29.01.06
Lundi 30 janvier
Après la pluie et la neige, le trop beau temps ?
Tous les indicateurs avancés prédisent un été 2006 inquiétant en terme de sécheresse et les récentes précipitations, même si elles étaient spectaculaires (Voir à ce sujet ma chronique de samedi 28 janvier) ne devraient pas suffire pour remplir les nappes phréatiques trop largement déficitaires depuis plusieurs années.
L’occasion de revenir sur un rapport commis par le Groupe d’économie mixte de Sciences-Po Paris et dont le Canard Enchaîné s’est notamment fait l’écho dans son numéro d’il y a 15 jours.
Il est, en effet, particulièrement intéressant d’apprendre que la France est le pays de la Communauté Européenne qui a connu la plus forte progression de terres irriguées, avec une augmentation de 48'000 hectares entre 1980 et 1996, et de 59'000 hectares au courant des années 1990 !
Détaillons les chiffres…
Un céréalier de la Vienne va par exemple toucher 530 euros de prime à l’irrigation par hectare contre seulement 340 si le dit hectare n’est pas irrigué, en ces temps de pénurie chronique d’eau, va comprendre.
Plus fort encore, le maïs puits sans fond de l’agriculture, cannibalise à lui seul 80% des primes à l’irrigation…
Là où la logique se prend les pieds dans le tapis de céréales c’est lorsque l’on apprend que les agriculteurs français ont perçu 148 millions d’euros de ces merveilleuses primes européennes à l’irrigation en 2003, alors que dans le même temps les autorités publiques tricolores ne finançaient que 90 millions d’actions de protection de l’eau et des milieux aquatiques…
L’Europe, décidemment une affaire qui coule pour les agriculteurs français !
Ah… J’allais oublier…
Autre chiffre effarant cité par l’UFC- Que Choisir, la taxation irrationnelle de cet or liquide par les agences locales de l’eau ! Des zones sans problèmes de ressources, telles que Rhin-Meuse, Seine-Normandie ou Artois-Picardie facturent entre 1,14 et 1,50 euros le mètre cube pendant que l’agence Adour-Garonne, faisant face à un déficit hydrique gravissime, « offre » l’eau d’irrigation à 0,23 euro le mètre cube !
En résumé, il y a une double prime à ceux qui vident les nappes phréatiques, la première vient de Bruxelles, la seconde est locale avec un prix de l’eau scandaleusement bas, comprenne qui pourra…
Pour terminer, saviez-vous que les 5 départements qui ont connu les plus fortes restrictions d’eau en 2005 sont dans la liste des 20 plus gros bénéficiaires de primes à l’irrigation ?
Ou comment se tirer une balle déshydratante dans un pied sec…
On boit un verre pour fêter ça ?
A demain…
by Manuel at 22:50:41
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