15.02.05
Mardi 15 février
Le Liban est de retour dans l’actualité…Depuis le début des années 90, on avait pris l’habitude de ne considérer le pays du Cèdre que selon 2 aspects, soit celui de l’affairisme pur et dur, la guerre « civile » l’ayant transformé en ruines, la paix se devait de le muer en immense chantier extrêmement profitable.
Soit comme laboratoire expérimental de l’introuvable « solution du Proche-Orient ».
Réducteur et dangereux ! Mais le péché originel n’est pas si vieux et il est grandement le fait de nos amis américains lorsqu’en échange de la participation syrienne à la première guerre du Golfe, ils ont sacrifié les troupes de Michel Aoun et laissé le contrôle du pays à Damas.
Ces derniers offrant, après l’écroulement de l’économie libanaise en 1992, la direction du gouvernement au richissime Rafic Hariri qui a été tué hier.
Les nouvelles structures du pays ont rimé avec : Corruption, clientélisme, inefficacité, affairisme autant de tares qui ont généré une véritable paupérisation de la société libanaise avec près d’un quart de la population vivant sous le seuil de pauvreté. Si l’on y rajoute le confessionnalisme, la question des réfugiés palestiniens et la mainmise syrienne, on serait tenté de conclure qu’il est étonnant qu’un tel drame ne se soit pas produit avant.
A ceux qui voyaient comme un mal nécessaire la présence syrienne, l’attentat d’hier démontre que les marionnettes que Damas a condescendu à mettre en place aux différents postes de l’état libanais ne pouvaient pas être dociles et voyageuses pour aller si souvent en Syrie chercher leurs ordres… et compétentes !
J’ose un commentaire général, à l’heure où les Israéliens et Palestiniens ont entamé un nouveau dialogue, il nous faut nous rappeler qu’il y a près d’un demi million de réfugiés palestiniens au Liban où le Hezbollah bénéficie d’un quasi statut officiel de mouvement de résistance à l’état hébreux.
Ces gens qui vivent dans des conditions abjectes n’ont rien à perdre, si ce n’est leur vie et vu qu’ils sont convaincus d’aller au Paradis s’ils meurent pour une juste cause…
Le Liban du XXIème siècle est peut-être une plus grande poudrière que celui de la fin du XXème, il est grand temps d’écouter le malheur qui hurle là-bas depuis de si longues années…
A demain
by Manuel at 11:04:59
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