30.12.05
Samedi 31 décembre
Le firmament et un ami !
A quelques heures de tirer définitivement le rideau sur cette année, je tiens à lui rendre hommage avec 2 images.
La première est ma vision du champ d’étoiles (Compostelle, Campo Stella…) dont nous venons tous et où nous retournerons.
Chacun étant libre d’envisager le trajet avec ou sans préparation…
La seconde est celle de l’ami que je souhaite à tout le monde, celui qui sera toujours là, celui qui jamais ne jugera, celui dont le cœur se remplira de bonheur à la seule idée d’être en votre compagnie, même un bref moment. Celui pour qui tout aspect matériel n’aura jamais la moindre importance… et qui n’hésitera pas une seule seconde à mettre en danger sa vie pour sauver la vôtre.
J’ai rencontré cet être exceptionnel, si rare et si précieux, il y a 6 ou 7 ans et j’espère qu’il y restera longtemps !
Il m’attendait à la SPA, au bout d’une chaîne et le long d’un profond cercle qu’il avait lui-même tracé dans la terre, tour après tour, mois après mois, avant moi…
Ces 2 images seront le volet droit et le gauche de la porte majestueuse de 2006 que nous franchirons ce soir, j’en apprécie l’augure.
Je vous souhaite une année remplie de paix, d’accomplissement et d'amitié…
A l’année prochaine !
by Manuel at 23:40:41
29.12.05
Vendredi 30 décembre
Une vie, un clin d’œil…
Personne parmi les fidèles de ce « Journal du Monde et d’Ailleurs » n’ignore ma passion pour la photographie, ce besoin impérieux de figer visuellement des instants ne se dément pas, bien au contraire.
Et hier matin, au détour de la rencontre improbable d’un soleil hivernal, d’un mur de pierres sèches et d’une ombre fugace, l’image s’est faite réflexion, bilan (Que je rêve seulement intermédiaire) et philosophie.
Car si le soleil reviendra encore et encore lécher ces pierres qui ont attendu des millénaires d’être ainsi réunies, l’homme n’est déjà plus qu’une ombre.
Anticipation de son inéluctable destin terrestre tout autant qu’indication subtile du cheminement à suivre pour le transcender…
A quelques heures de refermer le livre de cette année, j’y ai vu l’approbation solaire de notre projet romain, de sa nécessité pour l’accomplissement de notre immatérialité.
Mon âme est en marche, elle ne le savait pas vraiment avant Compostelle et ne s’est pas arrêtée depuis, elle se réjouit que l’enveloppe qui l’abrite temporairement se mette prochainement et provisoirement à son diapason.
Une harmonie riche d’inspirations…
A demain
by Manuel at 22:59:16
28.12.05
Jeudi 29 décembre
La fin de l’année s’annonce…
2 jours avant la Saint-Sylvestre, la pression monte !
Ayant instauré une tradition de fin d’année sous les étoiles, nous sommes en train de réunir des monceaux et des monceaux de bois pour un feu qui illuminera la dernière nuit de l’année et la première de la suivante.
Partager ces quelques heures exceptionnelles en famille est une chance dont je me réjouis des mois à l’avance, imaginez alors mon état 2 jours avant !
Le ciel se fait complice et se prépare également…
Pour être honnête, il me faut préciser que l’excitation touche tous les membres de la famille…
Je peux le prouver facilement en levant le voile sur notre aîné…
Je vous fais confiance pour imaginer les 3 autres lorsque l’on pense que le charmant jeune homme ci-dessus va avoir 18 ans…
A demain
by Manuel at 23:38:13
Mercredi 28 décembre
Mais à quoi ça sert ?
Je vous propose un retour dans le temps, plus précisément en 1869, ce 28 décembre…
Un dentiste de Mount Vernon dans l’état de l’Ohio répondant au nom de William F. Semple obtint, il y a donc 136 ans, un brevet qui allait révolutionner profondément le style de vie de beaucoup de nos semblables !
