30.04.04
J - 32 = 30 avril
Grâce à l'ami Jean-Louis, mes rendez-vous de "réharmonisation de la structure péroné. etc..." sont pris pour la semaine prochaine.Le temps à l'extérieur est épouvantable, il pleut, il fait froid et je pense à ceux qui sont sur le chemin en ce moment... La cheminée de mon bureau crépite et sa chaleur me cajole, me rassure, me montre à quel point je suis privilégié de pouvoir me préparer dans de telles conditions.
Michael est heureux que la perspective de notre départ reprenne de la vigueur, il est merveilleux de motivation et de courage. Marcher 2 mois lui apparaît comme un projet tout à fait positif, quel jeune homme extra !
J'ai reçu un message intéressant du concepteur de nos remorques New Age qui m'explique que mes problèmes viennent d'un mauvais réglage des sangles, pourquoi pas ?
Je n'ai pas encore décidé si nous partirons avec ou pas, tant il est vrai que je sais pouvoir marcher longtemps avec un sac à dos et que cela n'a pas été concrètement le cas avec ce matériel.
Quelquefois, le mieux est l'ennemi du bien. La célèbre théorie de la fausse bonne idée !?
Nous avons encore un mois pour parvenir à des réglages "léchés" et partir paisiblement, prenons ce temps pour trouver la bonne solution et réjouissons-nous...
29.04.04
J - 33 = 29 avril
J'ai très bien dormi cette nuit et ai refait une sieste avec mon cadet cet après-midi.Bien que la douleur soit toujours présente et que l'amélioration ne soit envisageable que pour la semaine prochaine avec les séances de manipulation à venir, le stress est retombé.
Nos mois de préparation ne se sont pas (Encore ?) envolés dans l'inutile...
Merci à tous pour votre aide, c'est génial !
J - 34 = 28 avril
2 heures investies pour "IRMiser" mon genou et ma cheville, ce matin.A la fin de l'examen, le radiologue m'explique qu'il y a une inflammation aussi bien au niveau du genou que de la cheville mais qu'il ne voit pas de raison à cela.
Espérons que Alain Rostan verra lui une cause donc une action possible.
Nous flânons à Genève avec les 2 cadets jusqu'au milieu de l'après-midi avec traversée de la rade en "mouette" qui sont les "bus" traditionnels pour les Genevois et le lac (Bateaux). Puis repas avec vue sur le Jet d'eau et promenade dans les rues basses.
C'est curieux d'avoir habité là si longtemps et de si promener avec ses enfants comme des touristes (Ce que eux sont car ils n'y ont jamais vécu).
Rendez-vous avec Alain, que je n'avais plus revu depuis des années, il examine les IRM, m'ausculte, réfléchit et décrète que : "Tu peux aller à Compostelle, c'est un péroné antérieur !".
En résumé, quelques séances avec un bon kiné ou ostéo et cela devrait passer.
Alain n'est pas vraiment mon genre mais je l'aurais bien embrassé...
Merci beaucoup !
28.04.04
J - 35 = 27 avril
L'opération s'est bien déroulée pour Martial !
Toute la famille a poussé un tel ouf de soulagement que je me demande si je n'ai pas trouvé une des principales causes du Mistral...
Départ pour Genève où je vais bénéficier d'une IRM (Inspection Rare et Méticuleuse ?) de mon genou. Car les jours passent et le cap du mois arrive, j'aimerais tant voir Santiago...
A demain pour la suite de cette aventure passionnante ?!
26.04.04
J - 36 = 26 avril
Ce matin, mes pensées accompagnent Martial qui a droit à un entretien complet de son coeur !Avec changement de valve et tutti quanti...
L'intitulé est saisissant, opération à coeur ouvert, tout autant qu'est effrayant le symbole.
Dans 3 à 5 heures, nous aurons la confirmation que tout s'est bien passé et qu'il est reparti pour au minimum une trentaine d'années avant un nouvel entretien.
J'ai toute confiance dans les médecins de Saint-Joseph à Marseille mais l'attente est longue.
