23.06.04
28 ème étape – 22 juin – Jaca Berdùn
(28,74 kilomètres et 36’854 pas – Cumulés : 712,76 kilomètres et 869’383 pas)Le cap des 700 kilomètres a été franchi aujourd’hui lors d’une étape qui a nous fait comprendre en une seule journée que nous avions changé de pays, voire de monde car autant Jaca est une ville qui correspond en tous points à nos repères, voir son impressionnante citadelle ci-après,
il ne faut que peu de kilomètres pour que la densité humaine plonge d’un facteur mille et que la Vallée de l’Aragón se remplisse de blé
pour résonner aux cris des oiseaux mais pas des hommes.
Résonance propre au raisonnement,
A certains moments, je me suis senti plus loin que jamais de ce que j’étais encore il y a si peu de temps et que j’ignore si je redeviendrais. A ce changement de pays, de langue, d’environnement correspondait une sensation de mouvement intérieur.
J’imaginais les pèlerins d’antan sur de mauvais chemins, avec leur semblant de chaussures qui devait leur blesser les pieds, l’âme aussi inquiète de ne pas revenir vivant que de ne pas accomplir leur voyage et je pestais contre mes propres limites et angoisses, si dérisoires face aux leurs… Je fus détourné de mes pensées par d’autres pèlerins croisés en route qui nous ont salué d’un « Buon Camino ! ». Ce divertissement accéléra notre arrivée à Santa Cilia de Jaca où Michael pu poser en compagnie de Saint Jacques !
Encore une fois la sensation fut celle du vide puisque presque personne ne se montra, jusqu’au magasin d’alimentation qui était fermé. Nous avons dû nous contenter d’un morceau de pain comme seul repas, avec en arrière-pensée nostalgique les vitrines de Jaca imprudemment délaissées.
Le long chemin restant jusqu’à Berdùn se résume à la traversée de Puente la Reina !
de Jaca malheureusement, autrement cela aurait signifié que nous serions une centaine de kilomètres plus avant…
Puis une route interminable à travers des paysages indescriptibles, j’espère que les photos parviendront à restituer l’émotion ressentie
Jusqu’à ce village de Berdùn sorti en une fraction de seconde de nulle part, au détour d’un virage, pour nourrir notre imagination et notre quête
Ce soir, nous sommes plus loin que nous n’avons jamais été de ceux que nous aimons et pourtant mon âme vibre à leur présence comme s’ils étaient là, c’est qu’ils doivent l’être…
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