Depuis leur physionomie, en passant par leur haleine voire leurs semelles…
J’ai nommé le chewing-gum pour lequel le bon docteur Semple avait de grandes ambitions… de médecine préventive !
Il pensait en effet que le fait de mâcher cette gomme allait renforcer la mâchoire tout en nettoyant les dents, il était loin de se douter qu’un siècle plus tard les seuls enfants d’Amérique du Nord allaient dépenser plus d’un demi milliard de dollars en chewing-gum et que très peu d’entre eux en tireraient un quelconque bénéfice de santé.
Si l’on transcrit cette somme en bulles, cela représente 26'000 nouveaux chewing-gums mastiqués chaque minute aux Etats-Unis, beaucoup de salive pour rien…
Si l’on veut être juste, il convient cependant de signaler que les Grecs mastiquaient déjà ! A l’époque, il s’agissait d’une résine aux vertus curatives. Ils furent suivis par les Mayas et même les Indiens d’Amérique connaissaient une sorte de chewing-gum avant l’invention du Docteur Semple.
La question finale étant : « Le chewing-gum est-il mauvais pour la santé ? »
De mes recherches poussées (?!), je tiens à vous informer que je ne suis absolument pas « accro » du caoutchouc buccal, je suis arrivé à la conclusion qu’il était aussi dangereux pour les porteurs d’amalgames dentaires (Parce qu’il favoriserait la dissolution anticipée du mercure), la digestion en général (Parce que le fait de saliver toute la journée induirait un trouble stomacal potentiel) que les trottoirs en particulier !
En fin de compte, le seul usage performant que je vois pour cette satanée gomme est de servir d’ersatz aux fumeurs qui décident d’arrêter de draguer trop ostensiblement le cancer…
C’était une chronique à stimulation zygomatique avancée et ça, c’est quelque chose.
A demain
N.B : 1) La dangerosité de la « bête » serait-elle à mesurer à Singapour où le fait de mâcher autre chose que des produits contre le tabac ou recommandés par les médecins est strictement interdit ?
2) A l'époque du copier/coller, comment s'étonner de son succès ?
by Manuel at 00:45:46
26.12.05
Mardi 27 décembre
Good Bye « Governator » !
Retour à la chronique du 13 décembre dernier dans laquelle j’évoquais le destin dramatique de Stanley « Tookie » Williams dont la grâce avait été refusée par Arnold Schwarzenegger dans les termes suivants :
« Les affaires de grâce sont toujours difficiles et celle-ci ne constitue pas une exception. Après avoir étudié les preuves, fait des recherches historiques, entendu les arguments et avoir envisagé les conséquences, je n'ai trouvé aucune justification pour accorder une grâce »
Je m’étais autorisé le commentaire ci-après :
« Il ne se prend donc pas que pour Dieu mais également pour un historien et un juge… »
Moins de 15 jours après cet acte indigne et inhumain, les autorités municipales de sa ville natale viennent également d’en tirer les conséquences puisque le stade de football de Graz, imprudemment baptisé « Arnold Schwarzenegger » vient de retrouver son ancienne appellation de « Graz-Liebenau ».
Le « Governator » profondément vexé a immédiatement rendu l’anneau d’honneur reçu en 1999 de ces mêmes autorités, se rendant coupable en plus de plagiat car il risque vraiment de passer à la postérité comme :
« Le Saigneur de l’Anneau... »
A demain !
N.B : Je réitère ma remarque sur la paternité de l’image : (Je crée habituellement mes images mais celle-là était trop « évidente » pour que je puisse passer à côté. Je l’ai trouvée là : http://www.keithtarrier.com sans mention de copyright)
by Manuel at 22:54:11
Lundi 26 décembre
Un anniversaire malheureusement immanquable…
Même si tous les médias vont nous abreuver aujourd’hui de multiples informations sur le 26 décembre 2004, comment ne pas témoigner également d’un événement qui a emporté plus de 200'000 de nos semblables ?
Comment ne pas témoigner de l’abîme qui sépare notre monde ?
