27.06.05

Lundi 27 juin

Pourquoi travailler à l’école quand on a 17 ans ?

Un ami dont le fils se pose beaucoup de questions sur le monde et leur devenir commun (Au monde et à lui !) m’a demandé de jeter sur ce papier numérique quelques idées qui pourraient servir de trame à une future discussion avec son rejeton dubitatif.

Quelles questions ?

Au milieu de celles que l’homme se pose depuis toujours, les actuels questionnements adolescents sur le sens des choses, le pourquoi de ses actions et leurs éventuelles conséquences dans l’avenir.

« Dans ce monde-là, y aura-t-il une place pour moi ? Dans cette jungle dominée par le fric, comment un mec insignifiant et fauché comme moi trouvera-t-il un futur ? »

Avais-je les mêmes ?

Oui et non… Oui, parce qu’à l’âge où la chrysalide pense de plus en plus à devenir papillon et à ouvrir ses ailes pour jeter un œil un peu plus loin, les pulsions se répètent. Non, parce qu’il n’y a pas si longtemps, j’ai personnellement ressenti cette jungle comme un espace de liberté dans lequel j’allais pouvoir m’exprimer, utiliser au maximum mon potentiel et saisir ma chance.

« L’évolution » aurait donc consisté à laminer, en une seule génération, l’ambition et la confiance de nos enfants ? De mon monde d’adolescent, il y a 25 ans, à celui de mes fils aujourd’hui toute opportunité aurait disparu ?

Bien entendu que non mais il est par contre exact que c’est le sentiment qui domine chez les ados de ce début de III ème millénaire. En mutant de la petite région de mon enfance au « village global » 2005, l’environnement dans lequel j’évolue a plus changé que celui des peut-être 20 ou 50 générations précédentes !

Cette transformation radicale accomplie à un rythme jamais connu auparavant a déstabilisé la plupart des parents, ébranlé leur confiance et brouillé leur vision de l’avenir. Or, qui donne le cap aux enfants ? Qui leur forge une assurance digne d’affronter les inévitables tempêtes de la vie si ce n’est les parents ?

Mais lorsque ceux-ci doutent et s’interrogent, quand ils n’ont pas purement et simplement renoncé parce qu’ils ne comprennent plus rien au monde qui les entoure, quels effets sur leurs rejetons ?

Ils ont été décrits en préambule…

Que dire alors aux ados d’aujourd’hui ?

Qu’ils ont raison d’être attentifs, que leur monde n’est pas facile et que les places seront chères. Qu’ils ont tort d’être résignés et indolents, que leur espace de jeu est immense et que les places seront extraordinairement intéressantes !

Moi qui, adolescent, désespérait à l’idée de devoir faire la même chose pendant 40 ans et qui ai changé d’univers professionnels plusieurs fois, je ne peux que m’extasier devant cette société humaine en changement constant qui offre chaque jour des opportunités qui n’existaient pas la veille.

On m’objectera que cette vision optimiste occulte le fait qu’à chaque nouvelle opportunité correspond une ancienne activité qui a été supprimée, ce n’est pas faux mais comment réagir ? S’asseoir au bord du chemin et pleurer ou considérer l’état actuel comme une donnée à intégrer et marcher ?

Pour prendre un exemple extrême, personne ne remet en cause le fait que l’on ne puisse pas respirer sous l’eau, bien que cela nous interdise l’accès aux trois quarts de notre planète, pourquoi ne pas assimiler alors les nouvelles contraintes de la société humaine aux règles du jeu de notre vie et ainsi participer avec de raisonnables chances d’obtenir un excellent score ?

Au fils de mon ami, j’aurais envie de dire que tant de voies s’ouvrent à lui qu’il devrait oser se lâcher et laisser parler son enthousiasme. Le but de la vie c’est le bonheur, pas la richesse ou la notoriété et la direction nous est donnée par la sincérité pas les calculs ou l’imitation.

D’ailleurs chaque fois que j’entends « imitation » un étrange écho se fait, « limitation » me répond. A chacun de tracer son sillon, celui des autres même si il a été couronné de succès est semblable à l’honneur, il ne peut servir qu’une seule fois.

Je ne suis pas nostalgique de mes 17 ans, je ne voudrais pas revenir en arrière mais si j’étais adolescent aujourd’hui j’aurais encore plus d’envie de me jeter dans le bain parce que tout est possible !

D’ailleurs ce matin, en regardant par la fenêtre

" Une multitude en marche ! "

Je vois quelques unes des millions de personnes qui s’activent au dehors. Chacune, qui a infiniment moins que nous, pense qu’en donnant le meilleur d’elle-même sa situation sera moins mauvaise ce soir que ce matin.

Et si cela n’a pas marché aujourd’hui, elle recommencera demain avec la même conviction

" No comment ! "

Alors, toi qui a 17 ans dans un pays occidental, saisis ta chance et éclate-toi, ton bonheur est entre tes mains et il y est bien !

A demain...

:idea:
by Manuel at 06:36:15

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