31.07.04

Samedi 31 juillet
A propos, j’ai toujours oublié de communiquer le résultat de la pesée « officielle » effectuée à mon retour, officielle parce que réalisée sur la même balance que celle qui avait établi mon poids de départ.

Avis à tous ceux en mal de régime, 1'500 kilomètres à pied = 7,3 kilos perdus !

Le mal de ventre se sent bien avec moi et semble d’une fidélité à toute épreuve, en tout cas à la hauteur de celles qu’il me fait subir… J’ose presque dire que je commence à m’habituer, ai-je le choix ?

L’avantage est que j’ai retrouvé, cette nuit, mon champ d’étoiles à la faveur du mal précédemment cité… J’ai pensé, pour la première fois, à son extrémité, pensé pas imaginé, le sentiment était aussi apaisant que jubilatoire.

Ce soir, une extraordinaire lune sanguine est venue conclure spectaculairement ce mois de juillet 2004. Ne sachant pas interpréter ce genre de signes, je me suis contenté de l’admirer et de vous la présenter !

"Le rouge et le noir..."

Mon 6 ème cycle de 7 années s’achèvera demain, le 7 ème s’annonce et je m’en réjouis du plus profond de mon être…


by Manuel at 23:45:10
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30.07.04

Vendredi 30 juillet
J’éprouve aujourd’hui le besoin de clarifier certaines chroniques récentes… En n’ayant peur, ni des clichés, ni de préciser, voire modifier, certains propos ci-après dans les jours, semaines voire mois à venir.

L’état dans lequel je me trouve depuis mon retour est, sur un plan global, une surprise plus que positive car je l’interprète comme la transcription concrète de « ce qui s’est passé » là-bas…

Sur un plan particulier, physique par exemple, ce n’est pas très agréable mais cela me permet de me poser des questions, totalement nouvelles pour moi, du type : « La chenille souffre-t-elle lors de sa transformation en chrysalide, puis en papillon ? ».

Jusqu’à présent, je n’avais fait que m’extasier devant la capacité de mutation de cet insecte rampant et disgracieux en créature toute d’art vêtue… Mais peut-être doute-t-elle ? Souffre-t-elle ? Nous savons qu’elle va y arriver, mais elle ?

Qui sait, peut-être y a-t-il quelque part des entités beaucoup plus évoluées que moi, qui s’extasient en ce moment de ma mue et qui ont l’expérience sereine de son aboutissement ?

Je me sens aussi paisible que mon ventre est torturé, aussi heureux que fatigué et j’attends que, les pieds ayant regagné la terre et la tête, les étoiles, la gravité inspirée finisse de remettre à leurs nouveaux emplacements les éléments, anciens et récents, dont je suis fait…

Anecdote finale, ma chatte « Katiucha » lorsqu’elle m’a revu pour la première fois, a commencé par m’examiner de loin en me fixant intensément, puis, ayant sans doute trouvé grâce à ses yeux, est venue me regarder de si près que je ne voyais plus que leur vert de jade.

"No comment"

Remarquable adoubement, non ?

by Manuel at 17:13:45
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Jeudi 29 juillet – Luberon
Mon mal de ventre semble s’être installé et décide de mon heure de réveil...

Je m’y habitue, on ne revient sans doute pas indemne d’une telle expérience.

J'en "profite" pour mettre en ligne ces quelques… lignes afin de ne pas couper ce fil installé il y a plusieurs mois (Et plusieurs moi !) entre vous et moi…

Mettez cela sur le compte des douleurs… et à demain !

N.B : J’ai aussi enfin chargé les chroniques des jours précédents
by Manuel at 03:53:12
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Mercredi 28 juillet – Luberon => Avignon et retour
Après une matinée toujours douloureuse, Alice, Michael et Manuel Jr m’entraînent joyeusement au Festival d’Avignon. J’y redécouvre tant de choses que je ne peux les décrire ici, sauf la performance d’acteur extraordinaire de Jean-Claude Broche dans le « Journal d’un Fou » de Nicolas Gogol qui va fêter demain sa 1'000 ème représentation !

J’atterris lentement, très lentement…

Michael, lui, est rayonnant, il me stupéfie autant qu’il m’enchante. Martin l’Enchanteur, cela sonne bien ! Mieux que mon ventre dont les gargouillis sonores sont de sombres échos à mes douleurs muettes…

Il faudrait que je trouve la force de mettre ces mots en ligne, mes maux en ligne, bof…

by Manuel at 03:50:54
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Mardi 27 juillet – Jaca => Luberon
Départ à 7h00 pour la gare de Canfranc, l’impression ressentie avec Michael à notre arrivée en Espagne est toujours présente. Ce long paquebot de pierre, de fer et de verre échoué au milieu de nulle part est comme une porte restée entrouverte pour qui voudra l’emprunter…

"Voyage dans l'ailleurs..."

Une tache de lumière sur le sommet d’une montagne nous donne le salut d’un soleil que nous avions derrière nous depuis 2 mois ! Retour dans le monde de ceux qui voient le soleil se lever…

"Enfin, le voir se lever..."

Mon mal de ventre empirant, je m’exile à l’arrière de la voiture et délire une bonne partie de la journée, entre spasmes et accès de fièvre, le chemin ne lâche pas facilement ses adeptes.

Nous arrivons à 17h27, Alice s’en souvient, moi pas, je pars me coucher, je ne suis pas encore ici et déjà plus là-bas…

by Manuel at 03:49:01
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Lundi 26 juillet – Xan Xordo => Jaca
Départ de Xan Xordo (Où nous dormions depuis nos retrouvailles) à 5h30 pour 3 heures trente de route jusqu’à León, à l’arrière une ambiance studieuse règne qui permet à la génération d’avant, installée justement à l’avant, de s’offrir des échanges tendres

"Intense concentration !"

Petit-déjeuner à León et visite de la Cathédrale en famille, émotion que de les emmener là où Michael a eu 16 ans sur son chemin de Compostelle…

"No comment"

Déjeuner à Burgos, le rêve continue ! Je prends Alice dans mes bras sur la tombe de Chimène et Rodrigue, les 3 cadets écoutent émerveillés les histoires de leur si courageux aîné…

"Les 2 plus petits sont volontairement flous..."

Arrivée en fin d’après-midi à Berdún, là où tant de choses se sont produites en moi… A l’approche de la vallée, mon ventre commence à se tordre d’émotion et mes yeux se remplissent curieusement de poussière (Quelle autre explication pour cet écoulement spontané ?). Intense émotion de revenir avec Alice là où…

"Cet endroit inconnu avant et que je n'oublierai plus..."

Soirée et nuit de repos à Jaca. Tentative de repos serait plus exact dans mon cas car mon ventre, passablement remué par les événements du jour, déclare finalement forfait vers minuit et m’empêche de dormir…

Ce chemin est puissant, même au retour, surtout…

by Manuel at 03:44:09
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61 ème jour – Dimanche 25 juillet – Saint Jacques à Compostelle !
J’ai tout à coup réalisé que mon voyage s’achevait et que je m’apprêtais à quitter Santiago au 61 ème jour de mon périple. Pour quelqu’un né en 1961 et sans préméditation aucune, il me fallait bien admettre que le hasard était particulièrement joueur les années saintes…

Nous sommes retournés, Alice et moi, une dernière fois dans la Cathédrale, pour y humer son air si « léger »… Nous ferons plus qu’en garder un merveilleux souvenir, je suis convaincu qu’il y aura un avant et un après Compostelle !

" 25 juillet 2004 "

Avant de partir, je me suis retourné pour dire au revoir à tous ceux qui m’y ont accompagné. Certains, les moins nombreux, d’un signe de la main, tous les autres d’un frémissement ému et reconnaissant de l’âme…

Demain, le retour avec quelques arrêts en prévision…

N.B : Un immense merci à David Torondel (www.torondel.net) pour la mise en place du blog, la préparation de la carte virtuelle et surtout sa fastidieuse mise à jour quotidienne. Je ne l’ai pas oublié à Compostelle… Lui qui fait dans le virtuel depuis de nombreuses années avait sûrement compris avant moi que « virtuel » était la contraction heureuse de « virtuose » et « spirituel »…

by Manuel at 03:36:38
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25.07.04

60 ème jour – Samedi 24 juillet – Finistère & Saint Jacques de Compostelle
Nous avons décidé de nous rendre aujourd’hui à Finistère, la fin de la terre, pour contempler le lieu où la barque contenant le corps de Saint Jacques aurait, selon la légende, accosté. Le trajet – en voiture – depuis Compostelle a duré 2 heures mais 2 belles heures car les 2 tiers se sont déroulés en longeant la côte, particulièrement découpée et en grande partie non urbanisée.

"Encore partiellement préservée..."

Arrivé à Finisterre, petit village de pêcheurs

"Le lieu où Saint Jacques..."

nous avons contemplé Manuel Jr, Maxence et Mallory qui ont batifolé dans l’eau (Bien protégés par de l’écran total, bien entendu)

"Heureux..."

pendant que nous prenions le frais à une terrasse.

"Si bien..."

Après un repas pantagruélique, les espagnols ont une notion des quantités de nourriture qu’un être humain normal peut – doit – avaler très différente de la nôtre, nous sommes revenus à Santiago en profitant sur la route une dernière fois de l’Atlantique

"No comment"

pour nous plonger encore une fois dans cette ambiance si particulière.

"Attirés..."

Pour clore cette chronique, « la » photo de Michael et de votre serviteur rasé devant le lieu qui a hanté leur vie pendant de longs mois de préparation et d’encore plus longs mois – à vivre… - de marche :

" Et oui ! "

Et cela en valait plus que la peine…

by Manuel at 08:57:40
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59 ème jour – Vendredi 23 juillet – Saint Jacques de Compostelle
Tout d’abord, bref retour sur la fin de journée de jeudi :

Nous avons passé l’après-midi de jeudi à Compostelle dans l’attente de l’arrivée des nôtres, ces quelques heures en compagnie de Michael ont été paisibles (Hormis l’épisode de son évanouissement relaté hier !) et marquées du sceau de l’accomplissement partagé.

Nous étions assis vers la Cathédrale et regardions heureux le flot des passants, le cœur léger et l’âme pleine (Image qui me plaît beaucoup…) des centaines et centaines d’heures de notre chemin.

Vers 18h00, Alice, Manuel Jr, Maxence et Mallory sont enfin arrivés. Nous avons couru les uns vers les autres et un instant plus tard, je me demandais déjà comment j’avais pu être séparé d’eux si longtemps…

Nous avons passé la soirée à nous dire à quel point chacun avait manqué à chacun et à goûter chaque instant de ces retrouvailles…

Vendredi, nous nous sommes rendus en famille à la Cathédrale pour passer la porte du Pardon

"Cette porte ne s'ouvre que les années saintes..."

et visiter le reliquaire de Saint Jacques.

"No comment"

Puis nous avons assisté à la messe des pèlerins (Debout mais cela n’avait pas d’importance…). Bien que j’en ai entendu parler très souvent, le moment du balancement de l’encensoir à travers la Cathédrale fut très émouvant parce que si aérien et si surprenant. Ci-après 2 photos pour que l’on puisse mesurer l’amplitude du mouvement :

"L'esprit de Saint Jacques est appelé !"

"Il monte, il monte..."

Après ces instants où l’esprit de l’apôtre avait été appelé, nous sommes allés faire la sieste pour revenir dans le quartier de la Cathédrale en début de soirée. Promenade, repas sur une terrasse puis juste avant de partir Saint Jacques nous a encore fait un présent…

"Merci !"
by Manuel at 08:45:46
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24.07.04

58 ème étape – 22 juillet – Arzua => Saint Jacques de Compostelle
(37,5 kilomètres et 48’086 pas – Totaux : 1'493,98 kilomètres et 1'872’014 pas)

Avec un peu de retard dû au trop plein d’émotions ingérables avec la rédaction « à chaud » d’une chronique quotidienne, je reviens sur notre dernière étape qui nous a vu quitter Arzua à 6h00 dans la nuit noire et dans le brouillard de Galice pour rejoindre Santiago vers 12h30.

Notre dernière étape allant représenter près de 40 kilomètres, nous avions acheté des barres énergétiques et de quoi faire un petit-déjeuner sommaire dans notre chambre avant de nous mettre en route.