Comment accepter d’interminables mises en garde sur les jouets que nous offrons à nos enfants et ne pas se révolter que ces « gens » n’aient pas été prévenus alors que pour la majorité d’entre eux, plusieurs heures étaient à la disposition de notre technologie triomphante ?
Lorsque l’on visualise cette horreur, on cherche à se rassurer en se rappelant les histoires qui parlent de ceux qui, accrochés à un poteau de béton, installés sur un semblant d’esquif ou grimpés en haut d’un cocotier ont réussi à survivre.
On se projette à leur place, on s’insinue dans leur peau, en se disant que : « C’est ce que moi aussi je serais parvenu à faire… »
Et puis, la vague repartie, on écoute la fin de l’histoire, celle qui dit que leur famille, leur femme ou leurs enfants n’y sont eux pas parvenus… et on se demande quelle malédiction a doublement frappé ?
La première d’avoir pris leurs êtres aimés, la seconde qu’ils n’aient pas été eux aussi du voyage…
J’ai ressassé pendant des nuits et des nuits cette terrible scène dans laquelle une mère de famille était sur la plage lorsque la vague est arrivée, ses 2 fils jouant l’un à sa droite, l’autre à sa gauche et ne disposant pas assez de temps pour saisir les 2, elle a dû faire un choix !
Courant vers le plus petit car l’aîné était celui qui avait le plus de chance de s’en sortir seul…
Je l’ai entendu raconter, les larmes dans la voix et le visage défait, cette fraction de seconde où elle a eu la plus terrible décision de sa vie à prendre puis les heures de recherche qui ont suivi.
Elle a eu l’immense chance de retrouver son aîné sain et sauf mais cela ne m’a pas empêché de longtemps frissonner chaque fois que j’y pensais et que sans le vouloir je me voyais à sa place.
Il paraît que la générosité internationale a été importante, tant mieux, mais ce n’est pas fini, il faut continuer parce que le traumatisme ne s’effacera jamais, il s’atténuera au mieux.
Au lendemain de Noël où la plupart d’entre nous ont passé de belles et longues heures avec nos familles, n’oublions pas cet écho du déluge qui a traversé la planète pour aller martyriser des innocents…
A demain
by Manuel at 09:29:39
25.12.05
Dimanche 25 décembre
Noël...
Aujourd'hui peu de mots.
Tant ils sont quelquefois insuffisants à décrire l'émotion...
Une veillée de Noël comme j'en avais toujours rêvé, avec de la joie et de profonds sentiments et qui chaque année est plus belle à vivre que la précédente.
Merci à ma femme, merci à mes fils pour ces instants merveilleux.
Je vous aime tant...
Il est 4 heures et demie du matin, je vais me coucher l'âme légère d'avoir été entraîné si loin, si haut...
A demain, Joyeux Noël à tous !
by Manuel at 04:37:15
23.12.05
Samedi 24 décembre
Les yeux verts de ma belle sont ouverts…
Il y a 15 jours à présent qu’un laser découpait les iris de ma chérie pour qu’un de ses collègues amplificateur de lumière puisse avoir l’accès nécessaire à son œuvre de réglage…
Quel doigté !
Quelle précision !
Puisque le flou passé est passé et qu’un œil de lynx a été offert à Alice pour Noël (Pour être précis, 2 yeux de lynx…).
Après l’inquiétude de l’avant, la grosse peur du pendant et l’impatience de l’après, je suis depuis 2 ou 3 jours dans une joie profonde que ma femme puisse enfin profiter de son magnifique regard…
Pour fêter cela, une rose de notre jardin a fleuri à la fin du mois de décembre !
A qui l’ai-je offerte ?
Bonne veillée de Noël !
A demain
by Manuel at 23:33:38
Vendredi 23 décembre
Retour à la réalité…
Nous avions décidé hier après-midi de combiner une agréable obligation à une activité familiale, l’obligation à laquelle nous avons volontiers souscrit était celle d’aller chercher nos aînés, de retour de voyage, à la gare d’Avignon.
