23.12.05
Vendredi 23 décembre
Retour à la réalité…
Nous avions décidé hier après-midi de combiner une agréable obligation à une activité familiale, l’obligation à laquelle nous avons volontiers souscrit était celle d’aller chercher nos aînés, de retour de voyage, à la gare d’Avignon.
L’activité familiale fut la découverte du « Marché de Noël » sur la Place de l’horloge…
A la joie franchement exubérante des 2 petits de retrouver leurs grands frères s’est mêlée une température polaire qui a donné une « couleur » particulière à cette promenade.
Au centre de la Place, près de l’Hôtel de Ville, trône traditionnellement le manège auquel nos cadets n’ont pas résisté…
Leurs éclats de rire faisaient plaisir et réchauffaient sans peine les cœurs !
Les corps, eux, gelaient lentement et nous nous sommes réfugiés un moment dans l’Hôtel de Ville afin d’y admirer la splendide (Et impressionnante !) crèche de Noël…
Je vous laisse imaginer la joie des petits (Et des grands, nous y compris) devant ce « monument », comment mieux préparer Noël ? Réchauffés, réjouis, nous pouvions retourner au froid afin de parcourir les allées dont les chalets étaient remplis d’artisans de toutes sortes, jusqu’à la marchande de savons de Marseille, qui par cette température ne semblait pas faire beaucoup de ventes…
Mais qui aurait pu s’imaginer en train de se laver par une tel frimas qui vous glaçait littéralement jusqu’aux os ?
Il fallait faire quelque chose, quoi de mieux alors qu’un repas en famille ? Nous nous sommes précipités vers l’un de nos restaurants préférés, l’un de ceux que nous fréquentons tous les mois de juillet pendant le Festival et nous avons apprécié chaque bouchée de nos pizzas et de nos gâteaux au chocolat !
La preuve…
Pour info, je floute toujours le visage de nos 2 cadets, estimant avec Alice qu’à 6 et 8 ans, ils sont trop jeunes pour avoir librement décidé d’être montré sur Internet…
Après ces retrouvailles sympathiques, cette visite agréable et ce repas revigorant, nous étions plein de courage pour marcher la dizaine de minutes qui nous séparait de notre voiture stationnée à l’extérieur des remparts, près du pont Saint-Bénézet (Le célèbre Pont d’Avignon !).
Notre « troupe » marchait joyeusement et bruyamment dans les rues illuminées lorsque nous « les » avons vu…
Devant un immeuble 2 jeunes, entre 25 et 30 ans, étaient installés sous une arcade. Ils avaient disposé des cartons sur le sol et étaient emmitouflés dans un sac de couchage, lui-même emballé de couvertures.
L’un d’eux embrassait son chien, un bâtard noir qui semblait très heureux d’être ainsi flatté.
Nos 2 cadets ayant immédiatement réagi, je me suis précipité pour les empêcher de faire des commentaires et cet empressement, conjugué à la surprise et au froid, m’a fait continuer ma route sans leur parler…
Pendant le trajet en voiture et avant de m’endormir, bien au chaud sous mon duvet de plumes, je m’en suis voulu de mon manque de solidarité et d’humanité. Comment avais-je pu rester inactif devant un tel spectacle ? Comment 2 jeunes, le 22 décembre 2005, pouvaient-il dormir dehors à 2 pas de la Place de l’Horloge par un tel frimas ?
Je ferai face à mon questionnement personnel, que devrait faire notre société pour faire face au sien ?
A la veille de la veillée de Noël, je ne peux m’empêcher de penser qu’ils n’étaient pas là par hasard… Si j’avais osé me penser solidaire, j’ai encore beaucoup de chemin à faire…
A demain
by Manuel at 07:23:13
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