Une journée exceptionnelle pour une année exceptionnelle...

Elle n'arrive que tous les 4 ans pour le calendrier et c'est carrément une première pour moi depuis 42 ans ! Compostelle...

Exceptionnelle, je vous avais dit...

A demain en Mars, il ne restera alors plus que avril et à fin mai nous partirons !

Je viens de recevoir de la part de quelqu’un que j’apprécie beaucoup mais que je n’ai malheureusement pas vu depuis plus de 3 ans, Christophe, un livre qui s’appelle « Ishmael », écrit par Daniel Quinn. Accompagné de la recommandation de le lire et si je l’apprécie de le faire suivre à d’autres personnes afin dit-il « d’éduquer le monde ».

Il termine sa lettre par ses mots dont j’ignore encore s’ils sont de lui :

Climbing on the mountains
Floating out on the sea
Far from lights of a city
The elements they speak to me
Whispering that life
Existed long before greed
Balancing the world on this knee
Won’t someone save?
Won’t someone save… the world?

Ne connaissant pas mon projet, un signe de plus ?

Merci Christophe !

2 échos de la journée d'hier :


Lors d'une marche d'entraînement, nous avons été faire tamponner notre credencial par le curé de la paroisse dont nous partirons. Cela nous a permis en plus d'un parcours dans un décor de rêve, d'entendre une blague "piquante" de sa part :

"C'est un garçon de 20 ans, footballeur, atteint d'une très grave maladie et dont la mère voyant les derniers jours arriver pense qu'il lui faudrait se préparer. Pour ce faire, elle convoque le curé qui essaie de le réconforter, comme il le peut.

- Alors mon garçon, ta passion c'est le foot ?

- Oui mon père, et...

- Quoi ?

- Bien justement, je ne sais pas si il y a des terrains au Paradis ?

Le curé saisissant la balle au bond (Il fallait que je la fasse) lui répond alors :

- J'ai une excellente nouvelle pour toi, mon fils. Il y a des terrains de foot au Paradis, mais...

- Quoi mon Père ?

- Ben, tu es sur la feuille de match dimanche !

Qui a dit que les hommes d'église n'avaient pas d'humour ?

Ma belle-mère m’a confié hier qu’elle rêverait de « faire le chemin » de Compostelle. Elle aussi ! C’est très étonnant de constater combien de personnes sont attirées par cette expérience, je m’en rends compte chaque jour davantage. Les gens apprenant notre projet, ils nous en parlent et nous permettent de découvrir une facette que nous ne connaissions pas d’eux.

Pourquoi suis-je passé du « je » au « nous » ? Simplement parce que la remarque est également valable pour Michael car, à mon immense surprise, plusieurs de ses camarades de classe sont enthousiasmés par le projet et lui en parlent volontiers.

Qui aurait pu croire qu’en 2004, des adolescents de 15 – 16 ans verraient un pèlerinage à Compostelle comme une aventure attirante ?

Premier test grandeur nature avec les bons sacs à dos, les bonnes chaussures (En tout cas pour moi ! Michael grandissant à vue d’œil, nous avons décidé d’un commun accord d’attendre encore un peu pour acheter ses chaussures de peur qu’elles soient trop petites au moment du départ. Pour information, il est passé de la pointure 44 l’an dernier à 46 actuellement… Qui a dit qu’il n’y avait plus d’inflation ?), nos bourdons (Bâtons de marche High Tech), etc…

Soit environ une dizaine de kilos chacun pour une dizaine de kilomètres d’échauffement. Les 4 premiers kilomètres étant en forte montée, la première impression a été « curieuse », du genre « Comment ferai-je sur près de 2'000 kilomètres alors que pour seulement 2 ou 3 c’est si difficile ? ».

Puis, cela s’est amélioré et le reste du test fût un vrai plaisir…

Mardi Gras. La réflexion se poursuit sur l’itinéraire, nous avons découvert que si l’on retenait l’hypothèse conservatrice de ceux qui ont " fait " le chemin, il nous faudrait 67 jours pour arriver à Compostelle depuis le Luberon. Or, l’école de mon fils acceptant de le libérer à fin mai, nous ne disposerons que de 57 jours d’ici au 25 juillet. Il nous faudra donc prendre une marge à Pâques en accomplissant le tronçon Apt Arles, ce qui ne représentera plus " que " 4 jours à gagner sur l’hypothèse prudente (61 jours depuis Arles pour 57 à notre disposition).

Grande journée, nous avons procédé à l’achat des sacs à dos et des sacs de couchage, importants compagnons de notre future périple. Après des semaines de recherche, de compilations de différents avis tous plus fondés les uns que les autres, d’analyses de matériels, notre choix s’est porté sur….

And the winner is = Deuter AC Lite 40+10 ! Sac qui cumule plusieurs avantages tout en semblant ne pas être affecté de " tares congénitales ". En résumé, un système de bourrelets à l’arrière du sac qui évite au dos d’être en contact et minimiserait la transpiration, un réglage de la hauteur des bretelles qui permet de les adapter au plus juste à sa morphologie pour profiter au maximum de la ceinture qui fait office de reprise de charge et surtout un poids d’environ 1,5 kg qui est bien en deçà des sacs " extraordinaires " qui sont systématiquement proposés aux marcheurs au long cours.