L’activité familiale fut la découverte du « Marché de Noël » sur la Place de l’horloge…
A la joie franchement exubérante des 2 petits de retrouver leurs grands frères s’est mêlée une température polaire qui a donné une « couleur » particulière à cette promenade.
Au centre de la Place, près de l’Hôtel de Ville, trône traditionnellement le manège auquel nos cadets n’ont pas résisté…
Leurs éclats de rire faisaient plaisir et réchauffaient sans peine les cœurs !
Les corps, eux, gelaient lentement et nous nous sommes réfugiés un moment dans l’Hôtel de Ville afin d’y admirer la splendide (Et impressionnante !) crèche de Noël…
Je vous laisse imaginer la joie des petits (Et des grands, nous y compris) devant ce « monument », comment mieux préparer Noël ? Réchauffés, réjouis, nous pouvions retourner au froid afin de parcourir les allées dont les chalets étaient remplis d’artisans de toutes sortes, jusqu’à la marchande de savons de Marseille, qui par cette température ne semblait pas faire beaucoup de ventes…
Mais qui aurait pu s’imaginer en train de se laver par une tel frimas qui vous glaçait littéralement jusqu’aux os ?
Il fallait faire quelque chose, quoi de mieux alors qu’un repas en famille ? Nous nous sommes précipités vers l’un de nos restaurants préférés, l’un de ceux que nous fréquentons tous les mois de juillet pendant le Festival et nous avons apprécié chaque bouchée de nos pizzas et de nos gâteaux au chocolat !
La preuve…
Pour info, je floute toujours le visage de nos 2 cadets, estimant avec Alice qu’à 6 et 8 ans, ils sont trop jeunes pour avoir librement décidé d’être montré sur Internet…
Après ces retrouvailles sympathiques, cette visite agréable et ce repas revigorant, nous étions plein de courage pour marcher la dizaine de minutes qui nous séparait de notre voiture stationnée à l’extérieur des remparts, près du pont Saint-Bénézet (Le célèbre Pont d’Avignon !).
Notre « troupe » marchait joyeusement et bruyamment dans les rues illuminées lorsque nous « les » avons vu…
Devant un immeuble 2 jeunes, entre 25 et 30 ans, étaient installés sous une arcade. Ils avaient disposé des cartons sur le sol et étaient emmitouflés dans un sac de couchage, lui-même emballé de couvertures.
L’un d’eux embrassait son chien, un bâtard noir qui semblait très heureux d’être ainsi flatté.
Nos 2 cadets ayant immédiatement réagi, je me suis précipité pour les empêcher de faire des commentaires et cet empressement, conjugué à la surprise et au froid, m’a fait continuer ma route sans leur parler…
Pendant le trajet en voiture et avant de m’endormir, bien au chaud sous mon duvet de plumes, je m’en suis voulu de mon manque de solidarité et d’humanité. Comment avais-je pu rester inactif devant un tel spectacle ? Comment 2 jeunes, le 22 décembre 2005, pouvaient-il dormir dehors à 2 pas de la Place de l’Horloge par un tel frimas ?
Je ferai face à mon questionnement personnel, que devrait faire notre société pour faire face au sien ?
A la veille de la veillée de Noël, je ne peux m’empêcher de penser qu’ils n’étaient pas là par hasard… Si j’avais osé me penser solidaire, j’ai encore beaucoup de chemin à faire…
A demain
by Manuel at 07:23:13
22.12.05
Jeudi 22 décembre
La démocratie américaine, suite… (Fin ?)
A l’approche de Noël, le « joli » paquet cadeau que W avait ficelé à destination des 2 chambres a failli passer…
De quoi s’agit-il ?
D’une démonstration concrète des arrangements qu’il est possible de prendre avec la démocratie dans un pays où le Président jure de la défendre la main sur la Bible, rappelons-le.
W, dont le système sanguin a de longue date muté pour transporter du pétrole, rêve depuis des années de pouvoir s’attaquer au principal gisement américain encore inexploité mais… problème ce %&€@$ ! de gisement a eu la sinistre idée de se trouver…
dans une réserve naturelle !