J - 37 = 25 avril
Sans revenir sur une certaine douleur toujours présente... Je repense à l'écoulement du temps ici et là-bas Dans notre vie quotidienne, à peine avons-nous entamé une matinée qu'elle s'achève, les journées filent entre nos doigts comme le sable d'une rivère asséchée et malgré notre étonnement ou nos regrets nous finissons par trouver cela normal, le temps s'accélère, c'est tout !
Là-bas... Le temps n'était pas le même, il était rythmé par les battements de nos coeurs, par nos souffles plus ou moins courts, par l'eau qui nous accompagnait, souvent, par le soleil qui indiquait la direction, par le vent qui nous retenait et... c'était bien.
Il y a plusieurs perceptions du temps mais y a-t-il plusieurs temps ?
Bonne journée
25.04.04
J - 38 = 24 avril
Visite chez l'osthéopathe qui après une heure de manipulations m'a conseillé d'aller passer une IRM !Même sentiment d'incompréhension de sa part, comment est-ce possible qu'un tel épisode se soit produit alors que la forme est censée être au rendez-vous ?
Je boîte toujours comme un malheureux... Ces jours que je rêvais voir diminuer au plus vite m'inquiètent à présent tant ils s'écoulent rapidement, pourvu que j'ai le temps de trouver ce qui ne va pas et surtout d'y remédier
Dans 38 jours, c'est le vrai départ de Saint-Gilles, un nouveau compte à rebours a commencé. 38 jours pour marcher... droit !
Je relève le défi
J - 39 = 23 avril
Gloups !
Une investigation sérieuse des douleurs de ma jambe droite s'impose...
Bravo à Michael pour sa forme, son courage et sa présence.
Sans lui...
23.04.04
J - 40 = 22 avril
Cinquième et dernier jour de notre test !Arles Saint-Gilles = 20,53 kilomètres et 25'664 pas.
Nous avions formé le projet de rejoindre Arles et nous sommes à Saint-Gilles, soit une étape plus loin. Objectif rempli à première vue, mais à première vue seulement car si des éléments nous ont donné toute satisfaction :
La « technologie » avec appareil photo numérique et PC portable muni d’une carte GPRS
Les cartes, guides et autres indications sur le chemin
L’accueil rencontré, etc…
En revanche, nous nous posons beaucoup de questions sur ce que des passants ont successivement nommé nos carrioles, remorques, chariots, etc… Pourquoi ?
Parce que sans prétendre à la perfection, notre préparation fut consciencieuse avec beaucoup de sport en salle, beaucoup de marche (Sur des distances bien plus importantes que les étapes prévisibles), du matériel éprouvé (Comme nos chaussures qui ont été « faites » des mois à l’avance) et un découpage progressif, pourtant…
Michael était très très éprouvé (Alors que sa forme à des échos athéniens) et j’ai été la victime d’une tendinite au genou droit, jamais ressentie auparavant (Malgré les distances largement supérieures régulièrement accomplies déjà mentionnées) et qui s’aggravait de jour en jour. La réflexion s’est approfondie en examinant les avantages et les contraintes de cet équipement. S’il est vrai que la sensation initiale de légèreté est incontestablement à l’avantage de nos remorques, à l’usage l’ensemble du poids reposant sur les épaules, le corps est soumis à un mouvement de balancier d’avant en arrière qui est peut-être à l’origine de mes soucis et de l’extrême fatigue de Michael !
Pour poursuivre sur une note d’enthousiasme et en référence à la photo ci-dessus, la visite à Saint-Honorat au bout des Alyscamps est plus que le traditionnel lieu de départ de « la Voie du Sud », c’est un voyage en quelques dizaines de mètres du XXI ème siècle au début de notre ère.
Nous avons passé un moment incroyable dans la crypte où nous n’avons pas vu les panneaux interdisant l’accès à un passage partiellement masqué qui est entièrement dans le noir ! Nous nous sommes éclairés avec l’infrarouge de notre appareil photo, un souvenir… qui explique nos mines réjouies à la sortie.
