08.07.04

43 ème étape – 7 juillet – Villalcàzar de Sirga => Calzadilla de la Cueza (Via Carrión de los Condes)
(23,42 kilomètres et 30’031 pas – Cumulés : 1'087,62 kilomètres et 1'350’078 pas)

Comment transcrire les sentiments qu’une telle étape peut générer ? Avant de tenter de résumer son déroulement, laissez-moi diverger quelque peu, à première vue seulement car nous sommes là au cœur de « l’affaire ».

Le Chemin de Compostelle est une occasion journalière de visiter sa vie, de la revivre, de l’analyser, de la projeter, de la transformer, de la rêver, etc… Cette opportunité est donnée, redonnée autant de fois qu’il y aura d’étapes à accomplir et que le marcheur gardera son cœur et ses yeux ouverts.

Chaque pas permet cette réflexion, chaque inspiration, chaque souffle de vent, chaque arbre, chaque route, chemin, champ, ruisseau, nuage, église, statue, chaque personne rencontrée, chaque mot échangé, regard croisé, etc… etc…

Je ne pense pas que quiconque soit capable de gérer plus d’une infime fraction de ce flot ininterrompu de symboles, comme dans la vie d’ailleurs, mais là n’est pas le plus important. Ce qui compte, c’est d’en voir assez pour initier l’autre parcours, l’intérieur. Chaque pas sur le chemin va progressivement faire entendre son écho intime que la carapace forgée par les années va parvenir à étouffer plus ou moins longtemps, de là l’importance de la durée du chemin !

J’avais ressenti le besoin d’un long parcours, persuadé que j’étais de la profondeur de la plongée nécessaire, et de fait, il m’a fallu près de 700 kilomètres pour craquer et percevoir ces fameux échos intérieurs, la carapace était épaisse et le besoin immense…

Ces stimulations journalières permanentes, qu’à mon modeste avis seule la marche peut donner : images, sons, odeurs, contact du vent, des plantes, de l’eau, etc… et leur impact sensible, ont fini par saturer mon système de défense et ont dégagé l’accès à ce que je suis, j’étais, vraiment.

A l’image de travaux célèbres, ce n’était que le premier, la tâche est immense, quelque part inhumaine… mais c’est une des vertus de ce chemin que de transcender les fourmis qui l’empruntent depuis plus d’un millénaire, il parvient à leur faire croire à la possibilité de dépasser leur condition.

Retour à l’étape du jour, d’une richesse toujours renouvelée mais cette fois comme mise en scène par tableaux successifs.

Acte I : le départ au petit matin sous un ciel hésitant, un pèlerin dort sur le parvis de l’église

"Eglise, refuge..."

"Le ciel hésite..."

Acte II, Carrión de los Condes, les décors s’imposent

"Moi, j'y vois quelque chose..."

&quot<img src='img/smilies/graysmilewinkgrin.gif' alt=';D' class='middle' />es bonnes soeurs si gentilles !"

"No comment"

Acte III, la grande traversée

"En tête à tête avec soi-même..."

&quot<img src='img/smilies/graysmilewinkgrin.gif' alt=';D' class='middle' />e l'espace pour réfléchir..."

"...et beaucoup de temps pour le faire !"

L’improvisation se poursuit demain, même endroit, même heure. Ce soir, les acteurs sont émus et fatigués, rideau…

by Manuel at 05:20:10
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