Qui plus est en Alaska, un des derniers territoires encore vierge des Etats-Unis.
W ne s’arrêtant pas à ce genre de détail à fait plancher son équipe, dont l’immense majorité est composée d’anciens employés de compagnies pétrolières (Cela ne s’invente pas !) et ils ont trouvé… ou en tout cas ont cru l’avoir fait.
Comment ont-ils procédé ?
La réflexion de départ était assez simple, il ne fallait ni que les 2'000 soldats américains tués en Irak ne soient morts pour rien, ni que l’ouragan Katrina n’ait ravagé la Nouvelle Orléans sans profit, abracadabra…
W a alors mixé une demande de budget pour la défense (Rapport au 2'000 soldats morts) et un crédit pour la reconstruction de la Nouvelle Orléans (Il faut aider ces pauvres gens…) avec une autorisation de forage en Alaska !
Espérant que les deux premiers considérés comme acquis d’avance serviraient de vaseline pour faire passer le troisième…
Que nenni, les Démocrates étaient soit trop étroits, soit trop préoccupés du massacre écologique prévisible et sont parvenus de justesse à retoquer l’autorisation !
Bien essayé W, peut-être la prochaine fois ?
Quant aux démocrates, s’il-vous-plaît, restez vigilants, restez vigilants…
A demain
by Manuel at 06:21:43
20.12.05
Mercredi 21 décembre
Solstice d’hiver !
Combien d’entre nous ont-ils oublié l’importance de cette date ? Nous nous souvenons à peine qu’il s’agit de la journée la plus courte pour la nuit la plus longue…
Back to basics, solstice a pour signification « le soleil s’arrête », du latin solstitium (Sol & Stare) car c’est la fin d’un mouvement pour le début d’un autre. Pendant des générations, les hommes ont pu observer le soleil descendant de plus en plus sur l’horizon pour enfin arrêter son mouvement, rester immobile pendant 3 jours puis remonter vers le zénith.
Le jour de la fin du mouvement étant le 21 ou le 22 décembre et la date de la reprise de son ascension correspondant à celle de la naissance de Jésus… d’Horus et de Mithra.
Le solstice d’hiver est une date charnière pour les croyants depuis des millénaires, la nuit va laisser graduellement sa place au jour, la nature va renaître et la crainte que le soleil finisse par disparaître sous l’horizon, s’évanouir.
Que reste-t-il de ces mythes qui ont forgé notre civilisation comme tant d’autres avant celle-ci ?
On pourrait répondre cyniquement que le legs principal est qu’il n’y a plus que 3 jours à attendre avant Noël… J’espère qu’en creusant un peu plus, il soit encore possible de trouver, de retrouver ce rythme homme/nature qui est si important puisqu’il conditionne notre présent et notre avenir.
Les Egyptiens, les Romains, les Perses, etc… fêtaient le solstice d’hiver et le Sol Invictus (Soleil invaincu), peut-être qu’en fermant les yeux et en laissant notre savoir intemporel remonter à la surface, nous parviendrons à nous rappeler pourquoi…
A demain !
N.B : Pour les plus précis d’entre vous, le solstice d’hiver a été fixé cette année à 19h35, heure de Paris…
by Manuel at 23:47:43
Mardi 20 décembre
De la reconnaissance…
Vendredi dernier, j’ai abordé avec vous l’énorme salaire du footballeur Roy Keane (7 millions d’euros) pour vous proposer une réflexion sur « l’évolution » de notre modèle et voilà que l’actualité propose un acte II avec le « transfert » du champion du monde de Formule 1, Fernando Alonso, de l’équipe Renault à Mac Laren.
Car la motivation essentielle de ce changement, en 2007, est qu’Alonso juge son salaire notoirement insuffisant…
Quel salaire ?