Après une nuit dans laquelle beaucoup de concepts et autres fantasmes, pour ne pas dire inquiétudes, sont venus me visiter à la place du sommeil, nous nous sommes mis en route avec le seul éclairage de notre lampe frontale, le chemin se devinant pour les 3 pas à venir mais guère au-delà.

Les lampes des pèlerins faisaient comme une guirlande, au devant de nous, qui se balancerait au gré d’un vent que nous ne pourrions sentir. L’impression était celle d’être dans un conte… Nous avons doublé un grand nombre de personnes qui avançaient très lentement pour nous retrouver seuls sur un tronçon rectiligne.

La nuit et le jour commençaient à peine la lutte qui allait voir la victoire provisoire du second, qu’au loin, une lueur apparut. Nous avons alors imaginé quelque phare qui, à l’image des navires perdus, guiderait les pèlerins égarés et avons souri, charmés par cette attention…

Las… Les marchands du Temple, ceux qui se sont appropriés les 100 derniers kilomètres du chemin, étaient passés par là avant nous et qu’est-ce qui a surgi, telle une lampe rouge à la devanture d’un bordel ?

"No comment"

Il en aurait fallu plus pour nous atteindre ce jour-là, il n’empêche que cette dérive si commerciale risque de faire perdre… l’Ouest à certains, de plus après la mise en garde de Jésus devant le Temple…

La longue marche s’est poursuivie dans une campagne galicienne, fidèle à ce que nous en avions vu depuis notre arrivée, nous traversions régulièrement de magnifiques forêts d’eucalyptus

"Magnifique..."

Croisions de nombreuses vaches

"Nos nouvelles amies..."

Voyions de magnifiques fleurs que je rêvais d’offrir à ma belle

"Toujours pour Alice !"

Le chemin se faisait tour à tour tranchée végétale, allée glorieuse ou tunnel de retour vers le monde « normal »

"No comment"

Le contournement de l’aéroport de Santiago a vu s’épanouir de nouveaux arbres à la croissance aussi brève que l’émotion qu’ils procurent

"...De curieux arbres !"

Les derniers 10 kilomètres ont vu disparaître le balisage et les bornes kilométriques ( !), quelquefois au profit de magnifiques perspectives

"No comment"

Puis, enfin, après le monument qui trône (On se demande pourquoi ?) au sommet du Monte de Gozo, Santiago est apparu dans le lointain.

"Est-ce possible ?"

2 kilomètres plus loin, nous croisions le panneau dont la traduction personnelle était : « Vous y êtes arrivés… »

"No comment"

Encore 5 kilomètres au milieu de travaux urbains (La meilleure époque pour travailler sur les chaussées du Camino était sans doute juillet 2004 !) et le but de notre voyage se dévoilait enfin

"No comment"

Je termine ce récit par la démonstration de l’engagement exceptionnel de Michael. Nous nous sommes rendus au bureau des pèlerins pour y chercher notre « Compostella », nous n’étions pas seuls…

"No comment"

Au moment d’avancer vers le bureau qui nous appelait, Michael m’a dit : « Papa, je ne vois plus rien… », j’ai à peine eu le temps de le saisir sous les bras et de traverser comme je pouvais la salle pour m’affaler avec lui sur un fauteuil. Michael avait perdu connaissance ! Sympathique attention des employés, verre d’eau sucrée, barre énergétique, « Compostella » puis un bon repas ont remis sur pieds ce merveilleux fils qui a réalisé quelque chose qui va si positivement orienter sa vie, qu’il mettra des années à en mesurer la portée.

Bien qu’il soit déjà très heureux aujourd’hui !

Nous sommes retournés à la Cathédrale pour franchir la porte du Pardon,

"No comment"

étreindre Saint Jacques, visiter la Crypte et nous confesser. Lorsque j’ai entendu le Père me dire que je bénéficiais d’une indulgence plénière, j’ai compris que cette bénédiction était un engagement plus qu’un privilège ! En effet, si tous mes péchés avaient été effacés, ce serait ma seule décision que d’en commettre à nouveau, qu’il est difficile de salir une belle nappe blanche, qu’il est aisé de sentir à l’aise avec une nappe déjà souillée…

Les retrouvailles si émouvantes avec la famille feront l’objet d’un autre récit, celui-ci étant déjà trop long, j’avais dit chronique pas chapitre… mais que je suis heureux !


by Manuel at 08:25:17
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22.07.04

58 ème étape – 22 juillet – Arzua => Saint Jacques de Compostelle
(37,5 kilomètres et 48’086 pas – Totaux : 1'493,98 kilomètres et 1'872’014 pas)

Nous sommes arrivés à Santiago et y avons retrouvé notre famille, c’est merveilleux !

Trop d’émotions pour être en mesure de rédiger plus qu’un court message accompagné d’une photo…

Je ferai mieux demain et après-demain, promis, il y a tant à raconter et partager !

La photo sera celle de Saint Jacques, bien entendu. Celui que les pèlerins vont étreindre en passant par la porte du Pardon, celle qui ne s’ouvre que pendant les années saintes, elle est volontairement présentée légèrement floue, comme mes yeux lorsque je l’ai vu à la fin de cette aventure (La fin ou le début…?)

"No comment"
by Manuel at 22:21:25
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21.07.04

57 ème étape – 21 juillet – Palas de Rei => Arzua
(30,96 kilomètres et 39’700 pas – Cumulés : 1'456,48 kilomètres et 1'823’928 pas - Restent 37,5 kilomètres jusqu’à Santiago et une seule journée !)

Que dire ? Comment décrire notre état d’esprit, notre humeur du jour ? Au même moment, Alice et les garçons d’un côté, nous de l’autre, sommes partis ce matin. Il n’était pas encore 7h00 et l’excitation régnait clairement des 2 côtés…

Des contacts téléphoniques réguliers informaient l’autre partie de la famille de la progression respective, le tout dans une atmosphère irréelle de « Alors, c’est vrai, nous allons vraiment nous revoir demain ? ».

Notre cheminement du jour a été très agréable car essentiellement en sous-bois dans une Galice toujours aussi verte et toujours aussi agricole. La transition risque d’être forte demain en arrivant à Compostelle car nous avons de la difficulté à imaginer une grande ville dans cet environnement.

Résumé en photos de l’avant-dernière journée de notre marche (Pardonnez-moi de l’écrire encore mais c’est pour mieux me convaincre !).

Nous avons quitté Palas de Rei sans regret car c’est un lieu sans beaucoup d’attraits, sauf un celui d’être si proche de Santiago. Le chemin commence dès la sortie de la ville à se faufiler entre les arbres pour notre plus grand plaisir.

"Très agréable..."

Nous progressons dans la campagne

"No comment"

Les greniers à céréales extérieurs sont omniprésents

"Il y en a partout..."

Vers 8h30, le soleil tenta une timide percée, sans succès. La campagne était toujours aussi belle.

"No comment"

"No comment"

Après une dizaine de kilomètres à très bonne allure, un bar répondant au doux nom de « Die Zwei Deutschen », soit les 2 allemandes nous permit d’y retrouver nos… 2 allemandes préférées (Cela ne s’invente pas !)

"Gisella et Johanna..."

Un pont médiéval à l’entrée de Furelos

"Il était déjà connu au XII ème siècle !"

Un exemple du chien galicien type ! (Et c’est vrai…)

"...depuis MIB, tout est possible !"

Deux lavandières, le 21 juillet 2004 près de Melide

"Je ne pensais plus revoir cela..."

Les dernières fleurs virtuelles pour Alice

"Les prochaines auront un parfum..."

Maintenant, un moment d’émotion à Boente. Se tenant debout devant son église, Monsieur le Curé serrait la main de tous les pèlerins qui passaient, invitant ceux qui le souhaitaient à venir se faire bénir à l’intérieur.

Après avoir passé en revue tous les saints visibles autour de Saint Jacques, nous avons reçu la bénédiction qui s’est terminée par un commentaire selon lequel avec une telle assemblée (Il parlait des saints), notre plein d’énergie était fait jusqu’à Compostelle !

Merci pour ces instants, nous ne les oublierons pas…

"Une si grande humanité..."

A Fonte Plata, Michael pose devant des eucalyptus typiques de la région

"No comment"

A Rivadiso, la même remontée dans le temps se fait lorsque nous croisons cette charmante dame qui a absolument tenu à me présenter sa vache (Nous n’avons pas pensé à faire de photo de la rencontre…)

"Vachement sympa !"

Je termine en immortalisant ma barbe de 2 mois car je doute que Alice lui laisse un seul jour de vie de plus lorsqu’elle me reverra demain ! La renaissance sera peut-être alors aussi visible sur le plan physique ?

" A poil ! "

Nous avons prévu de partir vers 6h00 demain matin car depuis un an que nous avons pris la décision de « faire Compostelle » et commencé notre préparation, il serait trop cruel d’attendre plus.

Bonne nuit ! La mienne sera sûrement agitée…

by Manuel at 22:45:19
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20.07.04

56 ème étape – 20 juillet – Portomarin => Palas de Rei
(25,12 kilomètres et 32’211 pas – Cumulés : 1'425,52 kilomètres et 1'784’228 pas - Restent 65 kilomètres jusqu’à Santiago et seulement 2 jours)

Ma journée a commencé vers 4h00 ce matin lorsque je suis sorti télécharger ma chronique d’hier. La bande passante GSM de nos étapes étant en général trop sollicitée en fin de journée, il m’arrive de fréquemment profiter de la quiétude de la nuit pour le faire quand les pèlerins et leurs portables dorment.

Cette nuit, le terme quiétude était inadapté car il y a eu tellement d’arrivants sur le chemin aux alentours de Sarria (Pour mémoire, dernière ville avant la limite des 100 kilomètres de marche nécessaires à l’obtention de la Compostella) qu’il n’y a plus de places disponibles dans les auberges et que beaucoup choisissent de dormir à la belle étoile.

Ce qui a donné une couleur surréaliste à cette escapade nocturne, les ronflements des pèlerins imitant à la perfection les croassements d’amour d’un groupe de grenouilles ! J’ai eu du mal à me rendormir tellement je riais tout seul…

Mais une fois endormi, j’ai prolongé ma nuit jusqu’à 7h30, ce qui est une performance pour moi. Après, petit-déjeuner, lavage de dents, paquetage pour une mise en route à 9h30. A peine passée la place de Portomarin,

"Portomarin - 20 juillet 2004"

nous tombons sur nos pèlerines allemandes préférées en train de prendre leur petit-déjeuner dans un café de la ville (Elles avaient déjà marché une dizaine de kilomètres n’ayant pas dormi à Portomarin). Le temps de blaguer, 10 heures moins vingt, soit notre plus tardif départ ! Nous n’étions pas plus mal à l’aise que ça, l’étape étant courte.

Seulement voilà, ce chemin ne se laisse pas dompter comme cela…

Sans raison objective que je pourrais partager avec vous, les 25 kilomètres à franchir ont décidé de se faire mériter un à un, comme une des dernières occasions d’être sûr que nous n’oublierions pas tous ses enseignements car on ne quitte pas un maître sans y mettre les formes et surtout sans que lui ne l’ait décidé, voire accepté.

Retour aux images, à la sortie de Portomarin, l’écho de la ville ancestrale engloutie

"Mémoire de l'eau..."

Une vision type de la Galice rencontrée jusqu’à présent

"No comment"

Le genre de hameaux traversés

"No comment"

Ambiance…

"Ambiance du jour..."

Autre ambiance

"Typique !"

Peu avant d’arriver à Palas de Rei

"No comment"

Où il n’y a pas grand-chose à voir ! Le palais du roi ayant donné son nom à la ville remonterait au VIII ème siècle et il n’en reste rien, vraiment rien…

Maxence et Mallory m’ont téléphoné, chacun à leur tour, pour me dire qu’ils avaient préparé leurs affaires pour leur grand départ de demain matin, j’en ai été très ému, ils me manquent tellement. Moi qui ai souffert si longtemps de l’absence de ma mère et d’un frère ou d’une sœur, donc d’une vraie famille, voilà près de 2 mois que je me prive volontairement de la mienne, une dure épreuve.

Alice m’a dit quelque chose de vraiment important hier, qu’elle se réjouissait de faire la route pour venir nous chercher afin de réaliser ce que nous avions marché. Que même si cela se passerait dans le confort d’une voiture roulant à plus de 100 kilomètres à l’heure, cela l’aiderait à comprendre ce que nous avions vécu.

