14.07.05
Jeudi 14 juillet
40 kilomètres et quelques plus tard…
L’actualité récente (Avènement de S.A.S. Albert II, l’anniversaire de Michael et le Festival d’Avignon), m’a obligé à retarder le récit de l’exploit accompli dimanche dernier par Manuel Jr !
Le fait qu’il vous soit finalement conté un jour de Fête Nationale est un cadre qui lui sied bien, même si Manu n’est pas français. Qu’importe le drapeau pourvu qu’il y ait l’adresse…
Après un séjour en Inde particulièrement exigeant sur le plan émotionnel, je ressentais le besoin d’aller me vider la tête. Or quel est le meilleur moyen pour que j’y parvienne ?
Marcher ! Marcher encore et toujours, remettre mes pas dans ceux de l’humanité pour que, humble et déterminé, les scories du monde « moderne » se détachent et laissent réapparaître la vraie substance de notre parcours…
En termes plus concrets, j’avais décidé qu’une quarantaine de kilomètres dont plus de 30 en montée seraient appropriés pour cette opération de nettoyage intime !
Je pensais y aller seul, qui serait assez fou pour souhaiter m’accompagner ?
Manu s’annonça partant, ceci malgré ma description très claire des difficultés que nous allions rencontrer et un lever programmé à 3h50 pour un départ avant 5 heures. Il est des dimanches matin plus tranquilles, ne croyez-vous pas ?
Au moment d’entrer dans sa chambre, j’hésitais encore, dehors la nuit était noire, les étoiles scintillaient comme une invitation et un vent léger augurait bien de l’expédition mais aurais-je vraiment le cœur de le réveiller ?
Un « C’est toi, Papa ? » décida pour moi.
Un très sympathique petit-déjeuner plus tard (Œufs brouillés de nos poules, tartines confectionnées avec le pain que Alice nous fait tous les jours, agrémentées du miel de nos abeilles), nous faisions notre premier pas à l’extérieur.
Raccord avec l’image précédente qui symbolise la fin de la première montée et l’arrivée tranquille du jour. Quelques kilomètres plus loin, nous voyions pour la première fois notre objectif, cette tache grise là-bas tout au fond en haut de la montagne.
Alors que le chemin commençait à produire ses effets, je m’interrogeais sur le sens des événements récents, leur importance et mon incapacité à ne pas leur donner plus de place qu’ils n’en méritent, un chant d’oiseau a capté mon attention.
Rendait-il hommage à son compagnon ?
A l’égal d’un autre chemin (Mais tous les chemins ne conduisent-ils pas au même endroit ? Nous en reparlerons d’ailleurs bientôt…) cette triste rencontre focalisa mon attention sur la vacuité de la plupart de nos « soucis ». Qu’en restera-t-il dans une semaine, dans un mois, dans un an ? De la même manière, que restera-t-il de nos actions actuelles, dans une semaine, dans un mois, dans un an ?
Manu, le vrai héros du jour, marchait, marchait encore, les kilomètres s’ajoutant les uns aux autres.
En récompense de sa détermination, le chemin était généreux et l’environnement splendide. Comme quoi, il est vrai qu’il faut donner pour recevoir mais lorsque l’on donne vraiment…
La Vallée de Sault s’offrait à nous…
Avec le village de Sault lui-même, perché sur son éperon rocheux
La montée du Ventoux pouvait commencer, elle allait durer 26 kilomètres. Dans la tradition à présent établie des questionnements personnels auxquels le chemin me donne une réponse, j’ai plaisir à partager cette anecdote avec vous. Je m’interrogeais sur certains agissements et sur les profits que pourraient en tirer leurs auteurs lorsque nous avons croisé cette bâtisse écroulée…
Sympathique façon de me rassurer, « rien ne dure jamais», j’ai continué avec le sourire…
Nous montions toujours, Manu remarquable de courage ne se plaignait pas, les heures passaient, voilà maintenant près de 7 heures que nous étions partis avec une seule pause de 10 minutes…
Les efforts de Manu commençaient à être récompensés puisque nous étions enfin parvenus sur le chemin de la crête, plus que 5 kilomètres !
Qu’ils furent longs et pénibles, Manu ne se plaignait pas mais je voyais bien que chaque pas devenait douloureux. Quoi que lui réserve son avenir, il saura faire face, ce petit bonhomme n’est pas qu’exceptionnel à l’école (Toujours premier ou deuxième !), il a le même engagement dans tout ce qu’il entreprend.
Pour rajouter une note finale plus « théâtrale », le vent et le brouillard se sont installés pour notre arrivée, merci à eux, les photos seront plus spectaculaires.
Après 8h40 de marche et environ 42 kilomètres, nous étions au sommet.
Bravo Manu, du fond du cœur, tu as été le plus charmant et le plus courageux des compagnons, je me réjouis de notre prochaine aventure du côté du tombeau de Pierre…
A demain…
by Manuel at 09:51:23
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