procurent

"...De curieux arbres !"

Les derniers 10 kilomètres ont vu disparaître le balisage et les bornes kilométriques ( !), quelquefois au profit de magnifiques perspectives

"No comment"

Puis, enfin, après le monument qui trône (On se demande pourquoi ?) au sommet du Monte de Gozo, Santiago est apparu dans le lointain.

"Est-ce possible ?"

2 kilomètres plus loin, nous croisions le panneau dont la traduction personnelle était : « Vous y êtes arrivés… »

"No comment"

Encore 5 kilomètres au milieu de travaux urbains (La meilleure époque pour travailler sur les chaussées du Camino était sans doute juillet 2004 !) et le but de notre voyage se dévoilait enfin

"No comment"

Je termine ce récit par la démonstration de l’engagement exceptionnel de Michael. Nous nous sommes rendus au bureau des pèlerins pour y chercher notre « Compostella », nous n’étions pas seuls…

"No comment"

Au moment d’avancer vers le bureau qui nous appelait, Michael m’a dit : « Papa, je ne vois plus rien… », j’ai à peine eu le temps de le saisir sous les bras et de traverser comme je pouvais la salle pour m’affaler avec lui sur un fauteuil. Michael avait perdu connaissance ! Sympathique attention des employés, verre d’eau sucrée, barre énergétique, « Compostella » puis un bon repas ont remis sur pieds ce merveilleux fils qui a réalisé quelque chose qui va si positivement orienter sa vie, qu’il mettra des années à en mesurer la portée.

Bien qu’il soit déjà très heureux aujourd’hui !

Nous sommes retournés à la Cathédrale pour franchir la porte du Pardon,

"No comment"

étreindre Saint Jacques, visiter la Crypte et nous confesser. Lorsque j’ai entendu le Père me dire que je bénéficiais d’une indulgence plénière, j’ai compris que cette bénédiction était un engagement plus qu’un privilège ! En effet, si tous mes péchés avaient été effacés, ce serait ma seule décision que d’en commettre à nouveau, qu’il est difficile de salir une belle nappe blanche, qu’il est aisé de sentir à l’aise avec une nappe déjà souillée…

Les retrouvailles si émouvantes avec la famille feront l’objet d’un autre récit, celui-ci étant déjà trop long, j’avais dit chronique pas chapitre… mais que je suis heureux !


by Manuel at 08:25:17
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