Sur la route de Saint-Gilles, qui serpente entre les étangs, nous avons vu des dizaines de magnifiques chevaux, pour la plupart blancs, de même que des taureaux, ci-dessous notre premier :
A l’entrée de Saint-Gilles, un pont enjambe le canal navigable du Rhône, apportant une note supplémentaire « d’ailleurs » :
L’étonnement ressenti à Arles lorsque nous sommes entrés à Saint-Trophime et y avons trouvé un bureau d’accueil des pèlerins n’était pas encore retombé quand la même expérience sympathique nous est arrivée à Saint-Gilles. Merci à vous pour votre gentillesse et votre sourire. Michael est là devant l’église et un Orangina (Nous avions fini notre eau 6 kilomètres avant la fin de l’étape).
Sachez que dix minutes après notre arrivée une charmante dame nous proposait de nous héberger à la maison des pèlerins, remarquable Saint-Gilles, remarquable…
Conclusion toute provisoire de cette première partie de notre pèlerinage, cette statue située à quelques mètres de l’église, à l’angle d’un immeuble abritant une pharmacie (Message d'espoir pour mon genou !?):
Saint-Jacques, à qui nous fixons rendez-vous chez lui en juillet prochain, s’il le veut bien… et merci à Alice de "tenir" la maison pendant que nous cheminons, sans elle rien ne serait possible.
22.04.04
J - 41 = 21 avril
Quatrième jour…26,4 kilomètres et 32'999 pas de Saint-Rémy à Arles.
Juste avant de partir de l’hôtel du cheval blanc, une habituée demande à la propriétaire des nouvelles de son fils qu’elle s’étonne de ne pas voir. La vieille dame s’effondre alors en larmes et explique que son fils est décédé d'une crise cardiaque, il y a quelques semaines, à l’âge de 43 ans.
En tentant de la réconforter, elle nous prie de penser à son fils quand nous serons à Compostelle car son petit-fils de 3 ans et demi cherche toute la journée son père dans la maison et qu’elle ne sait pas quoi faire. Elle pleure son incompréhension de ne pas être partie la première « Ce qui aurait été juste… ».
Nous partons bouleversés et tentons encore une fois de faire tamponner notre crédencial à l’église Saint-Martin, sans succès. J’inclus une photo pour qu’il reste un souvenir de ce Saint qui nous est particulier.
Nous prenons la direction de Glanum, site archéologique romain où selon le fascicule on peut admirer de 9h30 à 18h30, de superbes vestiges d’un site qui est resté en activité du VI ème siècle av. JC jusqu’au III ème après JC.
2 kilomètres de montée plus tard, nous arrivons à 9h45 pour apprendre que les visites débutent à 10h30 ! Vive la France... N’ayant pas 45 minutes à perdre, nous reprenons notre chemin par l’ancienne voie d’Arles, magnifique route bordée d’arbres et presque baignée de tranquillité tant les véhicules y sont rares.
Peu avant d’arriver à Saint-Etienne du Grès, un chien tombe amoureux de nous et décide de nous accompagner à Compostelle !
Nous arrêtons alors de respirer car la charmante bête, touchée par la grâce divine, décide qu’elle ne risque rien et qu’elle peut traverser la route en tous sens, indépendamment des voitures…
Nous appelons, crions, sifflons, allant jusqu’à nous placer en travers de la route pour le sauver (Entre-temps, nous nous sommes aperçus que c’est un mâle). Le stress est très élevé et nous ne voyons pas de solution car il ne porte pas de collier.
Nous faisons une halte dans un café à Saint-Etienne du Grès et interrogeons les personnes présentes : « Connaissez-vous notre ami ? ». De réponse négative en réponse négative, nous décidons de manger sur place. Peu de temps avant que nous ne repartions, nous serons sauvés par quelqu’un qui reconnaît le « chien du hollandais » !
Nous le laissons aux bons soins du maître des lieux qui a téléphoné au maître du chien…
Ereintés par la remorque que nous tirons (C’est en tout cas notre conclusion), les derniers kilomètres jusqu’à Arles seront pénibles mais Michael fera une sympathique rencontre devant Saint-Trophime. Une charmante dame anglaise insistera pour nous photographier, trouvant le projet du père et fils en route pour Compostelle, sympathique.
Nous ferons de même, ce qui nous permet de vous la présenter ci-dessous.
