05.03.05
Samedi 5 mars
Le Souffle de la Liberté !
L’heureuse libération de Giuliana Sgrena, journaliste italienne du titre communiste « Il Manifesto », m’offre la possibilité de faire des parallèles entre des trajectoires à première vue totalement divergentes et pourtant...
Wayne McLaren, vous connaissez ?
Et Nicola Calipari ?
Non ? Pourtant, ils sont tous deux tombés d’avoir fait confiance ! Pas aux mêmes, ni au même moment, ni au même endroit, pourtant… Ils ont fait confiance au mythe du héros, du mec bien qui galvanise l’imaginaire populaire, pas pour les mêmes motivations, quoique…
Wayne McLaren était ce cow-boy américain que l’on voyait, avant, sur de gigantesques posters regarder l’horizon d’un œil serein, fort d’une certitude inébranlable de représenter les vraies valeurs et de pouvoir compter sur elles.
Nicola Calipari était cet agent secret italien qui allait dans les endroits pourris du globe où ses missions l’entraînaient, fort de sa détermination à sauver ses compatriotes et sûr que le bien était de son côté.
Hier, Nicola était dans une voiture à Bagdad, il ramenait Giuliana aux siens après un mois d’une détention douloureuse. Arrivé à un checkpoint tenu par ses amis américains, il n’a certainement pas compris pourquoi leurs balles allaient faire de ses 2 enfants des orphelins, pourquoi ?
Giuliana, elle, serait plus chanceuse et s’en tirerait avec une blessure et une opération aux poumons, on a bien dit chanceuse…
Wayne McLaren a essuyé une larme de son coin de paradis, en voyant des membres d’une coalition officiellement venus en Irak défendre la démocratie tirer sur d’autres membres de cette même coalition, venus eux sauver une civile.
En grattant les cheveux qu’il n’avait plus depuis longtemps, il a dû se demander si ce qui l’avait tué n’était pas la même chose que ce qui avait tué Nicola et blessé Giuliana…
L’argent ! La quête infernale du maximum de profit que certains semblent ériger en vertu !
A cette pensée Wayne pleura, ses larmes tombèrent en fine pluie sur un coin de terre. Il se revit alors en cow-boy fier et secoua sa tête de nuages, le bon peuple n’avait rien compris…
C’était pourtant marqué :
A la différence de l’Irak où le Conseil de Sécurité de l’ONU n’a justement rien pu marquer, lui !
Wayne trembla, une tornade parcourut les grandes plaines de l’Ouest, les « grands hommes » qui l’avaient tué étaient chaque jour plus fort, un business chassait l’autre, qu’importe le domaine pourvu qu’il y ait le pognon…
Cancer du poumon pour lui, balle pour Nicola, qu’importe le moyen pourvu qu’il y ait la fin !
A demain
P.S : Wayne McLaren était l’un des cow-boys Marlboro, comme son collègue David McLean il est mort d’un cancer du poumon, difficile le souffle de la liberté…
by Manuel at 08:10:57
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