07.01.06
Samedi 7 janvier
Sharon et l’histoire…
Je profite du communiqué AFP disponible à l’heure où je rédige ces lignes : « L’état de santé du Premier ministre israélien, Ariel Sharon, légèrement amélioré, restait samedi préoccupant, le doute planant toujours sur son éventuel retour à la direction du pays » pour oser revenir sur l’un des épisodes les plus noirs de l’histoire israélienne.
Episode auquel Ariel Sharon a non seulement été mêlé mais dont il restera comme l’un des principaux acteurs, le massacre de Sabra et Chatila.
Bref résumé pour ceux qui auraient oublié les faits, ces camps de réfugiés palestiniens au Liban avaient été officiellement évacués par l’OLP mais y restaient encore quelques milliers de personnes. Le 14 septembre 1982, Béchir Gemayel qui venait d’être élu Président est victime d’un attentat à la bombe.
Les 16 et 17 septembre, les phalangistes chrétiens libanais, dont Gemayel était le chef, vont atrocement venger sa mort en attaquant les réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila alors sous la protection du gouvernement israélien dont Ariel Sharon était ministre de la défense (Le journaliste Pierre Péan écrit d’ailleurs sans ambages : « sous l’œil complice des soldats israéliens »).
Les chiffres prêtent à polémique depuis plus de 20 ans mais de 1'000 à 3'500 personnes seront massacrées par 150 miliciens phalangistes chrétiens.
Lorsque le scandale va éclater, Ariel Sharon va « justifier » l’opération en expliquant que les camps abritaient encore 2'000 combattants palestiniens, cette affirmation semble particulièrement douteuse dans la mesure où seulement 2 phalangistes ont été tués, alors que pour mémoire leur commando était composé de 150 personnes en tout et pour tout.
150 contre 2000, avec comme horrible comptabilité finale 2 morts contre 2'000, qui peut croire cela ?
Suite aux investigations d’une commission d’enquête dirigée par un Juge de la Cour Suprême israélienne qui reconnaîtra sa responsabilité « indirecte » ( ?), Ariel Sharon devra démissionner de son poste de ministre et fera l’objet de poursuites internationales pour crimes contre l’humanité.
Dernier épisode en date, en février 2003, la Cour de Cassation belge acceptera le principe des poursuites pour crimes contre l’humanité (Je l’écris volontairement dans 2 paragraphes successifs…) dès que le Premier ministre Sharon ne sera plus couvert par son immunité de fonction.
Dans ce concert international de louanges, je souhaitais fermement rappeler que les hommes de Paix israéliens se nommaient Yitzhak Rabin et Shimon Peres, que le premier est mort de son engagement en faveur d’une solution honnête avec les palestiniens et que le second continue de s’engager de toutes ses forces pour que l’esprit de septembre 1993 à Washington ne soit pas complètement perdu.
En mémoire des centaines de milliers de morts de cet affrontement insensé…
A demain
by Manuel at 09:54:09
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