Abattu par une fièvre rarissime chez moi et néanmoins stratosphérique, je renoncerai à tout repas et dormirai d’un sommeil de plomb jusqu’à ce matin où ce compte-rendu est rédigé.
Nous sommes parvenus là où nous voulions nous rendre pour cette semaine test, merci Michael.
20.04.04
J - 42 = 20 avril
Troisième jour de notre semaine test !21,02 kilomètres de Cavaillon à Saint-Rémy de Provence.
25'997 pas sous un soleil printanier et 20 degrés très agréables.
Nous avons mangé hier soir « Chez Manu », pizzeria où la nourriture est intéressante mais où l’organisation est « curieuse ». Les commandes sont, en effet, strictement prises dans l’ordre d’arrivée des clients ! Ceci indépendamment qu’ils soient prêts voire même désireux de la passer (« Et cela fait 8 ans que nous faisons comme ça ! »), autres lieux, autres mœurs.
Notre journée a commencé avec la visite de la Cathédrale Notre Dame et Saint Véran de Cavaillon. Nous avons appris qu’après un certain nombre de vicissitudes, le bâtiment actuel a été inauguré par le Pape Innocent IV, en 1251 !
Le cloître, qui date du début du XIII siècle, est également splendide. Ci-dessous, une vue avec Michael.
Remercions le Père qui a signé notre crédencial, qui outre le fait d’être très sympathique, a donné un air de famille à notre rencontre car nous portions, lui, Michael et moi, exactement la même laine polaire !
Puis, nous avons pris la route de Saint-Rémy. Longues lignes droites bordées de presque autant de platanes que de propriétés que l’on dirait décalquées les unes sur les autres. Les champs sont un festival de couleurs, la preuve :
Autre agréable compagne de route, l’eau ! Elle est systématiquement présente à nos côtés et divertit les marcheurs de saynètes variées. Du lieu de rencontre des grenouilles amoureuses, à des cascades dynamiques en passant par des presque jardins amphibies, elle est un remède naturel à la rectitude des voies.
Nous sommes arrivés à Saint-Rémy sur le coup de 17 heures. L’église Saint-Martin trônait en plein centre, nous y sommes entrés afin de trouver une bonne âme pour signer notre crédencial, à peine la porte franchie nous avons été enthousiasmés par un concert d’orgue extraordinaire.
Pas de signature mais un superbe moment dû à un (une ?) inconnu (e).
Fin de journée à « La Cuisine des Anges » où une salade de fonds d’artichauts au fromage blanc aux herbes, des lasagnes de courgettes à la brandade de morue et un fondant au chocolat ont achevé de nous préparer pour l’étape de demain…
Bonne nuit !
19.04.04
J - 43 = 19 avril (Suite et fin)
« Deuxième jour de notre semaine test »Les chiffres bruts : 26 kilomètres 184 et 32730 pas.
L’itinéraire : Pont Julien, Lumières, Coustellet, Cavaillon.
Les sensations : beaucoup plus difficile qu’hier sur le plan physique. Sans explications rationnelles car nous avons souvent marché plus, sous des températures plus élevées et dans des pentes autrement plus fortes (Genre Mont Ventoux) mais la légende du chemin est coriace !
Elle vaut à Michael des souffrances à la voûte plantaire et un genou douloureux à votre serviteur
Notre journée fut marquée par notre deuxième messe en 2 jours ! Car lorsque nous sommes arrivés à Notre Dame de Lumières, la messe débutait dans la Crypte… Michael m’a bien évidemment demandé si à chaque visite d’église… Je l’ai « rassuré »
En sortant de l’église, un homme nous a abordé pour nous souhaiter bonne route, il avait fait le pèlerinage à vélo de Paris à Santiago, en 1976. Il en a parlé avec un enthousiasme que mon genou n’a malheureusement pas partagé, pas tout de suite !
Les paysages étaient sublimés par un ciel de traîne qui a joué les éclairagistes manichéens toute la journée. Ombre, soleil, ombre, soleil… Avec des images étonnantes du soleil que l’on voyait arriver sur le sol dans notre direction, à toute allure, à la faveur des (très) longues lignes droites parcourues.
