18.06.04

23 ème étape – 17 juin – Aurebiat => Lembeye
(19,4 kilomètres et 24’879 pas – Cumulés : 572,31 kilomètres et 689’295 pas)

24 heures particulièrement riches d’anecdotes pour de futures longues soirées d’hiver au coin d’une certaine cheminée…

Notre soirée d’hier fut « intéressante » avec une hôtesse et un lieu d’accueil parfaitement atypiques ! Je m’autorise cette relation dans la mesure où aucun nom ne sera donné…

Nous sommes arrivés dans une maison en cours de gros travaux, avec la majorité des pièces explosées et les ouvriers à l’œuvre. Confiants, nous imaginions que le gîte se situait quelque part dans le terrain, voire dans les alentours, que nenni !

Une pièce avait été épargnée par l’entreprenante propriétaire, située à l’épicentre du séisme en cours, c’était là que nous allions dormir. La couche de poussière qui recouvrait uniformément le mobilier et toutes les surfaces permettait de retrouver facilement la sortie, il suffisait de suivre les traces de pas…

Un des 3 chiens venu visiter notre terrier, le trouva fort peu à son goût puisqu’il vomit sur une carpette ! Rabroué par sa maîtresse, il quitta l’endroit, son « cadeau » restant en place. Notre étonnement allait grandissant mais après un certain nombre de jours de périple, notre capacité d’adaptation avait progressé de concert.

Je tentais la rédaction de ma chronique quotidienne, évitant avec plus ou moins de succès les marques d’attention des 3 canidés, dont le gastro-encombré. La propriétaire m’abreuvant de son côté d’un flot de paroles difficile à décrire ici, à tel point que si Cousteau était encore de ce monde, il lui aurait acheté sa méthode pour révolutionner la plongée sous-marine. Respirez une fois, plongez 20 minutes !

Décidé à tenter de retrouver un minimum de calme, je suis allé prendre ma douche pour me trouver nez à nez avec une araignée XXL. Avec l’aide du pommeau et une détermination digne d’éloges, je suis parvenu à l’envoyer dans un autre monde, las, ce n’était pas fini car la demoiselle était si corpulente qu’elle ne passait pas par la bonde…

Mes proches peuvent imaginer ce que j’ai enduré en saisissant le monstre pour le jeter dans les toilettes proches. Le calme et la détente envisagés étaient pour le moins manqués.

Arriva le moment de passer à table, l’ambiance « Cour des Miracles » se renforça encore… Imaginez une cuisine, salle à manger, réserve à provisions, etc… installées sous un simple toit, en plein air. La poussière de tout à l’heure, sans éducation, s’étant également invitée en ces lieux.

Nous étions 6 à table, la propriétaire, son fils, un maçon allemand, un maçon français, Michael et moi. Erreur ! Nous étions 9 car les 3 chiens étaient là aussi et ils ont leur importance dans la suite de cette aventure. La préparation, strictement manuelle, de la nourriture aurait dû me combler (Manuel pour les distraits), encore une fois, non.

Mon souci venant du fait que les mêmes mains servaient à flatter la population quadrupède et à sustenter les bipèdes ! Sans passage par la case lavabo, bien entendu. Le pèlerinage étant école d’humilité, de compréhension et de rencontre, nous n’allions pas nous arrêter à si peu.

Nous avons commencé à manger, j’avoue du bout des lèvres, les mets posés sur la table ; ceci dans une ambiance sonore constituée des glouglous du sympathique maçon allemand qui devait attaquer sa 8 ème bière pendant que le français commentait le premier « mariage » homosexuel, que la propriétaire décidemment intarissable parlait de ses travaux, de ses visiteurs, de ses projets, d’une amie défunte dont elle avait récupéré toutes les affaires, que son fils jugeait la nourriture et que les chiens jappaient !

Michael et moi nous regardions souvent, ses yeux questionnant sur la rationalité de la scène, les miens tentant de répondre et de se convaincre : « C’est le chemin, mon fils ».

Ne sachant que manger, j’ai jeté mon dévolu sur le pain et le beurre, me disant qu’il était difficile de souiller l’un et l’autre. La tranche de pain, prise au hasard par moi, se révéla agrémentée d’un poil aussi dru qu’incongru et le beurre avoua un drôle de goût.

Bringuebalés par cet environnement si particulier, nous avons attendu que nos hôtes finissent de manger, mettant beaucoup d’énergie à avoir l’air sincère lorsque nous affirmions que nous n’avions pas faim, alors que nous avions dû nous contenter d’un mini sandwich à midi et que nous avions marché près de 30 kilomètres.

Nous avons basculé dans l’effroi rétrospectif quand la maîtresse de maison a caressé l’un de ses chiens puis a nettoyé, à l’aide d’un couteau, le beurre des assiettes. Elle a alors fait glisser la lame entre son pouce et son majeur, le beurre s’est aggloméré en une sorte de boule au sommet de ses doigts. Toujours à l’aide du couteau, elle l’a délicatement récupéré et… étalé sur la motte de beurre !

Après avoir payé notre « chambre » et notre « repas », soit 40 euros, nous avons poliment pris congé. Notre démarche jusqu’à la chambre a dû être quelque peu chaloupée… Vous comprendrez maintenant que nous soyons partis avant 6 heures, le petit-déjeuner étant annoncé à 7 heures.

« Le chemin, mon fils, le chemin… »

Etape paisible jusqu’à Lembeye où un refuge est à disposition des pèlerins (Contribution financière à la discrétion des visteurs), il est propre, aéré, confortable. Les habitants sont charmants, à l’image de Patricia qui nous a régalé à midi d’un plat de pâtes et d’une pizza superbes ou de Henri qui est venu contrôler au refuge que nous soyons bien installés.

Merci Patricia,

"Merci !"

merci Henri,

"Merci !"

vous représentez tout ce dont nous souhaiterions bénéficier tous les jours !

Album photo de la journée :

6h30, à quelques kilomètres de notre petit-déjeuner :

"17 juin 2004, dans la brume du petit ¨matin..."

Maubourguet

"Heureux... vive le petit-déjeuner !"

Prévoyante la Confédération Paysanne, les inscriptions sont prêtes pour la prochaine action, n’est-ce pas Thierry ?

"No comment"

Nous avons encore changé de département !

"Atlantiques..."

Quelles couleurs !

"No comment"

L’accueil à Lembeye, planant !

"Je roucoule pour vous..."

Et notre repas si réconfortant…

"No comment"
by Manuel at 10:40:30
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