Sur le moment, j’ai pensé que 2 jours de voiture comparés à 58 jours de marche, c’était comparer des casseroles et des pruneaux. Puis, une nuit et une journée de réflexion plus tard, j’ai compris… Peu importait le moyen, la durée, ils venaient nous chercher et nous ramener dans notre maison, la boucle serait bouclée.

Je cherche à ne pas trop penser que j’ai devant moi l’avant-dernière nuit de notre pèlerinage, que demain soir ma famille et moi dormirons en Espagne, avant de nous retrouver jeudi à Santiago.

Il y a si longtemps que nous sommes partis, j’ai plongé si loin en moi que j’ai craint de ne pas pouvoir remonter, que ma vie serait pour toujours celle-ci. Dormir plus ou moins bien, plutôt moins d’ailleurs, se lever avec des douleurs pendant des semaines, manger ce que l’on trouvait lorsqu’on le trouvait, marcher indépendamment de sa forme, de son envie, arriver quelque part, y dormir et recommencer le lendemain, et le jour d’après, et le suivant…

Renoncer au contrôle que l’on croit exercer sur le temps dans notre vie, comprendre que se distraire, allumer la télévision, téléphoner, aller au cinéma sont souvent des emplâtres que l’on pose maladroitement sur des questions fondamentales que l’on refuse d’affronter.

Nous serons des femmes et des hommes au destin inachevé tant que nous n’accepterons pas cette échéance qui est fixée à chacun, qui fait que nous sommes des créatures sublimes ou pathétiques, selon l’angle de vue. En oubliant notre avenir, en rejetant notre passé, nous condamnons notre présent à n’être qu’une parenthèse dans la marche de ce monde qui continuera bien après notre dernière supplique…

"A la sortie de Sarria..."

Je me pose une question depuis le 12 novembre 1980, depuis que ma mère est morte à 49 ans d’un cancer, je me torture pour savoir : Pourquoi ? Pourquoi cette vie, pourquoi cette maladie, pourquoi cette fin si douloureuse, pourquoi cet oubli après, pourquoi tout a-t-il continué comme avant, comme si elle n’avait jamais existé, comme si elle n’avait jamais aimé, souffert, pleuré, ri, donné la vie, pourquoi ?

Pourquoi les hommes souffrent-ils ? Pourquoi ont-ils du plaisir ? Pourquoi existent-ils ?

J’ai les yeux de ma mère, Michael aussi !

"No comment"

Qu’avons-nous vu sur notre chemin ? Qu’est-ce que ce chemin ? Celui des étoiles, celui que je voyais presque toutes les nuits dans le Luberon, celui sur lequel j’ai pu marcher, un chemin que l’on emprunte les pieds en l’air, à l’envers, afin que les racines soient célestes et que le corps se vide par la tête, pour que l’on n’oublie rien…

Mes pas ont foulé la poussière d’en haut, si belle qu’elle fait pleurer les yeux jusqu’à ce qu’ils voient mieux, mes pas ont secoué mon corps jusqu’à ce que son plus inaccessible remugle se décroche et tombe, mes pas ont accompagné un petit garçon si malheureux vers un repos paisible, mes pas m’ont même emmené tout près d’une étoile que je n’étais pas encore prêt à contempler.

Ils m’ont conduit sur mon chemin d’homme, la page est blanche, la page est belle, je pleure de bonheur d’avoir à la remplir. Je n’ai rien compris mais je sais que je suis le fils de ma mère, que Michael, Manuel Jr, Maxence et Mallory sont mes fils et que ce fil intangible ne meurt pas avec la déchéance du corps…

by Manuel at 23:30:11
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55 ème étape – 19 juillet – Calvor => Portomarin
(29,5 kilomètres et 37’828 pas – Cumulés : 1'400,4 kilomètres et 1'752’017 pas - Restent 89 kilomètres jusqu’à Santiago et 3 jours !!!)

Double rendez-vous du jour, les 1'400 kilomètres et la borne des 100 kilomètres ! Cela me donne l’humeur joyeuse et légère, vous pardonnerez alors mon ton quelquefois décalé…

Départ à 7h30 (Après un bon petit-déjeuner, merci Marisol), dans une atmosphère brumeuse et fraîche à destination de Sarria que l’on devine dans le fond de l’image.

"...dans la fraîcheur du petit matin de Galice..."

Dans la traversée de Sarria, nous avons l’occasion d’être mieux informé sur la tendance « été 2004 » du Chemin de Compostelle

"Authentique !"

1= Baskets à la semelle non profilée, (Plus efficace pour glisser ou se tordre les chevilles dans les sections caillouteuses, voire pentues. Mais que font les autorités ? Et la sécurité des marcheurs ?), couleur citron pressé en harmonie avec l’astre du jour, (Réclamation sera posée pour les passages boueux, inacceptables pour conserver cet éclat solaire).

2 = Pantalon corsaire, bien serré pour souligner les formes, ton sur ton avec les chaussures (Les organisateurs seraient bien inspirés d’équiper les parties pouvant nécessiter d’allonger le pas, de trottoirs roulants afin de ne pas froisser l’habit).

3 = Sac de plage à motifs floraux, ton sur ton avec les chaussures et le pantalon. Se porte négligemment sur l’épaule, permettant une démarche chaloupée en résonance avec son origine de bord de mer (Voir remarque ci-dessus pour les trottoirs roulants car une foulée trop importante pourrait créer une gêne malvenue).

Ces bêtises écrites (Je les assume… et ce n’est pas fini), voici un des motifs peints sur le mur d’accès à l’église San Salvador de Sarria

"Emouvant !"

Emouvant, il pointe dans la direction de Compostelle !

Parvenu à l’orée des derniers 100 kilomètres, nécessaires à l’obtention de la « Compostella », diplôme du pèlerin, nous constatons que le chemin n’est pas du tout une affaire commerciale en ces lieux, mais alors pas du tout…

"Officielle..."

Attention, il s’agit bien de la botte officielle du pèlerinage 2004, c’est du sérieux ! Nous qui ne la portons pas sommes dorénavant en souci ! Peut-être pourrons-nous nous rattraper en mâchant le chewing-gum officiel, en utilisant la crème à bronzer officielle voire en mangeant le bocadillo (Sandwich) officiel ?

Plus loin, nous avons croisé cet arbre visiblement torturé par les pensées des pèlerins qui l’ont frôlé depuis tant d’années…

"S'il pouvait parler..."

2 sympathiques dames françaises nous ont permis d’immortaliser notre passage de la borne des 100 kilomètres

"1'400 kilomètres plus tard..."

En chemin, nous avons retrouvé notre camarade mauricien, le charmant Robert (www.lemauricien.com), avec qui nous avons devisé fort agréablement un long moment. Robert qui va avoir son anniversaire le 25 juillet à Compostelle nous a fixé un rendez-vous à 15h00 pour boire quelque chose à sa santé, mais ne comptez pas sur moi pour vous révéler l’endroit…

"2 natifs de juillet !"

En parlant de liquide, Portomarin est une ville déplacée par le lac de retenue du barrage qui a noyé son ancienne implantation, cela donne des perspectives originales et presque inquiétantes

"No comment"

"La frontière de nos 3 jours..."

Voilà, c’était ma chronique de J – 3 ! J’ai beaucoup de difficultés à ne pas me laisser aller à une certaine euphorie, ce but qui m’a semblé inaccessible pendant tant de journées se situe à présent à une échéance compréhensible, appréhendable, gérable selon des critères « normaux ».

Alice me parle de ce que nous ferons lorsque nous serons rentrés et de notre "nouvelle" vie… C’est… merveilleux !

A demain à Palas de Rei…


Remarque complémentaire pour les statisticiens : Nous n’avons jamais compté que les kilomètres marchés, ce qui signifie, par exemple, que l’étape entre Bedous et Jaca n’a vu figurer au compteur que la section Col du Somport => Jaca (Marchée) et pas celle de Bedous => Col du Somport (Bus).

Hier, ayant dormi hors chemin, nous avons accompli un kilomètre de plus que la distance officielle pour nous rendre à notre hébergement, idem ce matin pour retrouver El Camino.

Ceci explique comment nous pouvons retrancher 29,5 kilomètres (Kilomètres du jour) à 116,5 (Donnée officielle d’hier entre Calvor et Santiago) et obtenir 89, soit encore une fois la distance officielle entre Portomartin et Santiago. Si ce n’est pas clair…

by Manuel at 04:28:01
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19.07.04

54 ème étape – 18 juillet – O Cebreiro => Calvor (Via Triacastela)
(37,5 kilomètres et 48’124 pas – Cumulés : 1'370,9 kilomètres et 1'714’189 pas - Restent 116,5 kilomètres jusqu’à Santiago)

Dernier jour de notre avant-dernière semaine ! Pour marquer cette transition entre les semaines de chemin et celle de la fin de ce dernier, notre horizon s’est voilé. Ajoutant une note de mystère sur ce qui nous attendait, aussi bien aujourd’hui qu’après…

"Même des effets spéciaux !"

Départ de O Cebreiro vers 7h30, soit près de 4 heures plus tard que les premiers « combattants » des auberges. J’ai énoncé un principe sur la fréquentation du chemin que je n’imaginais pas aussi exact car nous avons rencontré des troupeaux de « newcomers », agglutinés entre eux, marchant en baskets, en claquettes voire en souliers vernis !

La plupart sans sacs à dos et sans beaucoup de respect pour les autres. J’en suis moins gêné pour nous que pour eux car l’essentiel de notre chemin et de son « travail » est derrière nous mais que pourront-ils retirer d’une courte semaine accomplie dans ces conditions ? Je sais qu’il existe à présent des thérapies brèves, (A rapprocher des 7 années de la mienne ! Merci encore Patrice...), dans cet esprit d’investissement minimum, peut-être existe-t-il aussi des pèlerinages express ?!

Retour à notre longue étape, le soleil a fini par dissiper le brouillard et nous a proposé des images splendides

"Retour..."

La vallée conduisant à Triacastela se dévoilait avec son cordon de marcheurs

"Qu'elle était belle..."

"...mais si encombrée !"

Nous sommes passés par le col de San Roque, le hameau de Hospital, le col de Do Poio, Padornelo et Fonfria où nous avons rencontré nos premières vaches de la journée

"Je dois avoir un charme boeuf..."

Puis Biduedo, avec le retour du brouillard, pour offrir un écrin à son église qui est la plus petite du Camino !

"Magnifique..."

En poursuivant notre descente, nous avons pu constater à quel point l’habitat et la nature ont changé en 3 jours

"Nous sommes en Galice..."

La traversée de Triacastela ne nous laissera pas d’autre souvenir que « l’élimination » de 99 % des groupes précédemment cités, partis se reposer dans l’auberge municipale

"22 kilomètres de marche, c'est horrible !"

Notre cheminement s’est poursuivi dans un environnement agricole. Nous nous sommes alors rendus compte que nous n’avions pas imaginé comment la Galice allait être car arrivant moins d’une semaine avant la fin de notre parcours, c’était difficile d’y penser sans mesurer instantanément et douloureusement le temps qui nous en séparait…

Le chemin est, entre autres, école de patience.

"Champêtre...!"

A Sanxil (Saint Gilles), qui avons-nous croisé ?

"Meuh non ?"

Les paysages étaient superbes

"Superbe..."

Une section pure gadoue nous a fait imaginer le passage demain au même endroit des troupeaux de marcheurs arrêtés à Triacastela… Une caméra cachée aurait beaucoup de succès !

"Vive les baskets !"

Quelques rencontres du même type non mentionnées plus tard, nous frayons plus sérieusement avec nos nouvelles amies (Enfin, surtout Michael)

"Meuh si !"

Notre étape prend fin après 37,5 kilomètres de marche chez Aurora, adorable propriétaire du Pazo Torre O Barrio de Calvor, son accueil chaleureux, le confort de ses chambres, sa gentillesse et la cuisine de Marisol nous remettront sans difficulté sur pieds d’ici demain matin.

"Marisol, Michael, Aurora et votre serviteur..."