Les derniers kilomètres nous ont paru interminables, Alice nous a alors remonté le moral en nous réservant une sympathique pension à Cavaillon d’où ce compte-rendu est rédigé.
Heureusement que les photos ne se plaignent pas, elles !
J - 43 = 19 avril
Il est 6 heures du matin et notre corps commence son chemin également...Nous nous entraînons depuis des mois et pourtant notre dos peine à se redresser à l'égal d'une feuille de papier restée pliée trop longtemps qui conserve les stigmates de ce repli sur elle-même.
L'ouverture au Monde est douloureuse, l'ouverture au Monde est belle.
Le ciel s'est dégagé, le mistral s'est levé, il est puissant, il est libre, il parcourt avec joie ces vallons pour lesquels il a été conçu.
Notre prochain but est "Lumières", faut-il en dire plus...
A tout à l'heure, sûrement
18.04.04
J - 44 = 18 avril
Premier jour !Que pourrais-je en dire ?
Rien au regard de toutes les émotions ressenties… Le départ de la maison au soleil levant, la marche jusqu’à Apt, une douzaine de kilomètres, avec déjà des sensations partagées avec Michael, l’arrivée dans la Cathédrale Sainte-Anne. Le Père Berger, qui nous accueille avec un grand sourire et se réjouit de nous annoncer qu’il pensera à nous pendant la célébration.
L’office qui se déroule là où Alice a été baptisée, a fait sa première communion, où nous avons accompagné ses grands-parents à leur dernière demeure, lieu si particulier.
Puis, sans que nous nous y attendions, le Père Berger qui nous appelle avec Alice à le rejoindre vers l’autel pour la bénédiction des pèlerins, devant la Cathédrale remplie de fidèles au diapason. Je n’ai pas vraiment su retenir mes larmes et c’est un moment que je n’oublierai pas.
De même que les personnes qui sont venues à la fin de l’office nous parler, nous encourager, nous proposer de nous héberger sur le chemin. Un homme au sourire désarmant allant jusqu’à me donner 20 euros ! Non pour moi a-t-il précisé « Vous n’en avez pas besoin mais pour un malheureux que vous croiserez… ».
Vous nous avez donné le plus beau des encouragements, soyez-en mille fois remerciés et, comme l’a dit le Père, nous nous ferons les messagers de toutes les intentions de cette foule si affectueuse à notre égard.
Le reste de la journée est resté baigné de cet exceptionnel moment d’humanité et de partage, je vous en parlerai plus tard.
Nous nous arrêtons au Pont Julien après 23 kilomètres et 29'324 pas (Chacun…), notre chemin a débuté de la plus belle des manières…
17.04.04
J - 45 = 17 avril
Bon, cette fois, ça y est ou presque !
Je pensais être prêt et nous avons remué une bonne dizaine de fois nos sacs, notre matériel, nos habits, tout ce que nous allons emporter.
Un sentiment curieux m'a habité toute la journée, genre "Cheval refusant l'obstacle". La marche est-elle trop haute, trop longue, trop tout court mais vivement demain car c'était une journée très contrastée...
Finalement, le temps s'est remis et le moral est revenu lorsque nous avons accroché nos coquilles sur nos sacs.
A demain
16.04.04
J - 46 = 16 avril
Que ma nuit fut agitée !Mes "rêves" m'ont conduit de situations incroyables en imbroglios inénarrables, en passant par des rencontres curieuses, avatars de péripéties chaotiques…
Mon réveil, tôt, fut un soulagement. Le monde réel était bien plus abordable que celui, que ceux devrais-je dire, que je venais de quitter.
Décidemment, l’imagination joue à plein et mes neurones trouvent dans cette aventure, dont le hors d’œuvre s’annonce, matière à se déchaîner, cela promet !
Puis, en regardant par la fenêtre, j’ai souri…
La mer était à l’unisson, mélange de couleurs et d’humeurs, agitée et bouillonnante…
Me mettrai-je au diapason des éléments ?
15.04.04
J - 47 = 15 avril
Comme annoncé, la journée d'hier a été - en partie - consacrée aux "derniers" achats. Euphémisme charmant derrière lequel un nouvel échauffement de ma carte de crédit se cache pudiquement !Le pas a été franchi, l'horizon se dégage, nous avons notre maison pour les mois à venir
Désireux de la visiter et respectueux des conseils du vendeur (Excellent au demeurant = Alticoop à Nice), nous nous sommes empressés de la monter dans le... salon.
