02.12.05

Vendredi 2 décembre

Austerlitz, la peine de mort et les pitbulls…

Ma chronique de ce jour était prête depuis un certain temps, depuis que j’avais compris que le gouvernement français ne commémorerait pas le bicentenaire de la plus éclatante victoire de Napoléon.

Depuis que j’avais lu le discours que Bonaparte avait tenu à ses troupes la veille de la bataille, particulièrement cet extrait :

« Soldats, je dirigerai moi-même tous vos bataillons. Je me tiendrai loin du feu, si, avec votre bravoure accoutumée, vous portez le désordre et la confusion dans les rangs ennemis ; mais, si la victoire était un moment incertaine, vous verriez votre Empereur s’exposer aux premiers coups, car la victoire ne saura hésiter, dans cette journée surtout où il y va de l’honneur de l’infanterie française, qui importe tant à l’honneur de toute la nation.

Que, sous prétexte d'emmener les blessés, on ne dégarnisse pas les rangs, et que chacun soit bien pénétré de cette pensée, qu'il faut vaincre ces stipendiés de l'Angleterre qui sont animés d'une si grande haine contre notre nation.

Cette victoire finira notre campagne, et nous pourrons reprendre nos quartiers d'hiver, où nous serons joints par les nouvelles armées qui se forment en France; et alors la paix que je ferai sera digne de mon peuple, de vous et de moi
. »

Il ne s’agissait pas dans mon esprit de défendre ou de cautionner cette hécatombe, quoique de tous les engagements napoléoniens Austerlitz soit le moins contestable, mais de stigmatiser la différence d’élan, d’engagement et d’ambition des nations en à peine 2 siècles…

Et l’annonce de la 1000ème exécution capitale aux Etats-Unis depuis son rétablissement en 1976 est tombée, Napoléon me semblait moins sauvage. Kenneth Lee Boyd a été froidement tué par la justice de son pays pendant que je rédigeais ces lignes.

Et l’annonce de la mort en Suisse d’un petit garçon de 6 ans, tué par 3 pitbulls près de Zurich a définitivement coupé mes élans impériaux.

Qu’un enfant qui se rendait seul à son école distante de quelques centaines de mètres puisse être sauvagement massacré en Suisse, pays théoriquement paisible, surveillé et organisé, donne la mesure de la violence et de la folie de notre société, c’est insensé.

Je le ressens encore plus aujourd’hui où je voulais m’appuyer sur les fulgurances napoléoniennes pour mesurer la marche des siècles.

" Je marche toujours... "

La boucherie continue, elle n’est plus le fait d’un homme et d’un destin à l’ambition démesurée, elle est devenue le lot quotidien d’une société à la violence banalisée qui a noyé son projet dans le sang et les larmes.

Etait-ce pour cela que Napoléon a rêvé et que tant de nos semblables sont morts ?

A demain…

:>
by Manuel at 07:16:54

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