C’est tellement agréable, et si rare, de se sentir comme à la maison ! (Certains du côté de Villafranca del Bierzo devrait venir ici en stage…)

J’ai parlé tout à l’heure à Alice, je ne parvenais pas à croire qu’elle partira dans 3 jours pour venir nous chercher en compagnie de Manuel Jr, Maxence et Mallory. Il faudrait que je me dépêche d’atterrir mais j’ai tant attendu ce moment que je n’ose pas imaginer qu’il se produira enfin la semaine prochaine.

Ecole de patience ? Je ne suis pas sûr d’être diplômé… mais j’aurais vraiment donné le meilleur de moi-même…

by Manuel at 06:11:10
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17.07.04

53 ème étape – 17 juillet – Villafranca del Bierzo => O Cebreiro
(30,02 kilomètres et 38’525 pas – Cumulés : 1'333,4 kilomètres et 1'666’065 pas - Restent 153 kilomètres jusqu’à Santiago)

Commençons par tordre le cou aux erreurs récentes, j’espérais un moment agréable hier soir lors de notre repas au Convento San Nicolas El Real de Villafranca del Bierzo, cruelle méprise. Cher, mauvais et des patrons dont l’âpreté au gain rayait le parquet, aussi loin qu’il est possible d’un quelconque esprit pèlerin voire même d’un simple respect humain, à éviter absolument !

"A éviter !"

Compte tenu du profil exceptionnel de l’étape du jour, nous nous sommes levés aux aurores pour partir à 6h30, salués par ce pèlerin de pierre à la sortie de Villafranca

"Camarade..."

La vingtaine de kilomètres de route sans aucune imagination jusqu’à Las Herrerías

"En pleine nature...?!"

a seulement été rythmée par notre petit-déjeuner à Trabadelo (45 minutes, soit 25 minutes d’attente pour 20 minutes de plaisir) puis la traversée de La Portela de Valcarce, Ambasmestas, Vega de Valcarce, Ruitelán. Ces ruines sont heureusement venues égayer notre parcours…

"No comment"

Le gros morceau de notre journée nous attendait juste après Las Herrerias avec le passage de 675 mètres d’altitude à 790 à Hospital en 1 kilomètre, puis à 917 en 2,6 kilomètres jusqu’à La Faba (Où nous avons croisé une communauté très baba cool qui curieusement refusait que leur bâtiment soit pris en photo…)

"No comment"

puis à 1'200 à Laguna de Castilla en 2,3 kilomètres !

"Une pente énorme..."

Les pèlerins croisés étaient littéralement explosés le long de la route puis du sentier qui serpentait entre les arbres, particulièrement ceux qui venaient de débuter leur chemin et qui, pourtant, ne portaient pas de sacs ! (Il était possible de confier son sac à un service de transport au début de la montée pour seulement 3 euros, journée rentable pour eux). Juste avant Laguna, nous posons heureux d’être si près du but

"Heureux d'arriver en Galice !"

Les 2,4 derniers kilomètres de Laguna jusqu’à O Cebreiro (1'330 mètres) sont passés rapidement, on nous a d’ailleurs regardé suer…

"Curieuse avec ça !"

Le sentier s’est paré d’un habit de fête pour la fin de notre ascension

"Merci pour le spectacle..."

après avoir enfin vu la première des bornes rythmant dorénavant tous les 500 mètres
notre parcours

"Incroyable !"

Et celle marquant notre passage en Galice

"Toujours aussi incroyable !"

Nous sommes arrivés à 12h30 dans cet endroit si atypique sur le chemin.

"Le paysage a vraiment changé..."

"Versant atlantique..."

Ca y est, nous avons gravi la dernière montagne qui nous séparait de la Galice et y sommes entrés, nous ne réalisons pas du tout que dans 5 jours…

by Manuel at 23:46:38
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16.07.04

52 ème étape – 16 juillet – Ponferrada => Villafranca del Bierzo
(25,42 kilomètres et 32’596 pas – Cumulés : 1'303,38 kilomètres et 1'627’540 pas - Restent 183 kilomètres jusqu’à Santiago)

Avant d’aborder l’inoubliable étape du jour, j’ai envie de partager cette ultime image de Ponferrada en guise d’au revoir :

"Emouvant !"

Après ce clin d’œil, à travers les siècles, des Templiers, passons à ce qui m’est arrivé aujourd’hui… Pour planter le décor, un bref résumé de notre parcours qui commence par ce couple de pèlerins croisés à la sortie de Ponferrada, qui marche bras dessus bras dessous, charmant non ?

"No comment"

Nous avons traversé Columbrianos où encore une fois le programme nous était donné : nous serions arrivés lorsque nous aurions rejoint les montagnes visibles à l’horizon

"Ne reste qu'à traverser l'image..."

Les villages ont défilé Fuentes Nuevas, qui me permet d’envoyer cette brassée de fleurs à ma bien-aimée

"Pour Alice !"

Puis Camponaraya où les constructions sont pour le moins créatives

"Et le permis ?"

Les routes se sont alors éloignées pour nous laisser cheminer en pleine nature

"On respire..."

Mais pas en pleine solitude car j’énonce ici le Théorème Martin du Chemin de Compostelle : « Le nombre de pèlerins est inversement proportionnel au nombre de kilomètres à parcourir »

"No comment"

A rapprocher de nos trente premières journées de solitude sur le chemin et des vingt suivantes plus que calmes… Nos pas nous ont conduit dans la sympathique bourgade de Cacabelos, cela ne s’invente pas, dans laquelle nous avons mangé nos désormais traditionnels napoletanes et bu un délicieux jus d’orange frais.

En profitant de ces instants de calme, je me délectais à l’avance des bêtises que le nom de l’endroit m’inspirerait pour ma chronique du jour. C’est donc avec l’esprit léger, voire mutin, que je suis sorti du café, sans me douter que…

J’ai rajusté mon sac, repris ma marche, contrôlé que le chemin était bien dans cette direction et rallumé ma radio. La radio classique espagnole que j’écoutais depuis Ponferrada m’a alors fait entendre les premières mesures de « l’aeternam » du Requiem de Mozart !

Comment expliquer ce qui s’est alors passé en moi ? Cette musique, que je connais par cœur, a résonné comme jamais auparavant, mettant mesure après mesure tous les éléments qui composaient ma vie à ce moment au diapason.

Je n’ai plus senti la chaleur, la fatigue, la dureté du chemin, ma respiration était calme, mon cœur me donnait l’impression de battre lentement, si lentement. J’étais comme porté, aspiré, je ne marchais plus sur un sentier, je flottais…

Les 7 kilomètres me séparant de Villafranca ont été avalés en moins d’une heure, sans douleur, sans aucune difficulté, dans un sentiment de plénitude ressenti, pour la première fois de ma vie, à ce niveau d’intensité.

Je ne sais si cette expérience merveilleuse est liée au commentaire si prétentieux que j’ai osé faire hier soir au téléphone à Alice ? Je me suis interrogé sur le sens de ces derniers jours après les émotions si fortes ressenties en Aragón, comme si l’intégralité de mon chemin s’était jouée là-bas.

De même qu’il y a l’astre du jour et l’astre de la nuit, l’expérience de l’Aragón était le masque triste de Janus, celle d’aujourd’hui le joyeux, celui qui reviendra est-il à présent complet ? Je ne sais plus que dire, je n’ose plus rien dire, je vais me laisser faire, modeler, transformer, révéler…

Villafranca del Bierzo est un endroit idéal pour entamer cette dernière ( ?) mutation, voici ce que l’on peut y voir à son entrée (Œuvres de Arturo Nogueira)

"La sculpture, art majeur !"

Quant au comité d’accueil, que Cocteau m’en soit témoin, il est fait pour accompagner celui qui vogue entre 2 mondes… (Cette image est spécialement dédiée à Manuel Jr - multirécidiviste du Prix d'Excellence scolaire - et à David Torondel - magicien de mon site -tous 2 grands amateurs de chats devant l’Eternel)

"No comment"

Nous mangeons ici ce soir, je ne serais pas étonné d’y voir passer l’autre Jean qui viendrait me dire que peut-être, un jour ou une nuit, je pourrais moi aussi être invité à traverser le miroir…

"Merci Alice !"

N.B : Demain, nous dormirons à O Cebreiro, petit village perché à plus de 1'300 mètres d’altitude où je doute de disposer d’un réseau GPRS pour envoyer ma chronique. Rendez-vous donc dimanche à Calvor, situé lui à 400 mètres, pour vous dire ce qu’il restera de nous après 2'000 mètres de dénivelé en 2 jours et presque 70 kilomètres de marche…

by Manuel at 19:44:46
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15.07.04

51 ème étape – 15 juillet – Rabanal del Camino => Ponferrada
(34,4 kilomètres et 44’111 pas – Cumulés : 1'277,96 kilomètres et 1'594’944 pas - Restent 205,4 kilomètres jusqu’à Santiago)

Une étape de référence ! Avec des dénivelés insensés, des paysages fabuleux et tant de matière qu’il faudrait y consacrer une dizaine de pages au minimum… Le défi de la résumer au format « blog » est presque impossible, je me lance quand même !

Nous avons quitté Rabanal del Camino après un dernier regard sur la plaine de León

"Au revoir..."

Les premiers kilomètres nous ont fait passer de l’altitude de 1'149 mètres (Rabanal) à environ 1'450 en traversant le village presque totalement abandonné de Foncebadon

"No comment"

Notre but premier de la journée était, comme annoncé hier, la Cruz de Ferro afin d’y déposer nos pierres. Quelques rapides kilomètres après Foncebadon, elle était devant nous avec son socle minéral constamment renouvelé par les pèlerins.

Anecdote vécue ce matin, arrivés émus devant la Croix nous avons tout d’abord attendu qu’un groupe de français en descendent, nous étions quelques uns dans ce cas. Après cinq minutes de vaine attente, nous avons commencé à nous intéresser à ce qui se passait « en haut ».

Incroyable mais vrai, les « pèlerins », arrivés là sans sac, passaient en revue les messages sur papier maintenus par les pierres avec des exclamations telles que : « Oh, regardez celui-ci est pour un mort ! » en agitant le dit papier en direction des autres.

Abasourdis par tant d’irrespect, nous sommes restés sans voix à attendre qu’ils cessent leur pitoyable numéro mais les minutes passaient, le groupe « d’en bas » augmentait au rythme des nouveaux arrivants qui souhaitaient eux aussi pouvoir être photographiés vers la Croix.

Plus d’un quart d’heure plus tard, sentant vraiment la grogne monter, le groupe de « pèlerins » s’est mis à chanter en prenant des postures de circonstance. Les espagnols autour de nous se plaignant de plus en plus fort, la « charmante » pèlerine qui s’amusait à lire les vœux déposés autour de la Croix est descendue en nous apostrophant : « Vous n’aviez qu’à aller faire vos photos depuis l’autre côté ! », pour la petite histoire face au soleil…

La place enfin libre, nous y sommes montés, avons déposé nos pierres, celle de Michael, une pour sa grand-mère au centre et une autre pour notre famille de l’autre côté, Georgette Martin était bien entourée… Les 3 pierres formaient une ligne dont une pointe était dirigée vers notre lieu de départ et l’autre vers notre lieu espéré d’arrivée.

"A la Croix de Fer !"

"Pour..."

Très ému, je me suis remis en route pour retrouver 2 kilomètres plus loin les « pèlerins », si respectueux, épuisés vers les voitures qui allaient les emmener vers leur prochaine « cérémonie », il y a vraiment de tout sur ce chemin…

"Un vrai sommet de..."

Notre prochaine halte fut pour le refuge de Manjarin dans lequel le pèlerin ambitieux peut réfléchir à son prochain objectif !

"Il n'y a plus qu'à choisir..."

La canicule revenant sur notre coin d’Espagne, nous nous demandions comment allait se passer la sérieuse descente de 1'000 mètres que nous allions accomplir en quelques kilomètres, nous n’avons pas été déçus…

"No comment"

500 mètres de dénivelé plus tard en seulement 5 kilomètres, nous avons traversé le charmant village de El Acebo

"Très sympathique..."

Pour poursuivre en direction de Riego de Ambrós où nous avons décidé de ne pas utiliser l’auberge…

"La prochaine fois, peut-être ?"

Le résumé à la hache se poursuit avec notre arrivée à Molinaseca, véritable bijou de village dédié au Camino

"Charmant village, nous reviendrons..."