Au grand désespoir de ma femme qui doit commencer à penser que je déménage du côté du bulbe rachidien.
Ce grand moment d'accomplissement architectural nécessita le déménagement de la moitié des meubles du salon - en plus de l'impact personnel précédemment décrit - et représenta un moment de franche rigolade pour nous tous.
La visite fut malgré tout de courte durée (1,40 par 2, cela se comprend rapidement) et le démontage put se dérouler sans anicroche. Alice, désireuse de nous motiver, conclua qu'il ne nous faudra "qu'une heure le matin et une le soir pour nous installer...".
Je sais que je suis Suisse mais il y a malgré tout des limites à ne pas franchir
14.04.04
J - 48 = 14 avril
Bonjour ! Mercredi, départ dimanche, Michael est zen, totalement zen, toutes mes tentatives pour le stresser en lui faisant partager mes propres appréhensions sont restées vaines. Il est détaché de toute forme d'inquiétude et voit arriver cette première semaine avec une confiance sereine.
J'ai alors tenté de me reporter sur Manuel Jr, me disant qu'avec 2 ans de moins il serait sans doute plus sensible à mon entreprise de déstabilisation Nouvel échec ! Dans un autre registre que son frère, lui est joyeux, se réjouissant beaucoup de marcher avec nous.
Je suis donc retourné à mon clavier et à mon questionnement, en tentant d'accélérer le cours du temps, sans aucun succès jusqu'à présent.
Cet après-midi, je vais terminer - provisoirement - nos achats de matériel. Ne restera plus quelques jours et le cahier de mon imaginaire commencera à se remplir des notes du chemin...
13.04.04
J - 49 = 13 avril
La barrière des 50 est franchie, nous sommes dans les 40 (Comme moi mais, cherchez l'erreur, dans mon cas cela augmente !) Cette fois, cela commence à sentir bon le chemin puisque c'est ce dimanche, dans 5 jours, que nous partons pour notre semaine de test...
Il fallait préparer cette première partie d'aventure avec tout le lustre possible, c'est pourquoi nous avons organisé une mémorable chasse aux oeufs et autres lapins (Avec la complicité active au niveau fourniture de Tante Yvonne et Mère Grand).
Parmi les heureux vainqueurs - Il semble que tout le monde ait gagné, je ne m'appelle pas Martin pour rien, n'est-ce pas Monsieur Jacques - Michael :
Et Manuel Jr :
Je frémis d'impatience à l'idée d'ouvrir ma malette sur le chemin
12.04.04
J - 50 = 12 avril
En référence à la chronique du 8 avril dernier, nous venons d'apprendre que les "opérations" à Falloujah avaient causé plus de 600 morts et que la trève était fragile...Nul besoin d'être devin pour anticiper la suite de cette tragédie !
Où sont les bonnes volontés qui permettraient d'interrompre ce cycle infernal ? Allons-nous une fois de plus assister en totale passivité à une boucherie (Voir orthographe du 8 avril dernier) annoncée ?
J'espère que non, sincèrement...
11.04.04
J - 52 = 10 avril + J - 51 = 11 avril
J - 52 = 10 avrilLes tâches du jour ont clairement été en rapport avec le fait que dans une semaine jour pour jour ce sera la veillée d'armes...
Nous avons chargé, déchargé, rechargé notre matériel un certain nombre de fois ! Chaque solution avait ses avantages et ses contraintes, en fin de compte et de journée, nous avons stocké l'ensemble de notre équipement à terre, à même le sol, afin de reprendre tout cela, demain, l'esprit plus tranquille ou encore plus agité.
Ces différentes tentatives ont été l'occasion de ressentir pour Alice et moi l'impression concrète de la séparation prochaine, sensation désagréable pour 2 personnes qui depuis tant d'années n'ont jamais été éloignées l'une de l'autre plus de 15 jours...
