04.03.05
Vendredi 4 mars
A quoi sert la Suisse ?
C’est à cette question étonnante (Sans doute sacrilège pour certains) que je me trouve contraint de répondre régulièrement, au gré de l’actualité ou d’évolutions législatives internationales qui stigmatiseraient, dans l’esprit de mes correspondants, la position helvétique.
Réponse ardue lorsque l’on fait face à un scandale comme celui des fonds juifs opportunément « oubliés » après la seconde guerre mondiale. La pratique du secret chère à mes compatriotes trouve là plus que ses limites, elle démontre son inhumanité dans ce qu’elle a de plus abjecte.
L’inféodation d’un système politique à des structures financières est tout simplement inacceptable, je suis d’ailleurs convaincu qu’une écrasante majorité du « bon peuple » la rejette en bloc.
Le fédéralisme et la neutralité suisses ne seraient dès lors que les bases sur lesquelles un pays d’égoïstes construirait sa prospérité ?
Heureusement non ! Tout d’abord parce que s’il est vrai que le niveau de vie moyen est élevé, il n’est plus ce qu’il était, le chômage se développant et le PIB s’affichant même en recul pour le dernier trimestre 2004. Le bon temps des blagues nombrilistes est terminé… Bonnes blagues ? Oui, du genre :
« Savez-vous comment on reconnaît un Suisse pauvre ? C’est celui qui lave lui-même sa Mercedes ! »
La Suisse a manqué le virage de l’EEE (Espace Economique Européen) antichambre de l’Union et s’enfonce chaque jour davantage dans une politique de repli sur soi, militairement et efficacement orchestrée par un milliardaire égocentré dont le moins que l’on puisse dire est qu’il ne brille pas d’un humanisme éclairé…
Cela signifierait-il que l’avenir de la Suisse est derrière elle ? Qu’elle se révèle être plus la patrie de Calvin (Qui était français) que de Rousseau (Qui était genevois) ?
Une information récente démontre le contraire et redonne du sens à l’organisation de la société suisse. En effet, le Liban et l’ONU ont fait appel à des experts suisses pour enquêter sur l’attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri, le 14 février dernier à Beyrouth.
Pourquoi suisses ? Parce que dans la poudrière libanaise, il fallait un pays neutre, accepté par les différents belligérants comme un interlocuteur digne de confiance.
Je retrouve là l’esprit suisse, l’esprit de Rousseau, père spirituel d’Henri Dunant, fondateur de la Croix Rouge et arrière-grand-père spirituel de « CyberDodo, le Défenseur de la Vie ».
La Suisse est la plus ancienne démocratie du Monde, les USU (Uri, Schwytz & Unterwald) cela date de 1291, c’est dans ses racines-là qu’elle trouvera son avenir. Il n’était pas question d’argent, le pacte fondateur parlait de solidarité, d’assistance et d’arbitrage en cas de conflit.
Si on le signait tous à nouveau aujourd’hui ?
A demain…
by Manuel at 09:06:10
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