Pour finalement nous arrêter à Ponferrada dont la citadelle des Templiers n’est pas le monument le moins spectaculaire

"No comment"

"No comment"

"No comment"

Comme vous avez pu le voir (Et encore, la matière première se compose de plus de 100 photos !), notre journée fut dense et intense, le chemin se déchaîne pour notre dernière semaine…

Demain, étape de plat jusqu’à Villafranca del Bierzo (504 mètres d’altitude) avant d’entamer une remontée aussi spectaculaire que notre descente du jour puisque notre étape de samedi nous fera dormir à O Cebreiro qui se situe à 1'330 mètres.

Ceux qui craignaient pour nous l’ennui se trouvent rassurés, quant à nous…

by Manuel at 23:47:49
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50 ème étape – 14 juillet – Astorga => Rabanal del Camino
(20,6 kilomètres et 26’415 pas – Cumulés : 1'243,56 kilomètres et 1'550’833 pas - Restent 238,1 kilomètres jusqu’à Santiago)

50 ème jour de pèlerinage et 50 ème jour sans pluie !

Départ d’Astorga vers 8h00 après un double petit-déjeuner, ma presque hypoglycémie à l’arrivée de l’étape de la veille ayant porté ses fruits… Dernier coup d’œil à la Cathédrale et premier au ciel serein et nous voici en route pour une montée vers les montagnes que nous apercevions à l’horizon depuis León.

"Au revoir..."

Ces 2 images résument notre journée, nous sommes partis de la précédente et sommes arrivés dans les contreforts visibles à l’arrière-plan de celle-ci.

"Ne reste qu'à traverser l'image..."

Premier village rencontré, Valdeviejas, puis l’Ermitage Ecce Homo avec une charmante dame qui a tamponné nos crédencials en nous offrant le texte d’un cantique dédié aux pèlerins.

"No comment"

Murias de Rechivaldo, Castrillo de los Polvazares pour arriver à Santa Catalina de Somoza

"No comment"

Le paysage a totalement changé, l’espace s’est fait, ça et là en formes d’incongruités minérales des murs de pierres délimitent des propriétés surgies des temps passés

" La valeur de la terre..."

Il n’y a presque plus d’habitants et ceux que nous croisons vivent dans un autre temps

"Un monde en suspension..."

La vie est celle amenée par le chemin, par les pèlerins et le commerce qui s’y rattache, comme ici à El Ganso

"Je n'avais pas de cheval !"

Après une dernière montée éprouvante, nous sommes enfin parvenus à Rabanal del Camino. Ancienne Commanderie Templière, il n'en reste presque plus qu’une rue, celle empruntée par le Camino, bordée de restaurants, d’hostals et de 2 magasins d’alimentation. Sans oublier les sympathiques moines.

"Nourri par le chemin..."

Ce soir, mon âme est en paix, un vent léger souffle. Il vient de l’Ouest, de Santiago, il est chargé de rires et d’amour, j’imagine qu’il s’agit de ceux que je vais retrouver dans une semaine. Michael est à mes côtés, il semble heureux, il a commencé à tracer le chemin de sa vie et de quelle manière…

"Mon fils sur le chemin de sa vie..."

Il y aura sans doute encore de difficiles moments jusqu’à la fin, d’autant plus que nous avons durci notre parcours, impatients que nous étions de revoir notre famille dès son arrivée le 22 juillet à Compostelle, mais cette paix intérieure ne s’envolera pas si facilement, elle fut trop dure à recevoir…

Demain matin, nous croiserons la Cruz de Ferro et j’y déposerai les 2 pierres que j’ai avec moi. La mienne, rien que de très banal, et celle de ma maman (Que l’émotion est grande d’écrire « Maman » tant il est vrai que l’usage en est généralement limité à la personne elle-même, j’écris « mère » depuis près d’un quart de siècle), elle aura accompli avec un peu de retard une partie de son souhait (Ne manquera plus que Santiago) mais que représentent quelques années lorsque l’on a l’éternité pour soi…

by Manuel at 05:56:28
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13.07.04

49 ème étape – 13 juillet – Villadangos del Paramo => Astorga
(29,77 kilomètres et 38’174 pas – Cumulés : 1'222,96 kilomètres et 1'524’418 pas - Restent 258,7 kilomètres jusqu’à Santiago)

Quelle étape sublime !

Après des journées à côtoyer les camions et autres voitures et un début d’étape qui semblait reproduire ce schéma, la physionomie de notre chemin du jour a heureusement basculé à Villares de Orbigo. Débuta alors une traversée extraordinaire que les photos décriront mieux…

En terme de chiffres, nous avons passé les 1'200 kilomètres et le million cinq cents mille pas, 2 chaînes de montagne se dressent encore entre Santiago et nous, le challenge est passionnant !

Résumé en images du 13 juillet :

Départ de Villadangos del Paramo à 7h30 (Paramo veut dire désert, CQFD) pour 5 kilomètres de lignes droites jusqu’à San Martin del Camino où nous avons pris notre petit-déjeuner. Puis 8,5 nouveaux kilomètres de lignes droites jusqu’à Hospital de Orbigo. Nous y avons emprunté un pont romain de plus de 200 mètres de longueur, très impressionnant.

"Superbe..."

Du désert de Villadangos, nous nous sommes retrouvés en quelques kilomètres dans un environnement totalement vert de cultures.

"On respire..."

Villares de Orbigo s’annonçait déjà

"No comment"

Rencontre avec une remorque d’ail frais…

"Vivement les petits plats de Alice !"

Grâce à la gentillesse d’un pèlerin, je peux enfin être en photo avec Michael, en arrière-plan Villares de Orbigo !

"Enfin avec mon fils..."

A la sortie de Santibanez de Valdeiglesias, la pente s’accentue et nous gravissons une côte qui pourrait être dans le Luberon ! (Bientôt…)

"Où sommes-nous ?"

Nous traversons une forêt de chênes verts (Toujours le Luberon…)

"On pourrait être ailleurs..."

Plus loin, beaucoup plus loin, sur un haut plateau, le blé et le ciel se parent de couleurs de légende qui entraînent mon âme dans d’autres lieux…

"No comment"

A l’approche de San Justo de la Vega…

"En souvenir d'un évêque du 5ème siècle !"

Puis le choc de la Cathédrale de Astorga

"No comment"

"Un livre de pierre..."

Et du palais épiscopal construit par Gaudi

"No comment"

Enfin pour ceux qui trouvent que je ne laisse pas assez la bride sur le cou du spirituel, cette mitre d’évêque du 14 ème siècle

"No comment"

Et ce reliquaire qui contient un fragment de la vraie croix (Le flou des 2 dernières photos n’était pas voulu et est "amusant", non ?)

"Très émouvant..."

Je remercie le Camino de nous avoir offert une telle journée, était-ce pour nous faire regretter de le quitter la semaine prochaine ?

by Manuel at 21:24:19
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12.07.04

48 ème étape – 12 juillet – León => Villadangos del Paramo
(23,47 kilomètres et 30'096 pas – Cumulés : 1'193,19 kilomètres et 1'486’244 pas)

Nous avons quitté León fort tard, soit vers 9h00, la rue s’est parée de scintillements pour nous faire regretter notre départ.

"Au revoir..."

Un peu plus loin, cette extraordinaire statue dont j’ignore l’auteur m’a beaucoup ému, il y a quelque chose de mon chemin chez elle

"Emouvant !"

Peu avant de franchir le pont sur le rio Bernesga, l’ancien hostal des chevaliers de Santiago San Marcos, reconverti en hôtel de luxe, a étalé sa munificence devant nous

"No comment"

"No comment"

Peu de choses à commenter ensuite tant le tracé de cette étape est malheureusement resté collé à la Nationale. Nous avons successivement traversé Trobajo del Camino, Virgen del Camino où le balisage était si clair que nous nous sommes perdus et avons marché 3 kilomètres pour le plaisir !

"A revoir..."

Puis Valverde de la Virgen, San Miguel del Camino où en nous retournant nous n’apercevions déjà plus León…

"Une seule ville vous manque et tout est dépeuplé..."

Quelques désormais traditionnelles lignes droites plus tard

"No comment"

Notre étape est arrivée, son église Santiago du 17 ème ne nous laissera pas un souvenir inoubliable…

"...17 ème siècle..."

Je préfère conclure par 2 images, celle de l’école locale dédiée à l’Apôtre Saint Jacques

"No comment"

Et celle de ces fleurs que j’envoie avec tout mon amour à ma femme. Voici des centaines de kilomètres que je m’éloigne d’elle et chacun d’entre eux m’en rapproche, ce que je ne croyais pas possible tant j’aurais déjà pu faire mienne, avant même mon départ, cette citation du livre « Le bal du dodo » : « Cette impression d’avoir retrouvé ce bout de soi si longtemps égaré… ».

"Pour Alice !"

Ce chemin est magnifique, il vous montre ce que vous êtes, ce que vous étiez, ce que vous pourriez devenir, il vous enlève ceux que vous aimez pour mieux vous les rendre, pour les aimer mieux… après. Il vous enlève tout en vous laissant le soin de réaliser ce qui est essentiel. L’essence de ma vie, les sens de ma vie, cela fleur bon l’avenir…

En guise de clin d’œil romantique final, hier à Saint Isidore nous étions là où Chimène a dit oui au Cid !

by Manuel at 21:05:07
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11.07.04

47 ème étape – 11 juillet – Journée d’anniversaire, de visite et de repos
(Kilomètres de visite non mesurés = Repos des compteurs ! – Cumulés : 1'169,72 kilomètres et 1'456’148 pas)

Or donc mon fils aîné a 16 ans… Et à León, et en pèlerinage… Son premier cadeau et sans doute le plus apprécié a été de pouvoir dormir plus d’une dizaine d’heures cette nuit, cela faisait des semaines que cela ne lui était plus arrivé.

Pour les autres cadeaux, on le voit ici ce matin, devant l’extraordinaire Cathédrale de León, en train d’utiliser celui reçu avant de partir en recevant les vœux de ses frères.

" 11 juillet 2004 - León "

(Nous avons « tenu » le plus longtemps possible par rapport à un téléphone portable mais avant une séparation de près de 2 mois, il devenait pratiquement impossible de continuer), le second prendra la forme d’un stage de vol à voile durant une semaine au mois d’août.

Mais entre vous et moi, le plus important cadeau il se le construit chaque jour en marchant vers Compostelle car nous parlons là d’un présent qui va durer une vie, combien en existe t’il ?

Nous avons revu une dernière fois avant son départ, Aeveen Kerrisk, qui repart en Irlande et reviendra l’an prochain à León pour terminer son chemin. Nous lui avons promis d’emmener ses vœux à Santiago comme une sorte de reconnaissance du terrain !

"No comment"

Quelques photos de la journée d’anniversaire de Michael, ci-dessus notre petit-déjeuner au pied de la Cathédrale sous un ciel radieux. Ci-après, le même sur un podium devant la Maison de Botines construite par Gaudi.

"Gaudi !"

Puis une vue de l’entrée sud de la Basilique San Isidoro, aussi appelée Porte de l’Agneau, datée du 12 ème siècle.

"No comment"

C’est un endroit d’une incroyable richesse qui abrite également le « Panthéon royal », chapelle romane dont les voûtes sont ornées de peintures originales du 12 ème siècle dans laquelle reposent 11 rois, 14 reines ainsi qu’un certain nombre de nobles du royaume de León qui fut le plus puissant d’Espagne. Sans parler de la bibliothèque dont les plus anciens ouvrages remontent à l’an 951 !

"No comment"

On voit ci-dessus Michael visitant le déambulatoire du cloître

"Je suis impressionné !"

"Au centre de tant de choses..."

Et votre serviteur…

"Le passage vers..."

Dernière image du jour, la porte symbolique de la dizaine de jours qui nous sépare de Compostelle, encore bon anniversaire Michael !

by Manuel at 20:07:22
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10.07.04

46 ème étape – 10 juillet – El Burgo Ranero => León (Via Mansilla de las Mulas)
(40,02 kilomètres et 51’317 pas – Cumulés : 1'169,72 kilomètres et 1'456’148 pas)

Cette nuit à 2h00, j’ai envoyé ma chronique d’hier qui débutait ainsi : « Demain, une étape de liaison pour arriver à León dimanche pour l’anniversaire de Michael, les jours et les kilomètres finissent donc par passer… »

Nous avons sans doute trouvé que les dits kilomètres ne passaient pas assez vite et avons décidé d’enchaîner 2 étapes pour pouvoir nous offrir demain à León une journée de repos à l’occasion des 16 ans de Michael !