Tout cela est bien beau… sur le papier, à confirmer sur le terrain !

Il est 7h00 du matin, le jour peine à traverser les lourds nuages gris. Un feu brûle dans la cheminée, il fait si bon à l’intérieur. Je pense à ceux qui ont fait le chemin dans le froid, sous la pluie voire la neige, quel courage, quelle abnégation. Ils n’avaient presque rien mais ils avaient tout…

Je vais sûrement " faire " la première étape la semaine prochaine afin de commencer le test partiel de mon matériel. Ca c’est l’excuse officielle, la vérité est que je ne tiens déjà plus en place depuis longtemps, alors…

Ca y est, plus que 2 chiffres ! Je réfléchis et recherche un moyen de rester en contact direct avec mon site durant le pèlerinage, maintenant que le bourdon m’a fait pencher du côté du XXIème siècle autant aller au bout de la démarche, sans mauvais jeu de mots.

Il semble qu’il soit possible de disposer d’un PC portable d’environ 1 kilo et demi équipé d’une carte GSM qui me permettrait d’envoyer mon journal, voire des photos, chaque jour ! Cela m’intéresse car je ne veux pas être tenté de réécrire l’histoire, après. J’aimerais pouvoir partager au jour le jour cette aventure, ce voyage, avant tout intérieur. Ce n’est pas un manque de pudeur mais depuis qu’un homme extraordinaire, Patrice Engelberts, m’a accompagné pendant 7 années, au début des années quatre-vingt-dix, dans une psychothérapie, j’ai compris que j’étais " comme ça ", que j’avais besoin de partager, d’exprimer. Que si la vie s’était quelquefois montrée dure envers moi, elle avait aussi su se montrer très très généreuse… Question d’attitude intérieure ?

Depuis de longs mois, je me demandais régulièrement quel serait mon état d’esprit à 100 jours du départ, j’y suis et je ne sais que répondre ?! Les impressions sont contradictoires et les sentiments mêlés, j’ai d’un côté la sensation que c’est encore très loin tout en trouvant que plus de jours, que les 100 qui me restent, sont passés si vite dernièrement…

Je viens d’apprendre que le guide " Le Chemin d’Arles vers Saint-Jacques-de-Compostelle " aux éditions Rando, version 1999 que je m’étais procuré avec peine d’occasion sur Internet, au vu de son épuisement dans les librairies ne me servira à rien puisque l’édition 2004 est à présent disponible !

En dépassant l’humour, j’aurais eu le meilleur des 2 mondes, l’ancienne version pour me préparer, la nouvelle pour partir….

Poursuite des achats de matériel avec la résolution d’un "cas de conscience" : fallait-il privilégier un bourdon traditionnel ou accepter la modernité et choisir un bâton de marche télescopique, ultraléger et ergonomique ?

En posant la question de cette manière, je laisse penser que la technologie l’a emporté… Ce fut le cas !

Grande question du jour, celle du matériel, plus particulièrement les sacs à dos. Après de longues recherches, notre choix s’est porté sur la marque " Deuter " dont au moins 4 modèles semblent convenir. Le consensus d’une majorité de ceux " qui sont arrivés à Compostelle " semble se faire autour du plus léger possible avec le maximum de fonctions, telles que couverture pluie intégrée, ventilation dorsale, bretelles ajustables, reprise de charge à la ceinture, etc…

Choix difficile que nous espérons régler ce mercredi après une visite de quelques magasins de sport.

Tant de choses seraient à dire, tant de phrases à écrire pour expliquer pourquoi je me trouve aujourd’hui à 104 jours d’une telle aventure. Il faudrait que je parle de ma mère, de mon enfance, de sa maladie, de sa disparition. De sa foi, de la mienne, des extraordinaires fluctuations de la mienne serait plus juste à dire. De ma femme,

de mes fils, de mon parcours de vie jusqu’à présent, de la merveilleuse demande de mon fils aîné de m’accompagner, de sa détermination, de ce que nous imaginons que seront ces presque 2'000 kilomètres à pied…

Mais non ! Aujourd’hui, je ne vous parlerai pas de tout cela, je me contenterai d’ouvrir une nouvelle fenêtre (Je trouve l’image intéressante) sur cette page d’accueil qui sera graduée en – jusqu’au 30 mai et, je l’espère, en + dès cette date…


J’ai, entre autres, beaucoup surfé pour préparer ce voyage et j’ai pu lire des récits passionnants, des témoignages bouleversants mais pratiquement rien sur l’avant pèlerinage, j’ai eu la sensation d’un manque. Pas chez les pèlerins mais chez moi, j’aurais aimé connaître leur état d’âme. Comment s’était passée leur préparation, leurs doutes, leurs certitudes, leurs craintes…

C‘est ce que je propose de partager avec vous, en toute transparence et humilité. Parce que si nous arrivons à Compostelle le 25 juillet prochain, l’itinéraire sera achevé (Il y a si longtemps que j’ai commencé à marcher dans ma tête…) et si nous n’y arrivons pas, le début du parcours restera !