28.01.06
Dimanche 29 janvier
La victoire dont le Hamas ne sait que faire…
Chaque jour qui passe apporte son lot supplémentaire de confusion à la situation proche-orientale, attardons-nous sur le triomphe dont le Hamas se serait bien passé !
A l’égal des partis extrémistes occidentaux qui ont pour fonds de commerce la contestation et qui ne sauraient gouverner avec leur programme qui rejette en bloc tout ce qui a été fait, est en cours d’accomplissement ou pourrait être proposé par les partis au pouvoir, le Hamas a promis à ses électeurs le grand soir.
Si la confiance du peuple lui était accordée, la Palestine allait se réveiller au lendemain des élections avec un horizon dégagé, des voisins (Israël) matés et une prospérité affirmée pour chacun.
Ceci ayant été proclamé sur le livre saint, la rue a voté pour le Hamas, en masse…
Lendemain de fête, monumentale gueule de bois à la lecture des résultats, l’objectif annoncé de devenir l’incontournable associé minoritaire d’une coalition gouvernementale dirigée par le Fatah a échoué, voilà le Hamas seul aux commandes avec un programme révolutionnaire inapplicable et un ancien futur partenaire (Le Fatah) qui ne veut rien entendre : « Pas de coalition ! ».
De la confortable position espérée d’aiguillon islamique d’un gouvernement laïc, le Hamas se retrouve parti majoritaire, pour le moment même seule formation responsable de l’avenir de son pays ; il y a de quoi faire douter le plus convaincu des religieux révolutionnaires !
Ajoutez à cela, la révolte de la police palestinienne qui refuse de passer sous le contrôle du Hamas et qui exige de rester aux ordres du Président Abbas dont le Fatah vient d’être défait aux élections ; en d’autres temps ce processus rampant de déliquescence nationale se serait appelé une « libanisation ».
Le terrain est miné puisque le principal argument du Hamas, son fort ancrage religieux est rejeté par la base du Fatah qui refuse tout accord de gouvernement, avec des partisans expliquant qu’ils n’avaient pas de leçon à recevoir du Hamas pour ce qui des préceptes islamiques puisque, je cite : « nous connaissons le Coran par cœur ! ».
La situation peut être, en ce matin du 29 janvier, résumée ainsi :
Le Hamas, trop large vainqueur des élections, qui ne peut gouverner avec son programme et l’hostilité de la majorité de la communauté internationale.
Le Fatah, perdant humilié, qui ne peut composer une coalition avec le Hamas au risque de perdre toute crédibilité internationale et tout support de ses partisans.
Il n’est pas étonnant dans un tel contexte que la Moukataa, résidence présidentielle, ait été envahie hier par des hommes déboussolés qui avaient besoin de se recueillir sur la tombe de Yasser Arafat et de crier leur désespoir.
La communauté internationale ferait bien de mouiller sa chemise pour débloquer pacifiquement la crise parce qu’une guerre civile en Palestine ne resterait confinée dans les territoires que le temps nécessaire à une balle pour traverser la frontière…
A demain !
by Manuel at 22:49:35
Adresse de trackback pour cet article:
http://blog.manuelmartin.com/htxxxsrv/trackback.php/800
Commentaires, Trackbacks, Pingbacks:
Cet article n'a pas de Commentaires/Trackbacks/Pingbacks pour le moment...
Laisser un commentaire: