24.06.04
30 ème étape – 24 juin – Sangüesa Monreal (Pamplona)
(23,46 kilomètres et 30’086 pas – Cumulés : 769,51 kilomètres et 942’160 pas)Avant toute chose, grâce aux efforts ininterrompus de Alice, j’ai récupéré ma connexion GPRS. Normalement, cela devrait me permettre de ne plus jouer à l’Arlésienne… Merci, mon Amour !
Nuit réparatrice bien que nos voisins à l’hôtel aient cru bon rentrer à minuit et nous faire profiter de cloisons de l’épaisseur d’une feuille de papier pour un moment de ménage/réalité. Départ à 7h30, après un petit-déjeuner franchement light (Habitude espagnole ?), nous espérions alors trouver une boulangerie ouverte (Le pain c’est pratique le matin !).
Espoir vain car les 2 boulangeries croisées étaient en pleine grasse matinée…
Nous avons quitté notre compagnon de route depuis l’étape du Somport, le Rio Aragòn, pour nous diriger vers Rocaforte qui serait l’ancêtre de Sangüesa. En lieu et place du gasoil d’hier soir, une odeur doucereuse flottait déjà dans l’air lorsque nous sommes sortis, c’est rapidement devenu insupportable, la raison s’étalait devant nous en arrivant à Rocaforte.
Une « splendide » usine de quelque chose avec de jolies cheminées crachant une fumée dont j’ai décrit l’odeur comme celle de la saucisse à la confiture, lorsque l’on se rappelle que je suis végétarien…
Nous avons continué notre ascension, suant copieusement malgré l’heure matinale et le renfort de quelques ventilateurs géants !
Une longue promenade à travers les coteaux nous attendait, annoncée par ce beau passage
La terre d’ici est excellente pour les éoliennes, la preuve ? Un nombre important d’entre elles a poussé le long de la ligne de crête
Nous n’avons croisé que 2 villages avant de décider de terminer l’étape en marchant sur la route, pourquoi ? Au risque d’en choquer plus d’un, j’ai beaucoup de peine à adhérer pendant des jours et des jours à l’idée de « tourner autour » de l’ancien chemin, actuellement sous le goudron, simplement pour éviter la circulation.
Chaque personne qui accomplit le pèlerinage de Compostelle va décider de son point de départ et de la longueur de sa peine, sachant que pour recevoir le « diplôme » de pèlerin, 100 kilomètres à pied et 200 à vélo suffisent. Et alors, me direz-vous ou me dira-t-il ?
C’est simple, mon but est de relier Compostelle en 2004, de plus année sainte, je suis un citoyen de mon temps, les voitures, les camions, la vie telle qu’elle est aujourd’hui sont mon quotidien. J’ai envie d’évoluer, de faire cette mutation attendue, espérée, dans « mon » monde, je ne veux pas vivre cette aventure spirituelle dans une bulle hors du temps qui, une fois éclatée à Santiago, emportera avec ses reflets irisés les derniers échos de ce que j’aurais cru comprendre (Ci-après, l’église de Monreal).
Cela ne veut pas dire que je recherche ces inacceptables instruments de pollution, bien au contraire, mais lorsque l’on part de chez soi 2 mois, on ne perçoit pas toujours l’Alpha et l’Omega de ces sentiers qui tentent de coller au plus près le chemin historique tout en l’ignorant et en créant des itinéraires certaines fois illogiques (Un passage à Monreal).
Ces tentatives de recréer un monde disparu pour quelques jours ou semaines (Il faut se souvenir que la plupart des pèlerins font le chemin en plusieurs tronçons répartis sur plusieurs années pour de compréhensibles questions de disponibilité) me feraient craindre à titre personnel, si j’y adhérais, de refermer à jamais la porte de ce monde passé, une fois que je l’aurais quitté !
Retour à notre journée, en attendant le bus pour Pamplona, un petit garçon jouait devant nous. Mes petits garçons à moi, Maxence et Mallory, sont immédiatement apparus devant mes yeux et ont créé un sentiment horrible de manque, ce chemin est souvent dur avec ses hôtes.
J’en profite pour féliciter Manuel Jr qui a reçu aujourd’hui un Prix d’Excellence pour sa brillantissime année scolaire, ne t’inquiètes pas Manu même si tu sembles y être abonné, nous ne nous y habituons pas et cela nous fait toujours autant plaisir !
Ce soir, nous avons visité Pampelune avec entrain et avons décidé, Michael et moi, de vous envoyer une image chacun de cette ville attachante. La mienne provient de la magnifique San Saturnino (Un clin d’œil à ceux qui savent…) :
Celle de Michael est agrémentée de ce commentaire : « Le pantalon le plus taille basse que j’ai jamais vu ! »
Le sacré et le profane, les sentiers et les nationales, ce chemin est plus jamais de notre temps puisqu’il est celui des hommes…
A demain !
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