20.06.04

26 ème étape – 20 juin – Oloron Sainte Marie => Bedous
(26,06 kilomètres et 33’412 pas – Cumulés : 652,78 kilomètres et 792’468 pas)

Nous qui avions tant guetté les Pyrénées sans les voir avant Pau, et encore apercevoir serait plus juste, il n’aura fallu que 2 étapes pour qu’elles s’imposent, qu’elles nous entourent, qu’elles se referment ce soir sur nous à Bedous.

En hommage à Nicole qui nous fait l’amitié de suivre notre périple et que nous ne connaissons pas, j’oserai un compte-rendu légèrement décalé de cette journée et de notre aventure.

Nous avons quitté Oloron par Sainte Marie,

"20 juin 2004"

pensant que notre bonne étoile solaire avait pris quelque distance, puisqu’il semblait qu’il allait pleuvoir. Les augures radiophoniques, possiblement confirmés par trois gouttes tombant du ciel, ne nous ayant laissé que fort peu d’espoir de battre encore notre record. Record ? Un « genre de » en tout cas puisque nous n’avions eu aucune journée de pluie depuis notre départ.

Nous avons donc sorti nos ponchos, inscrit le chiffre 25 comme une performance remarquable et entamé notre étape. Celle-ci nous conduisant au cœur des Pyrénées, nous nous sommes arrêtés pour acheter 2 pains au chocolat en prévision de la conjonction fringale-désert !

"Michel Bouchet, un grand coeur !"

Au moment de partir, le boulanger Michel Bouchet, m’a tendu un magnifique pain en me chuchotant avec un grand sourire : « C’est pour vous ! ».

Ce genre de geste, d’une pure gentillesse, a dû faire fuir la pluie puisque nous avons pu remiser nos ponchos et établir un nouveau record, le chiffre 26 est la nouvelle marque. Merci encore Michel, vous avez illuminé notre coeur.

Nous avons alors musardé de village en village, croisant d’étranges êtres dans d’étranges lucarnes

"Bizarres ces 2 créatures, non ?"

Allant à la rencontre de ces montagnes chargées de symboles

"Magie, magie..."

Peuplées de créatures allaitantes

"No comment"

D’ambiances riches

"Un rêve..."

D’autres créatures à plumes (Je ne parle pas de moi)

"Saturnin..."

D’individus aux grandes oreilles (Je ne parle toujours pas de moi)

"Sympa, non ?"

D’émotions

"Paix, éternité, inconciliables ?"

De recueillement à Notre Dame de Sarrance

"No comment"

Son cloître

"Paisible..."

Le bal des vautours vers le Pont-Suzon (N'est-ce pas Georges ?)

"Impressionnant !"

Notre arrivée à Bedous

"La montagne prête à se refermer..."

Mon oreille, selon le pronostic du Docteur Groleau (Que j’aime ce nom), se couvre de vésicules qui éclatent les unes après les autres, comme autant de remugles du passé. Un liquide transparent coule alors le long de mon cou. Dans mon imagination, il coule jusqu’au sol et trempe mes chaussures de plomb pour les transmuter, réalisant le rêve de centaines de générations.

Je suis en total accord avec Nicole, il s’agit d’un effet pas d’une cause. Quelle est cette cause ? Suffisamment puissante pour m’avoir envoyé des mois à l’hôpital lorsque j’avais seulement 3 mois, pour un virus, resté inconnu, qui m’interdisait de garder tout aliment sous n’importe quelle forme. A tel point que j’étais nourri par une perfusion dans la tête, bloquée par 2 sacs de sable, puis lorsque la veine s’est perdue, on m’a sauvé d’une mort annoncée à mes parents en en trouvant une autre dans la cheville droite.

Nourri par un pied, cherchant un sens aujourd’hui sur 2, l’histoire est en marche. Comme lorsqu’à 10 ans lors de ma première fugue, j’ai fermé les yeux et d’un doigt libérateur ai pointé sur une carte afin de connaître l’endroit où il me fallait aller. Lucerne, célèbre pour son musée des transports, située au bord du lac suisse des 4 cantons !

Tant de symboles que leur interprétation prendrait des heures… Rougeole avant de partir, réminiscence de varicelle en route, j’espère que ce sont des signes de progression. Je la dois à ma mère, à ma femme et à mes enfants.

Maxence m’a téléphoné aujourd’hui pour me réciter un poème pour la fête des papas, il a rendu le sien merveilleusement heureux. J’espère que mes fils ne m’idéalisent pas trop car ils sont déjà tellement mieux que moi. Je leur souhaite une trajectoire plus évidente, plus heureuse et plus facile que la mienne.