Avions-nous quelque chose à nous prouver ou étions-nous simplement confiants dans notre forme ? Toujours est-il que nous avons inscrit aujourd’hui notre plus longue étape dans ce qui finit par devenir le grand livre de notre pèlerinage.

Résumé en images :

Ce matin avant 7 heures à El Burgo Ranero, une scène déjà vécue de nombreuses fois dans ces petits villages, un homme vient boire, seul, de l’alcool. Dans ce cas précis, 2 Cointreau pendant que nous prenions notre petit-déjeuner.

"La détresse..."

Nous quittons sans regret ce village.

"Heureux..."

En chemin, Michael est abordé par une autochtone bondissante

"Quooooaaaaaa !"

Nous traversons Reliegos avant d’arriver à Mansilla de las Mulas où nous visitons l’église Santa Maria :

"No comment"

Avant de nous sustenter à la Pasteleria Alonso (A recommander !) en prévision des 20 kilomètres qu’il nous reste à accomplir.

"Miam miam"

En route pour León

"Courage..."

Nous admirons le système d’irrigation visible dans toute la campagne environnante

"No comment"

Les villages se suivent, Villamoros de Mansilla, Puente Villarente (Le ciel et la terre composent un tableau remarquable)

"Un message..."

Arcahueja, Valdelafuente (Le chemin officiel s’égare en envoyant les pèlerins en pleine circulation !)

"...très dangereux..."

Peu avant Puente del Castro, fourbus, nous voyons enfin León ! (Merci Michael pour la si belle photo…)

"Qu'il est beau..."

Les églises sont toujours des HLM à cigognes

"No comment"

Enfin León et sa cathédrale s’annoncent

"Après 40 kilomètres, enfin..."

Le cadre est vraiment magnifique pour les 16 ans de Michael,

"Magnifique..."

Je suis sûr qu'il n’oubliera jamais la ville du lion et son pèlerinage, j’en suis heureux…

by Manuel at 21:00:46
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45 ème étape – 9 juillet – Sahagún => El Burgo Ranero
(18,22 kilomètres et 23’363 pas – Cumulés : 1'129,70 kilomètres et 1'404’831 pas)

Au moment où je rédige cette chronique, il nous reste moins de 2 semaines jusqu’à Compostelle, cela me semble difficile à imaginer ! Demain, une étape de liaison pour arriver à León dimanche pour l’anniversaire de Michael, les jours et les kilomètres finissent donc par passer…

Notre journée a décidé de s’inscrire en flagrante contradiction avec les mises en garde des guides qui présentent la portion entre Sahagún et Mansilla de las Mulas comme l’enfer terrestre pour le pèlerin !? Il est vrai que nous avons décidé de couper en deux l’étape afin de respecter notre tableau de marche et de ne pas arriver à Compostelle avant notre famille.

Il n’en reste pas moins que cette courte marche s’est très bien déroulée dans un environnement sur lequel il n’y a pas beaucoup à dire. El Burgo Ranero ne peut pas être qualifié de « sympathique bourgade », l’appellation « zone étape » serait plus adaptée.

Cette pause dans les fortes impressions extérieures me laisse le temps d’aborder un sujet dont j’avais envie de reparler depuis longtemps : l’exploitation commerciale du sentiment religieux autrement appelée « sectes ».

La liste de ces « mouvements » est si longue que je m’abstiendrai d’en citer une plus qu’une autre, nous en connaissons tous un certain nombre, une des plus fameuses étant américaine d’origine, pompeusement et fallacieusement fardée d’une dénomination à consonance scientifique…

Nos 45 jours de marche (Et quelques années de vie les ayant précédés) me permettent de suggérer un test anti-secte d’une simplicité enfantine : « Y a-t-il une obligation financière quelconque dans ce mouvement ? ».

A mettre, par exemple, en rapport avec les milliers de bénévoles qui animent et entretiennent les auberges à pèlerins ou les curés qui sont gratuitement à la disposition de ceux qu’ils réconfortent journellement. Lorsque l’on parcourt un chemin tel que celui-là, on se rend mieux compte de cette immense chaîne de solidarité désintéressée et, dans mon cas, on est encore plus révolté par ces voyous qui exploitent la crédulité et le malheur.

J’ai eu plusieurs fois l’occasion de constater dans mon entourage plus ou moins proche les ravages de ces « machines à faire de l’argent » et je m’interroge régulièrement sur les facilités qui leur sont laissées de continuer leur activité sous le sacro-saint principe de la liberté de conscience.

Autant cette notion est intangible et indiscutable, autant elle est aisément battue en brèche par les témoignages qui s’accumulent contre le genre d’entreprises auxquelles je faisais référence plus haut. Le laxisme de certains gouvernements est étonnant et condamnable, l’engagement de certains autres remarquable, une entente internationale étant aussi souhaitable qu’utopique.

Je conclus avant le résumé en images de cette journée en invitant chacun à lutter contre toute forme d’aliénation et d’exploitation, n’hésitez pas à envoyer ces diseurs de bonne aventure et ses tours operators pour paradis artificiel à venir marcher sur le Camino. Leur sueur les lavera de leurs mensonges et de leurs délires, pour leur bien et celui de leurs victimes !

Résumé du 9 juillet : Départ de Sahagún à 7h30 après un bon petit-déjeuner, la température est toujours très fraîche. Vue ci-après de la belle auberge des pèlerins

"No comment"

La ville est quittée par ce superbe pont sur le rio Cea

"Au revoir..."

Un janty ankourajeman !

"Merci !"

L’ambiance du jour

"No comment"

L’ermitage Notre Dame de Perales

"No comment"

Un hommage émouvant…

"Respects..."

L’église de notre étape et ses gracieuses invitées

"Par ici, église rime avec cigognes..."

Enfin, comme note d’humour, pour ceux qui pensent que le chemin n’est pas physique, voir comment se laver les cheveux lorsque l’on a enfin une « baignoire »

"Vivement Compostelle !"

A demain !

by Manuel at 01:59:36
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08.07.04

44 ème étape – 8 juillet – Calzadilla de la Cueza => Sahagún
(24,48 kilomètres et 31’390 pas – Cumulés : 1'111,48 kilomètres et 1'381’468 pas)

Il y a des signes qui ne trompent pas ! Nous sommes à la page n° 123 de notre guide de l’Espagne qui en compte 224, nous sommes le jeudi 8 juillet et nous avons franchi les 1'100 kilomètres… Dans 2 semaines, si tout se passe favorablement, nous serons à Compostelle et Alice, Manuel Jr, Maxence et Mallory nous y attendrons !

Lorsque j’écris « favorablement », une histoire me revient en mémoire. Ces derniers jours, une rumeur parcourt le Camino (Vous seriez étonné d’apprendre comme les nouvelles vont vite et passent de pèlerin à pèlerin à toute allure de Santiago à Pampelune), la police espagnole serait à la recherche d’individus préparant une action à Compostelle.

Il est vrai que des contrôles d’identité ont été opérés dans les refuges et nous avons été personnellement témoins d’une scène digne d’un téléfilm américain lors de laquelle une voiture de police est venue coincer un camping-car italien sur le bas-côté pour le fouiller.

Pourquoi en parler ? Parce que cela m’a replongé dans l’ambiance de mon service militaire, un déséquilibré avait tiré sur le Président Reagan et tout le dortoir s’était mis à fantasmer sur le déclenchement prochain d’une guerre entre les Soviétiques et les Américains.

Ronald Reagan et le communisme sont morts mais la capacité humaine à voir le pire partout est restée, je n’affirme pas que ces contrôles (Inhabituels selon les « vieux » du chemin) ne sont pas liés à quelque mauvais coup mais pourquoi voir toujours le pire partout ? Et si demain était mieux qu’aujourd’hui ?

Et si l’homme un millénaire après la construction de tant d’églises visitées depuis notre départ était touché par la grâce et se mettait à penser et à agir avec amour ? Est-ce seulement parce que cela sonne comme de l’angélisme que c’est impossible ? Lorsque l’on sort de ces édifices, on mesure mieux sa propre destinée et le peu de temps dont on dispose…

Ces pierres, muettes à première vue, nous renvoient paisibles à ceux qui les ont appareillées, des dizaines de générations plus tôt. On lit alors le journal ou on regarde la télévision et une sensation de vide nous envahit, que restera-t-il de ce monde-là dans 1'000 ans ?

Les petits ruisseaux faisant, etc… laissez-moi à présent vous conter notre calme journée afin qu’elle dure un peu plus que le temps qui lui était normalement alloué :

Nous avons quitté Calzadilla de la Cueza avant 7h30, non sans saluer notre hôte César Acero Adámez du Camino Real qui nous y a bien reçu.

"No comment"

Le ciel est dégagé mais la température plus que fraîche, environ 5 degrés ! Curieux de marcher le 8 juillet avec pantalon et laine polaire et d’en avoir besoin… Notre chemin passera par Ledigos, Terradilios de Templarios, encore un ancien lieu templier où nous nous arrêterons boire un chocolat chaud. Le temps que Maxence trouve le moyen d’apparaître sur les sachets de sucre :

"Qu'il nous manque..."

Nous voilà en route pour Moratinos

"Long is the road..."

Puis, San Nicolás del Real Camino où nous retrouvons la charmante Aeveen Kerrisk que nous avions rencontrée à Castrojeriz et avec laquelle nous terminerons l’étape jusqu’à Sahagún.

"See you in Ireland !"

Repas en compagnie de Fabrice

"Fabrice sans ses Allemandes..."

et d’un autre pèlerin dont je vous reparlerai, très sympathique Mauricien de son état, avant une sieste indispensable et réparatrice. Réintégration des chaussures vers 16h30 pour une visite de Sahagún, notamment l’arc de Saint Benoît qui date du 17 ème siècle.

"Impressionnant !"

Ainsi que l’église Saint Laurent du 13 ème, avec sa tour carrée

"Extérieur..."

Qui ne se visite pas, ce que nous ne savions pas ayant trouvé un portillon ouvert, nous nous y sommes glissés, et…

"Fier de lui..."

"Nous nous sommes faits sonner les nôtres..."

Nous avons troublé la quiétude d’une colonie de pigeons pour profiter d’une vue imprenable sur la ville.

"No comment"

Il est 23h00, le temps d’envoyer cette chronique et mes yeux se fermeront sans difficultés… A demain à Burgo Ranero !

by Manuel at 23:04:47
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43 ème étape – 7 juillet – Villalcàzar de Sirga => Calzadilla de la Cueza (Via Carrión de los Condes)
(23,42 kilomètres et 30’031 pas – Cumulés : 1'087,62 kilomètres et 1'350’078 pas)

Comment transcrire les sentiments qu’une telle étape peut générer ? Avant de tenter de résumer son déroulement, laissez-moi diverger quelque peu, à première vue seulement car nous sommes là au cœur de « l’affaire ».

Le Chemin de Compostelle est une occasion journalière de visiter sa vie, de la revivre, de l’analyser, de la projeter, de la transformer, de la rêver, etc… Cette opportunité est donnée, redonnée autant de fois qu’il y aura d’étapes à accomplir et que le marcheur gardera son cœur et ses yeux ouverts.

Chaque pas permet cette réflexion, chaque inspiration, chaque souffle de vent, chaque arbre, chaque route, chemin, champ, ruisseau, nuage, église, statue, chaque personne rencontrée, chaque mot échangé, regard croisé, etc… etc…

Je ne pense pas que quiconque soit capable de gérer plus d’une infime fraction de ce flot ininterrompu de symboles, comme dans la vie d’ailleurs, mais là n’est pas le plus important. Ce qui compte, c’est d’en voir assez pour initier l’autre parcours, l’intérieur. Chaque pas sur le chemin va progressivement faire entendre son écho intime que la carapace forgée par les années va parvenir à étouffer plus ou moins longtemps, de là l’importance de la durée du chemin !

