10.05.05
Mercredi 11 mai
Un souvenir partiel et un hommage incomplet…
L’inauguration hier à Berlin du mémorial de la deuxième guerre mondiale, composé de près de 2’700 stèles en béton, m’a laissé un sentiment contrasté.
Si la pertinence d’un tel monument est évidente et indiscutable, comment justifier qu’après avoir tant souffert du racisme infâme et de la différence ignoble faite par les nazis, les instigateurs de cet espace de mémoire aient pu choisir à leur tour de distinguer les victimes entre elles en réservant ce lieu aux seuls juifs ?
Quid des autres martyrs, quid des autres innocents, quid du renoncement au principe même d’un ostracisme ? Comment empêcher que des esprits révoltés ou obtus voient là une volonté délibérée de hiérarchiser l’horreur ?
La reconnaissance d’un drame global, vécu par toutes les communautés, n’aurait rien enlevé à la monstruosité de la Shoah. Au contraire, serais-je tenté d’écrire, car c’est lorsque l’on a souffert que l’on peut instantanément comprendre le malheur des autres et le peuple juif est celui qui a incontestablement payé le plus lourd tribut pendant l’ère nazie…
Alors pourquoi, comment, qui ?
Je ne détiens pas les réponses mais je trouvais intéressant de poser ces questions parce que je crois que l’exclusive prônée par ce mémorial – dont l’existence est encore une fois incontestable – est pour le moins malvenue.
Ce n’est pas l’intérêt de ce début de troisième millénaire que les générations futures se souviennent de la période la plus noire du XX ème siècle en fragments déterminés par les religions, les races ou les nationalités.
Parce ce que là, l’idéologie nazie aurait gagné !
A demain…
P.S : Ma mère, Georgette Martin, aurait eu 74 ans aujourd’hui
by Manuel at 16:52:58
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