Ce voile de tristesse qui a brouillé notre regard était difficile à supporter dans les yeux de Alice car je m'en sens totalement responsable. Ma quête lui impose cette sensation, quel égoïsme de ma part.
Comme quoi, l'enfer doit vraiment être pavé de bonnes intentions.
J - 51 = 11 avril
Bonjour !
Je pense que la plupart d'entre vous sont passés par la page d'accueil de mon site pour arriver dans le blog (Quoique il semble que les accès directs soient de plus en plus nombreux du fait de son référencement par les moteurs de recherche), ce qui signifie que vous connaissez ma passion pour l'invention et l'écriture de grandes histoires.
Je voudrais rendre hommage aujourd'hui à un film extraordinaire "Pulp Fiction" car leur imagination a rejoint notre réalité
Dans le film, il y avait cette malette dont on se demandait de sa première apparition jusqu'à la fin du film, ce qu'elle pouvait bien contenir ?
Et bien, nous avons aussi notre malette !
La voici en photo...
Mais je ne vous dirais pas ce qu'elle contient, en tout cas pas aujourd'hui. Ce n'est pas une plaisanterie, elle nous sera indispensable et nous accompagnera jusqu'où nous serons capables d'aller...
Résumé de l'équation : Un père accompagné de ses 2 fils aînés pour une partie du chemin de Compostelle et du plus grand pour tout le trajet part avec une malette noire, qui lui sera indispensable.
Que contient-elle ?
Que se passera-t-il lors de son ouverture ?
Vous le saurez....
A demain
09.04.04
J - 53 = 9 avril
A l'occasion de ce week-end si spécial pour tous les chrétiens du monde, je souhaite partager avec vous cette photo prise à Martigny, ville du Valais suisse.Symbole intéressant, non ?
Bonne journée !
08.04.04
J - 54 = 8 avril
L'objet de cette chronique, de ce compte à rebours est un chemin, le chemin !Celui que chacun de nous a au fond de soi, celui dont on ne conserve aucun souvenir du point de départ et dont on ne connaît pas l'arrivée, curieux chemin tout de même ?
Celui sur lequel nous sommes tous engagés, à notre allure, avec nos bagages personnels et leur poids spécifique, notre motivation, notre fatigue, l'état de la route, sa pente, le climat et tant d'autres éléments qui font que le chemin de certains est une promenade quand pour d'autres c'est un calvaire.
Je pense aujourd'hui au parcours de ces hommes qui se font face à Falloujah, des irakiens et des américains mais avant tout des hommes. Une partie indéterminée des premiers s'est livrée à des atrocités sur 4 américains "employés de sécurité" ce qui a conduit les seconds à tuer, à l'heure où j'écris et selon le directeur de l'hôpital Taher Al-Issaoui, près de 300 irakiens et à bombarder une mosquée.
Où pensent-ils aller ?
Chaque heure ajoute à la haine qu'ils se portent mutuellement et complique encore leurs parcours, quand il ne le réduit pas tragiquement.
Dans une News Letter, j'ai déjà crié contre toutes ces "busheries" peut-être faudrait-il qu'il aille voir lui-même sur place afin que les choses évoluent... Mais sans trop de Body Guards et de cordons de sécurité, pas pour qu'il lui arrive malheur mais pour qu'il croise un instant le regard de ceux qu'il martyrise.
En plus de son reflet déformé, il reconnaîtrait peut-être dans cette pupille anxieuse et vindicative un être humain, son semblable sur le papier !
07.04.04
J - 55 = 7 avril
"J'ai demandé à la lune..."Elle me regardait de son oeil rond, je la regardais de mes yeux marrons et ce fut une belle conversation.
Elle m'a parlé de Stéphane Sirkis, du 27 février 1999, de son jumeau Nicola et de l'Indochine...
Je lui ai parlé de Salômbo, du train sauvage, de Canary Bay et de Monte Cristo.
Elle m'a dit qu'elle comprenait mon désir de voir l'ailleurs, elle qui ne tenait pas en place.
Je lui ai dit qu'elle me faisait rêver depuis que j'étais tout petit et que je rêvais encore.
Nous nous sommes fixés un rendez-vous entre ici et la fin de la Terre, parce que ce sera plus près pour elle et plus loin pour moi. Nous ferons le chemin ensemble.