J’avais ressenti le besoin d’un long parcours, persuadé que j’étais de la profondeur de la plongée nécessaire, et de fait, il m’a fallu près de 700 kilomètres pour craquer et percevoir ces fameux échos intérieurs, la carapace était épaisse et le besoin immense…

Ces stimulations journalières permanentes, qu’à mon modeste avis seule la marche peut donner : images, sons, odeurs, contact du vent, des plantes, de l’eau, etc… et leur impact sensible, ont fini par saturer mon système de défense et ont dégagé l’accès à ce que je suis, j’étais, vraiment.

A l’image de travaux célèbres, ce n’était que le premier, la tâche est immense, quelque part inhumaine… mais c’est une des vertus de ce chemin que de transcender les fourmis qui l’empruntent depuis plus d’un millénaire, il parvient à leur faire croire à la possibilité de dépasser leur condition.

Retour à l’étape du jour, d’une richesse toujours renouvelée mais cette fois comme mise en scène par tableaux successifs.

Acte I : le départ au petit matin sous un ciel hésitant, un pèlerin dort sur le parvis de l’église

"Eglise, refuge..."

"Le ciel hésite..."

Acte II, Carrión de los Condes, les décors s’imposent

"Moi, j'y vois quelque chose..."

&quot<img src='img/smilies/graysmilewinkgrin.gif' alt=';D' class='middle' />es bonnes soeurs si gentilles !"

"No comment"

Acte III, la grande traversée

"En tête à tête avec soi-même..."

&quot<img src='img/smilies/graysmilewinkgrin.gif' alt=';D' class='middle' />e l'espace pour réfléchir..."

"...et beaucoup de temps pour le faire !"

L’improvisation se poursuit demain, même endroit, même heure. Ce soir, les acteurs sont émus et fatigués, rideau…

by Manuel at 05:20:10
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06.07.04

42 ème étape – 6 juillet – Boadilla del Camino => Villalcàzar de Sirga
18,88 kilomètres et 24’210 pas – Cumulés : 1'064,2 kilomètres et 1'320’047 pas)

En introduction, je voudrais rendre hommage à nos hôtes des 2 derniers jours :

"A Hontanas, la bonne adresse..."

Pilar Gutierrez qui nous a si gentiment reçu à Hontanas et recommandé à ses amis de Boadillo del Camino :

"La bonne adresse de Boadilla del Camino..."

Eduardo et Beguña de l’auberge « En el Camino » (Qui posent ici devant une des nombreuses et impressionnantes peintures de Beguña). Nous qui craignions particulièrement notre entrée dans la meseta, leur gentillesse a fait que ces 2 étapes ont été parmi les plus sympathiques grâce à leur accueil…

Notre journée a débuté en compagnie du Canal de Castille,

"Fugace compagnon !"

Dont on voit ici les écluses spectaculaires à l’entrée de Fromista

"No comment"

Cette ville est particulièrement connue pour son église romane du XI ème siècle, dont l’équilibre des proportions et la beauté ont fait que « Saint Martin » est devenu le modèle insurpassable de toutes celles qui ont été construites après elle en Castille.

"No comment"

Notre courte étape nous a conduit à Poblacion de Campos, Revenga de Campos puis Villarmentero de Campos où nous avons eu la surprise d’y découvrir une église « Saint Martin de Tours » et d'y retrouver les pèlerines allemandes rencontrées la première fois à Pampelune et revues presque journellement depuis, elles sont ici avec Fabrice, français du Sud-Ouest, qui marche avec elles.

"No comment"

De gauche à droite : Johanna, Fabrice, Gisela et Michael. Après avoir enchaîné des étapes exagérément longues, occasionnant une fracture de marche à Johanna, elles sont revenues à des distances plus raisonnables, ce que confirme leur sourire.

"Courage..."

Quelques sympathiques lignes droites plus tard… Nous sommes arrivés à Villalcàzar de Sirga, notre étape du jour.

"6 juillet 2004"

Nous avons décidé de nous arrêter ici afin d’avoir le temps de visiter « Santa Maria la Blanca », église fortifiée construite par les Templiers, romane dans son implantation et inspiration et gothique pour avoir été achevée un siècle plus tard, c’est un lieu chargé…

"No comment"

"No comment"

"No comment"

"No comment"

"No comment"

Tout commentaire supplémentaire aurait été superflu…

A demain soir (Il nous restera alors moins de 400 kilomètres jusqu’à Compostelle !)

by Manuel at 19:35:33
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05.07.04

41 ème étape – 5 juillet – Hontanas => Boadillo del Camino
(28,84 kilomètres et 36’982 pas – Cumulés : 1'045,32 kilomètres et 1'295’837 pas)

"Hontanas - 4 juillet 2004"

J’avais envie de vous parler de ces moments où la magie est partout, quelle que soit la signification du mot « Magie » pour chacun d’entre nous, où les vibrations sont si intenses, le ciel si lumineux, les pierres si chaudes, le chemin si bavard que l’on a presque l’impression d’avoir compris quelque chose…

De ces instants, pendant lesquels le pèlerin a force d’avoir nourri de sa sueur le bruissement millénaire de ces endroits qu’il découvre se rend compte qu’il les connaît si bien. De cette sensation fugace mais si réconfortante d’avoir trouvé sa place dans le grand jeu de l’éternité, auquel il ne sera invité que le temps d’un clignement d’œil de l’Univers.

J’avais envie de vous parler de ces émotions si fortes mais c’est indescriptible et interdit aux pauvres humains que nous sommes. Si nous avions le talent d’exprimer ces choses, sans doute serions-nous plus que ce que nous sommes et transcenderions-nous nos misérables existences ?

Je ne préjuge pas de l’avenir, peut-être meurt-on 2 fois sur le Chemin de Compostelle, mais je sais à présent que je suis mort pendant la traversée de l’Aragonés. Quelque part entre Jaca et Sangüesa, j’ai dit au revoir à celui qui était parti car son chemin à lui s’est arrêté là-bas, trop de souffrances, trop de pleurs, trop de malheurs, il n’est pas parvenu à aller plus loin et s’est endormi…

J’ai mis plusieurs jours pour le comprendre, pour ressentir de nouvelles sensations, si différentes des précédentes et pourtant si semblables. Comme le même repas pris dans une nouvelle vaisselle ou la première sortie avec des vêtements neufs. La découverte est sensible, les premiers pas plus qu’hésitants, il n’y a pas de premiers pas parce que je n’avais pas réalisé qu’il s’agissait de cela.

Je me sentais vide, je ne comprenais plus rien, il manquait quelque chose ou il y avait quelque chose de différent, je ne me reconnaissais pas. La crise s’est révélée à Villafranca Montes de Oca lorsque ce bus s’est arrêté devant moi et que je suis monté dedans. Je voulais fuir, je n’acceptais pas ce que je ressentais et j’imaginais, naïf, qu’il s’agissait de l’environnement.

Lorsque je suis arrivé à Burgos et que le malaise était toujours là, j’ai dû admettre qu’il s’était passé quelque chose. Quelques jours de maturation plus tard, aujourd’hui, je suis en confiance pour oser utiliser mes nouveaux habits, je ne m’y suis pas encore fait, je balbutie ma nouvelle partition mais je me réjouis parce qu’elle est belle et porteuse d’avenir.

Je ne sais rien de plus, je n’ai rien de plus et pourtant tout est si différent, il y a juste que j’ai l’impression que l’être de douleur qui m’accompagnait depuis que je suis né à trouvé sa paix, dans cet endroit que je ne connaissais même pas, quelque part entre Jaca et Sangüesa. J’en suis si heureux…

"Quelque part sur la Meseta - 5 juillet 2004"

To be continued…

by Manuel at 18:57:28
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04.07.04

40 ème étape – 4 juillet – Burgos => Hontanas
(30,54 kilomètres et 39’162 pas – Cumulés : 1'016,48 kilomètres et 1'258’855 pas)

Joyeux anniversaire Maxence ! C’est le seul titre important de la journée…

Nous avons répété un chœur de haute volée avec Michael pour laisser un message digne de ce nom à notre cher Max pour son réveil, mais c’est encore lui qui a trouvé le moyen de nous faire un immense plaisir quand il nous a téléphoné pour nous remercier. Je lui ai fait remarquer que la montre qu’il avait reçue de notre part venait du Chemin de Compostelle, je l’ai alors entendu dire d’une voix aussi enthousiaste que fière au reste de la famille, réunie autour de lui : « Vous vous rendez compte, elle vient du Chemin de Compostelle !! »

Merci, mon chéri par cette seule joie tu as justifié ces 1'000 premiers kilomètres.

"No comment"

Et oui, nous avons passé cette marque symbolique aujourd’hui. Sans sombrer dans l’autosatisfaction qui ne serait ni de mise, ni vraiment mon style (Je fais plutôt dans l’insatisfaction active…), je dois avouer que j’ai de la peine à réaliser que nous avons déjà marché 1'000 kilomètres. Ce chiffre ne devrait pas avoir plus d’importance que le précédent ou le suivant, et pourtant de la même manière que l’on remarque particulièrement les dizaines en terme d’anniversaire, ce passage nous a fait quelque chose…

Bref retour sur l’ambiance folle de Burgos, hier soir.

"La fête à Burgos..."

"La ville entière participe..."

"Même les enfants !"

Et ce matin pour nous dire au revoir (Imaginez-vous le plaisir que j’ai à faire ces photos et à les partager avec vous chaque jour ?)

"Superbe..."

"No comment"

"Nous reviendrons..."

Puis notre univers à basculé en quelques kilomètres, la meseta annoncée depuis des semaines est arrivée d’un seul coup. Haut plateau calcaire dénué d’habitations, simplement tacheté de villages perdus au milieu d’espaces infinis, le chemin a encore joué les metteurs en scène et nous les figurants dociles et confiants. Dernière image du monde de Burgos (Eglise de Rabé de Las Calzadas)

"No comment"

Une heure de montée, un plateau et Hornillos del Camino apparaissait…

"Caché dans la meseta..."

Brève traversée du village à destination d’une une autre dimension

"Once upon a time..."

Tout là-bas, il y a Santiago même si l’horizon ne cherche qu’à nous convaincre de la parfaite rotondité de notre planète.

"Elle est bien ronde !"

Oui, c’est dans cette direction…

"No comment"

Nous dormons chez Pilar Gutierrez qui nous a réservé un accueil merveilleux, merci à elle.

"No comment"

Nous sommes dans le village d’Hontanas ce qui veut dire « Les Fontaines ». Cette eau qui coule, qui irrigue les cultures qui vont donner du grain, qui va donner du pain, qui va nourrir les hommes, c’est exactement notre aventure…

N.B : Merci à Serge pour le coup de main pour la récolte de notre miel, je me réjouis de le goûter dans 18 jours…

by Manuel at 18:47:35
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03.07.04

39 ème étape – 3 juillet – Atapuerca => Burgos
(21,79 kilomètres et 27’942 pas – Cumulés : 985,94 kilomètres et 1'219’693 pas)

Les clients du restaurant installé au rez-de-chaussée de l’endroit où nous avons dormi ayant décidé de parler espagnol normalement jusqu’à minuit, c'est-à-dire avec notre compréhension en hurlant, nous nous sommes endormis assez tard et réveillés vers 7h00. Ce qui tient de l’exploit pour votre serviteur.

En ouvrant la fenêtre, le premier coup d’œil annonça une journée radieuse.

"3 juillet 2004"

Nous nous sommes alors dépêchés de nous préparer pour aller prendre un petit-déjeuner de rêve dans la panaderia de Atapuerca, que nous avions testée hier en prévision ! Chocolat chaud, jus d’orange frais et 2 napoletanes chacun (Equivalent de nos pains au chocolat), la journée se confirmait excellente.

Si vous allez visiter la région, ne manquez pas cet endroit, il vaut vraiment la peine et si vous êtes en pèlerinage, c’est immanquable parce que rarissime sur le chemin !

"Miam miam"

Si bien nourris, nous découvrîmes que nous possédions des ailes et survolèrent littéralement la seule difficulté de l’étape, soit l’ascension du dôme de Matagrande qui culmine à 1'050 mètres. Derrière nous, le plateau de Atapuerca :

"Au revoir..."

Et devant nous, la plaine de Burgos :

"Burgos, nous re.. voilà !"