Je crois aux cycles, je crois aux rythmes, la nature nous en donne une confirmation au minimum à chaque saison. Je crois que notre horloge de vie est calée sur une période d’environ 7 années, pourquoi ? Ce serait sans doute trop long à expliquer ici mais cela s’est « vérifié » régulièrement !

J’ai 42 ans, le « tour complet » sera accompli dans 7 années, j’ai envie d’en faire un second et de ne pas m’arrêter à la fin du premier comme ma mère. Les 6 premières marches étaient difficiles, la prochaine s’annonce passionnante…

Demain l’Espagne !


N.B : L’accès au Somport était annoncé comme périlleux parce que devant s’effectuer sur une nationale étroite et envahie de camions. Je ne voulais pas y croire et j’ai donc emmené Michael pour faire un test aujourd’hui. Les camions étant interdits jusqu’à 22h00, j’étais tranquille… Pure rhétorique puisque les cars circulaient et que nous nous sommes faits quelques frayeurs intéressantes. Nous sommes là juchés sur la butte pour éviter une fin de voyage prématurée…

"Plus près de toi..."

Nous suivrons donc le conseil du guide et prendrons demain matin le bus jusqu’au Somport.

by Manuel at 19:10:02
Comments (2) | Trackback (0) | Pingback (0)

Adresse de trackback pour cet article:

http://blog.manuelmartin.com/htxxxsrv/trackback.php/156

Commentaires, Trackbacks, Pingbacks:

Commentaire de: nicole
Bon Jour Manuel et Michael,

1) Oh!... que j'aime à en tendre:
"Dans mon i-Magination, il coule jusqu'au Sol et trempe mes chaussures de plomb pour les trans-muter [en ?...], réalisant le Rêve de centaines de générations". (je vous l'écris comme je l'en tends)
OUFFFF! c'est bien passé! 5/5
comme on dit:... la Nuit porte conseil.

2) La cause ? dites-vous... moi je la nomme: Raison. La Bonne Raison.
C'est la "pas sage" de l'amour perdu à l'Amour (re-)trouvé.

3) A 3 mois, vous étiez "cloué"...(des pieds à la tête,) c'est ça ?
la tête (presque) dans le sable marque une in-corporation difficile (pour un Souffle ... qui doit animer un corps aussi dense. La "cheville droite" est bloquée (pour ne pas aller trop vite). Vous ne supportiez pas la nourriture "matérielle" pour la même bonne raison.

4) "Nourri par un Pied" ...
Au Pied (de la Lettre) vous trouverez vos Racines nourricières.

5) 7 c'est 4 + 3 c'est ... le Ciel qui "tombe" sur la Tête. Le Chariot de Feu...

6) L'épreuve du Feu:
La Chaîne des "Pyré"-nées... à Fleur de Pau. N'est-ce pas Manuel ? (pyr-, Feu, Foyer...)
et ... hop! un p'tit Tour de piste (dans la Forge)ou plutôt une auto-rotation... (l'Oreille)
Je lis :
"Elle nous en-Toure (cette chaîne, pour nous re-Tourner) et se re-Ferme ce soir sur nous...
(pas grave, pour ce Lui qui a le Coeur sur la Main ... "de Main" elle s'ouvrira pour laisser entre voir un Nouveau Jour)

7)Merci Manuel. Pour moi le "Conte" n'est pas dé-calé. Il y a une véritable Mine d'Or à (dé-c')Ouvrir dans votre "Conte".

à de Main chers Amis de la Vie qui m'inSpire...
Amicalement,
nicole


21.06.04 @ 05:38
Commentaire de: nicole
JETER LA PIERRE

Lorsque quelqu'UN me Jette la Pierre,

Je me baisse, je la ramasse ...

Et au fond de moi,

J'en fais un Chemin ...

pour que l'homme soit Homme.


Parce qu'au Fond, au fin fond,

c'est Uniquement pour Cela ...

qu'ON m'a jeté la Pierre.


Texte-extrait de "La Spiritualité du Pauvre".
21.06.04 @ 05:57

Laisser un commentaire:


Votre adresse email ne sera pas affichée sur ce site.

Votre URL sera affichée.

Balises XHTML autorisées: <a, strong, em, b, i, del, ins, dfn, code, q, samp, kdb, var, cite, abbr, acronym, sub, sup, dl, ul, ol, li, p, br, bdo, dt, dd>
Les URLs, adresses email, AIM et ICQ seront converties automatiquement.
Options:
(Les retours à la ligne deviennent des <br />)
(Placer des cookies pour le nom, l'email & l'url)

Blogs à lire
Continuum    Maxence
archives
Octobre 2004 (1)
Août 2004 (5)
Juillet 2004 (32)
Juin 2004 (34)
Mai 2004 (31)
Avril 2004 (30)
Mars 2004 (31)
Février 2004 (14)
Divers
S'identifier...