Hier soir, j'ai demandé à la lune...
Ces quelques lignes sont dédiées à Cyrille, amie genevoise de ceux dont il est question plus haut...
06.04.04
J - 56 = 6 avril
Journée de transition qui me permet de revenir sur un de mes plus grands plaisirs : l'hélicoptère !Et spécialement sur mon vol de la semaine dernière en compagnie de mon plus jeune fils qui gazouillait de bonheur dans le micro de son casque à l'arrière de l'appareil.
Lorsque nous avons survolé 2 chamois et décrit des cercles autour d'eux afin de mieux les observer les gazouillis se sont transformés en cris enthousiastes qui vrillaient mes tympans et remplissaient mon coeur de joie.
Ci-dessous la fin du vol en autorotation sur l'aérodrome d'Annemasse, il ne manque que les commentaires de Mallory et le souffle du vent...
Partager une passion avec un de ses enfants, c'est fantastique !
Cela me ramène à Santiago et à la remarquable détermination de Michael et Manuel Jr d'accompagner leur père sur les chemins de son âme, ils comprendront un jour ma reconnaissance...
05.04.04
J - 57 = 5 avril
Journée de contraste avec d'un côté mon amie Linda qui a choisi ce lundi pour refaire surface, enceinte et heureuse, merveilleux quoi !De l'autre, mon genou qui, lui, a décidé de me faire du souci jusqu'au dernier jour, je vais le surnommer "Hitchcock" !
Les derniers (?) achats de matériel aussi, des shorts, des pantalons, des casquettes sahariennes, des couvre-sacs contre la pluie, etc...
Et puis ce soir, pour donner sa coloration définitive à ce jour, un feu d'artifice inattendu devant nos fenêtres. Merci, je retiens la leçon, ne pas se poser de mauvaises questions, voir l'immense chance qui nous attend et parler affectueusement à mon genou.
C'est vrai qu'il m'en fait voir de toutes les couleurs, la preuve :
04.04.04
J - 58 = 4 avril
Le genre de date que quelqu'un comme moi apprécie = 04.04.04 4, les 4 saisons ?
4, les 4 éléments ?
4, mes 4 fils ?
Et 3 x 4, cela donne quoi ? 12 comme les 12 mois de l'année, comme un cycle complet, comme le symbole d'un renouveau...
Le 4 est souvent représenté par un carré ou une croix, 58 jours avant le grand départ et 14 avant le "petit", je suis content que ce jour soit celui du 04.04.04...
J - 59 = 3 avril
La barre des 50 !Avec elle, un des plus beaux arcs en ciel que j'ai jamais vu...
De bon augure ?
03.04.04
J - 60 = 2 avril
Journée tendresse avec Mallory qui est allé visiter son parrain Christian à l'hôpital. C'était touchant de l'entendre répondre à sa question : "Pourquoi es-tu venu à Genève ?" "Pour te voir !"
Puis départ pour Nyon pour embrasser Tante Yvonne, charmante octogénaire (Bien octogénaire !), qui est d'une gentillesse insondable et dont les yeux pétillants sont profonds de tout l'amour du monde.
Repas sur une terrasse avant le retour en voiture, quelques heures mises à profit par Mallory pour se remettre de ses émotions.
Demain nous serons à 15 jours de notre 1er départ, la pression monte, c'est ce qui doit expliquer que j'ai très mal au genou gauche.
Le stress ?
J - 61 = 1er avril
Journée dense avec un repas très sympathique au Château de Penthes en compagnie de Eric, mon excellent correspondant des Nations Unies qui occupe un poste clé à la Commission des Droits de l'Homme.Quelques photos en compagnie de Mallory dans le superbe parc.
Visite médicale pour le renouvellement de ma licence de pilote privé hélico puis... décollage avec le retour de ces sensations d'exception, de cette libération de la pesanteur, de cette conquête des espaces interdits aux pesants humains.
Mallory était aux anges à l'arrière (Je sais le mot est facile...) et n'a pas eu peur un seul instant malgré du travail sol, des posers en campagne et même une approche finale en autorotation !
Bravo jeune courageux...