Il n’y avait plus qu’à dérouler. Une vingtaine de minutes plus tard, nous avons rattrapé un cavalier qui fait le pèlerinage sur son cheval, à l’opposé de l’ex-militaire français qui marche à côté de sa monture, se contentant de lui faire porter ses affaires. Pris d’une folie subite sans doute alimentée par notre petit-déjeuner pantagruélique, nous avons accéléré jusqu’à distancer ce pèlerin hippomobile (Qui selon d’autres pèlerins est très exigeant avec son compagnon…).

"Et la SPA,, elle est où ?"

Le reste du trajet jusqu’à Burgos s’est révélé plus calme, dès notre arrivée nous nous sommes dirigés vers la Cathédrale, autorisés que nous nous sentions cette fois à la visiter y étant parvenus à pied !

&quot<img src='img/smilies/graysmilewinkgrin.gif' alt=';D' class='middle' />errière la porte, des merveilles !"

Sachez que les pèlerins payent aussi pour la visiter, grande première depuis notre départ… Pour le reste, la décrire tiendrait du superlatif à répétition ou du descriptif à rallonge. Cette Cathédrale est une merveille, débutée au XIII ème siècle, elle mériterait une journée entière à elle seule tant elle est riche. Aussi bien par son architecture que par ses trésors, n’oubliant même pas un courrier du Cid (Dont Burgos est la ville) à sa femme…

"No comment"

En ressortant, curieux, je suis allé me peser dans une pharmacie, verdict ? Parti à 84,5 kilos, je suis aujourd’hui à 78,5, j’ai donc perdu 6 kilos ! N’étant pas spécialement obèse en partant, cela donne une idée de l’impact physique de notre promenade…

"En flânant, le poids s'en va..."

Pour fêter cela, nous sommes allés manger une pizza et un napoletanes !

Demain, avalanche de rendez-vous, le plus important : les 7 ans de Maxence que nous regrettons toujours autant de manquer. Les accessoires : il nous reste moins de 500 kilomètres à marcher, nous passerons le cap des 1'000 kilomètres ( !) et celui des 40 jours.

En conclusion, un secret, nous nourrissons notre impérieux et toujours grandissant besoin de revoir les nôtres en nous disant qu’il ne reste que 2 semaines sans eux et que nous les retrouverons avant la fin de la troisième…

"Pour Alice !"

Et oui, dans les situations exceptionnelles, il faut faire preuve de créativité !

Bon anniversaire Maxence, si nous ne pouvons pas être là, au moins que nous soyons les premiers à te le souhaiter, nous t'aimons de tout notre coeur...

Papa et Michael

by Manuel at 19:54:28
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02.07.04

38 ème étape – 2 juillet – Villafranca Montes de Oca => Atapuerca (Via San Juan de Ortega)
(19,4 kilomètres et 24’876 pas – Cumulés : 964,15 kilomètres et 1'191’751 pas)

Notre bus quittant Burgos à 8h30 pour nous ramener à Villafranca, nous avons parcouru la cité historique en tous sens dans l’espoir d’y trouver un café pour y prendre un petit-déjeuner digne de ce nom. A cette occasion, un ami pèlerin a reconnu l’un de ses semblables.

"Merci pour tes encouragements..."

Contrairement aux jours précédents, la température était très fraîche.

"Après les 40..."

Mais la période étant à la fête à Burgos actuellement, impliquant un lever encore plus tardif des autochtones, nous avons dû nous rabattre sur le bar de la gare des bus. Ambiance surréaliste avec une machine à sous dans un coin et son aficionados s’acharnant dessus, une serveuse blonde aux racines d’ébène, un comptoir en zinc à la forme aussi torturée que moi hier et des clients mi-fêtards, mi-travailleurs composant une société humaine très intéressante.

La compagnie Jimenez nous déposa à l’heure à Villafranca et repartit sur les chapeaux de roues vers Belorado.

"En plus à l'heure !"

Durant le trajet et en référence à notre première arrivée dans ce village hier, j’ai lu que le refuge pour pèlerins offrait 36 lits au XVIII ème siècle mais qu’il n’était pas très propre, le dicton affirmant qu’à Villafranca il y avait plus de lits que de draps !

Quant à l’attitude du tenancier de l’hébergement qui nous a « reçu », un autre dicton du crû pêché à la même source précise : « Si quieres robar, véte a los Montes de Oca » ce qui se traduirait par : « Si tu veux te faire voleur, va-t-en à Oca ! ». Pourquoi certains cherchent-ils à ce point à s’inscrire dans une tradition centenaire ?

Je précise que mes commentaires ne concernent pas le refuge « officiel » dont la responsable était charmante et le logis agréable. Cette page tournée, nous avons entrepris l’ascension du col de la Pedreja qui culmine à 1'150 mètres.

&quot<img src='img/smilies/graysmilewinkgrin.gif' alt=';D' class='middle' />ifficile pour débuter la journée..."

A peine le col franchi, le ciel s’est dégagé et les constructions pèlerines nous ont envoyé un signe positif.

"Nous ne sommes pas seuls..."

Quelques kilomètres plus tard, parcourus intégralement sur une piste antifeu tracée dans une forêt de sapins, une clairière s’annonça et le joyau de notre journée se montra : San Juan de Ortega, soit Saint Jean des Orties.

"No comment"

Imaginez une église construite à 1'000 mètres d’altitude par celui auquel elle sera dédiée plus tard ! Datée du milieu du XII ème siècle, elle est le résultat du vœu que fit San Juan de Ortega lors d’un pèlerinage à Jérusalem. San Juan de Ortega, Saint bâtisseur, digne successeur de Santo Domingo de la Calzada dont il prolongea l’œuvre en termes de ponts, d’églises et qui fit même des miracles.

"No comment"

Cet homme exceptionnel, à qui un de ces amis dédia ce superbe tombeau qui trône au centre de l’église, préféra une simple pierre qui se trouve avec sa sépulture dans la crypte juste au dessous de ce magnifique ouvrage d’art funéraire roman.

"Mort, il y a presque un millénaire et on ne l'a pas oublié..."

Nous avons quitté à regret ce lieu hors du temps. Le paysage s’est dégagé, la forêt s’est estompée et le regard a porté loin à l’approche de notre étape.

"No comment"

En traversant le village d’Agès, nous avons eu le plaisir de réaliser que Santiago était vraiment la porte à côté.

"Plus que 518 kilomètres !"

En se penchant bien, on devrait même apercevoir la Cathédrale, non ?

"No comment"

Nous avons choisi de faire étape à Atapuerca, village situé en pleine campagne entre le plateau de San Juan de Ortega et Burgos. Il est fameux pour ses fouilles archéologiques qui ont établi la présence de l’homme depuis le Paléolithique et certainement bien avant.

"Superbe et isolé..."

Lors de la visite du site, Michael a rencontré un vieux cousin bagarreur qui lui a souhaité « Buon Camino ! »

"On se téléphone et on mange ?!"

Le soleil va se coucher sur notre coin de terre, mon moral va mieux. Hier, j’ai vécu ma plus difficile journée depuis notre départ. Tout est parti du fait que notre troisième fils, le gentil et le si beau Maxence, va avoir 7 ans ce dimanche et que pour la première fois depuis qu’il nous a fait l’immense joie d’arriver parmi nous, je ne serai pas avec lui pour fêter son anniversaire.

Je me suis senti si loin depuis si longtemps que mon monde a basculé, j’avais envie de le revoir, de les revoir, de les tenir dans mes bras, de leur dire que je les aime plus que tout au monde, qu’ils sont tout pour moi et… je ne le pouvais pas. Je me suis senti totalement égoïste et parfaitement inutile.

En plus, le paquet que nous avions envoyé, Michael et moi, de Pampelune le 24 juin dernier avec le cadeau de Max n’arrivait pas, tout était réuni pour une belle remise en question, une de plus.

Une longue réflexion au calme, une discussion avec Michael, un échange passionné avec Alice et un commentaire de Max selon lequel « dans le fond c’est bien que vous ne soyez pas là parce que cela permettra une deuxième fête d’anniversaire lorsque vous reviendrez » ont achevé de remettre les choses à l’endroit.

Que ce chemin est beau, que ce chemin est dur et que je suis perfectible… il me reste 21 jours pour que celui qui s’endormira à l’Ouest ne soit pas celui qui se lèvera à l’Est…


N.B : Comme un signe, le cadeau de Max est arrivé ce matin, je vais bien dormir…

by Manuel at 22:37:12
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01.07.04

37 ème étape – 1 er juillet – Castildelgado = Villafranca Montes de Oca (Via Belorado)
(23,24 kilomètres et 29’801 pas – Cumulés : 944,75 kilomètres et 1'166’875 pas)

Quelle journée !

Après une matinée, somme toute tranquille, à marcher dans les collines verdoyantes qui composaient l’environnement entre nos 2 étapes, nous sommes arrivés à Villafranca Montes de Oca vers 12h15 (Nous étions partis vers 7h00 à cause de la chaleur qui, hier, a tué un homme de 40 ans sorti faire un tour en vélo à 16h00).

Là, surprise… désagréable, notre « chambre » donnait sur la nationale et le parking à camions, l’endroit se révélant être un relais routier. Question difficile, comment faire descendre la température caniculaire de la dite pièce, sans ouvrir la fenêtre ? Variante, comment espérer dormir en ouvrant la dite fenêtre ?

« L’endroit » disposant de chambres donnant sur l’arrière, nous avons tenté d’en obtenir une. « Impossible, elles sont réservées » fut la seule réponse que notre garde-chiourme accepta de nous donner, insensible au fait que nous avions aussi réservé et que nous étions fatigués. Il me semblait impossible de rester là, j’ai donc réclamé ma carte d’identité en retour et nous nous sommes retrouvés sur la fameuse nationale, assez démunis.

Nous déambulions, l’âme dans le vague ou le vague à l’âme, lorsqu’un bus s’est arrêté à côté de nous, nous y sommes montés ! Il nous a conduit à Burgos où nous allons dormir ce soir avant de retourner à Villafraca Montes de Oca demain matin, par le premier bus, pour poursuivre notre marche.

Cela m’a fait du bien « d’exister » à travers ce coup d’éclat car bien que la majorité des gens que nous fréquentons soit gentille, il y a pour beaucoup la tentation avérée de nous voir en porte-monnaie sur 2 pattes. Les villages traversés semblant passablement désoeuvrés, la manne pèlerine n’est pas un vain mot, un minimum d’humanité et de respect pourrait, devrait en être le corollaire.

Comme disait Elefant Man : « Je ne suis pas un animal, je suis un être humain ! ». D’ailleurs, à propos d’animal, la jument (Que l’ex-militaire français s’acharne à trimbaler avec lui depuis la Voie d’Arles et que nous avons souvent croisée) s’est paraît-il blessée et manque cruellement de nourriture, à tel point que la femme du monsieur a dû venir d’urgence de France avec un van.

Pour finir sur une note positive, même 2, l’avantage de notre boucle est que j’ai pu faire une sieste de 2 heures cette fin d’après-midi (Indispensable voire même insuffisante si vous aviez vu ma tête au réveil) et que nous avons vu en avant-première la Cathédrale de Burgos !

Résumé en images de notre journée :

"Notre premier et dernier routier de la journée..."

Départ de notre premier relais routier de la journée, celui de Castildelgado où nous avons dormi la nuit passée

"Saint Pierre et sa clé !"

« Saint Pierre », comme ce sympathique Genevois s’est lui-même surnommé. Avec son épouse, cet habitant de Chêne-Bourg – pour les initiés – est venu assumer le gîte pour pèlerins de Belorado pendant 2 semaines, bravo à eux !

"Notre 2ème et meilleur petit-déjeuner de la matinée..."

Ambiance de Belorado, sympathique village dans lequel nous avons pris notre 2 ème petit-déjeuner de la journée, la faim cela ne se commande pas…

"No comment"

Il fait bon vivre à Belorado, non ?

"Charmant isn't it ?"

Vision bucolique de notre chemin de la journée…

"No comment"

Un joyau niché au cœur de la montagne

"No comment"

Une image reflétant bien l’ambiance de notre marche du jour…

"No comment"

Bis Repetita…

"Au revoir et à... demain !"

Dernière vision du jour de Villafranca Montes de Oca

"Une merveille..."

Et en guise de fruit défendu, ce que nous n’aurions dû découvrir que samedi ! C’est pourquoi, je ne vous la présente aujourd’hui qu’en noir et blanc, non mais…

Bonne nuit !

by Manuel at 20:03:53
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