12.11.04

Vendredi 12 novembre
Laurent Gbagbo = Ivoirien !

"Un pays qui se perd..."

La situation dans l’ex-colonie française continue de défier la logique européenne avec l’annonce de dizaines de viols de femmes blanches lors des pillages survenus ces derniers jours.

A rajouter au bombardement ayant entraîné la mort de 9 soldats français ainsi que nombre de blessés plus ou moins bien répertoriés dans les 3 camps (Etrangers, partisans de Gbagbo et opposants).

Ayant séjourné en Côte d’Ivoire, il y a de nombreuses années, je me rappelle ce sentiment lourd et désagréable de revanche qui semblait émaner de beaucoup d’Ivoiriens. Paradoxalement, les plus jeunes semblaient les plus énervés alors qu’ils étaient nés dans un pays officiellement souverain, la nuance est sans doute à trouver dans le mot « officiellement ».

Le Président Félix Houphouët-Boigny, ancien ministre français, qui a conduit son pays à l’indépendance en 1960 a pu et su « tenir » la Côte d’Ivoire tant que dura son règne, soit en bon despote éclairé jusqu’à la fin de sa vie. Mais, fin 1993, le Président décède, son pays ne s’en relèvera pas.

Bien que les institutions aient, à première vue, bien fonctionné avec la transition immédiatement assurée par le Président de l’Assemblée Nationale, Henri Konan Bedie, (Qui sera élu à son tour au poste de Président de la République en 1995), la Côte d’Ivoire en perdant son père fondateur a en même temps perdu sa stabilité.

Pourquoi ?

Le rouage indispensable que représentait Houphouët-Boigny faisait tenir le système qui avait été bricolé entre l’omniprésente mainmise française et les aspirations, pour ne pas dire les rancoeurs, locales.

De mes discussions avec les jeunes Ivoiriens, j’ai retiré une impression étrange comme si les exactions coloniales étaient plus douloureuses pour eux que pour leurs pères, grands-pères et arrière-grands-pères. L’explication pourrait être qu’avec l’élévation du niveau de vie, bien qu’encore très éloigné de celui de la métropole, les besoins prioritaires étaient plus satisfaits laissant la place pour une revendication identitaire.

Et, à l’égal des adolescents, la recherche d’autonomie s’est manifestée contre ceux qui avaient été assimilés aux « parents abusifs », c'est-à-dire les colons français.

Avec 2 différences fondamentales les colons français, incontestablement auteurs de crimes inacceptables, sont morts depuis longtemps et l’autonomie recherchée ne se cache pas dans la souffrance d’innocents.

Comment dès lors ces familles ont-elles pu être abandonnées ainsi ?

C’est le point qui me révolte le plus. La situation était clairement explosive et des familles, respectivement des femmes en ont été les victimes. Il paraît que :

« Gouverner, c’est prévoir ! »

Si c’était prévu, c’est un crime, si cela ne l’était pas, c’est la pire des incompétences.

Tout est dit…


In mémoriam

Aujourd'hui, 12 novembre 2004, il y a 24 ans que ma mère Georgette Martin est décédée
by Manuel at 13:13:07

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