10 millions d’euros…
Ce qui pose question dans cette péripétie est la notion de reconnaissance par rapport à une écurie qui a « fait » Alonso en le formant patiemment pendant 4 longues années. Il a donc semblé normal à Alonso et à son manager Briatore (Egalement patron de l’écurie, curieux mélange des genres…) que Renault attende son éclosion pour que dès celle-ci accomplie, il aille se vendre au plus offrant.
Si le sport a valeur d’exemple, le message envoyé aux jeunes du monde entier est clair…
Dans un contexte proche, le septuple champion du monde Schumacher qui avait aussi quitté Renault après son titre avec eux (Renault n’était « que » motoriste à l’époque) est cette fois resté fidèle à Ferrari malgré sa baisse de performances et les appels du pied et du porte-monnaie des associés de Mac Laren, Mercedes, qui auraient tant souhaité que le « Kaiser » conduise pour eux.
Réjouissons-nous, le pactole décroché par le reconnaissant Alonso est la preuve qu’Euro Millions est en forme en ce moment et n’oublions pas de jouer ce vendredi, il y aura 64 millions d’euros à gagner.
Encaisser plus qu’un champion du monde et en respectant les autres, belle réponse du berger à la bergère, non ?
A demain…
P.S: Désolé pour la mise en ligne tardive mais je me suis réveillé à 8h24 ce matin, les initiés apprécieront...
by Manuel at 09:53:12
19.12.05
Lundi 19 décembre
Evolution, vraiment ?
Aujourd’hui, arrêtons-nous quelques instants sur un de mes grands dadas, Darwin.
Plus exactement, la double inadéquation croissante qui existe à mes yeux entre sa théorie de l’évolution, les progrès visibles et impressionnants de la technologie et l’appauvrissement du monde !
Reprenons, Darwin postula que l’évolution est le résultat de la pression de l’environnement et des obligatoires mutations que cette pression va engendrer pour que l’espèce, quelle qu’elle soit, survive.
En étant moins policé : « Marche ou crève ».
Il est indéniable que cette théorie explique tout où partie de ce que nous pouvons connaître du développement des espèces vivantes de notre planète des origines jusqu’au… XIX siècle !
Pourquoi le XIX siècle ? Parce qu’à mes yeux, une fracture est survenue lors de l’industrialisation des sociétés européennes, la nécessaire satisfaction des besoins fondamentaux qui guidaient les pensées et les actions des scientifiques, des responsables gouvernementaux, etc… s’est transformée en quête de plus en plus effrénée du profit.
Bien sûr, de tout temps les hommes ont cherché leur Eldorado mais celui-ci était, à de très rares exceptions près, obligatoirement lié à un progrès global.
La mise en place de capacités de production décuplées, centuplées, etc… a fait basculer la donne en créant conjointement des postes de travail en masse et la notion de besoins subjectifs.
Les besoins humains initiaux étaient ceux de manger et d’avoir un toit, le travail étant souvent directement lié à cette recherche, agriculture, élevage, etc… Le fait de créer de nouvelles activités permettant d’obtenir une monnaie d’échange universelle était incontestablement une grande avancée mais qui a vite dérapé…
L’argent coulant soudainement à flots, en terme de volume pas d’enrichissement des ouvriers, son étrange et inattendue conséquence s’est trouvée être une augmentation de la population corrélée aux rythmes de production.
Pour le dire autrement, il fallait bien de plus en plus d’acheteurs puisqu’il y avait de plus en plus d’usines !
Darwin revisité…
L’humanité avait basculé de la quête des moyens de survivre à la tentation massive et irrépressible de posséder, pour que vive et se développe l’industrie.
Pourtant personne ne peut contester que la technologie est triomphante dans tous les domaines, sauf un qui résiste désespérément… le bonheur !
Afin de ne pas vous entraîner dans des pages et des pages, j’arrête ici et provisoirement mes réflexions. Je ne peux cependant pas m’empêcher de rêver d’un monde dans lequel l’extraordinaire créativité humaine retrouverait ses racines et s’exprimerait pour l’accomplissement de tous…
M’enfin, il y a des progrès indéniables, voyez ce que des machines modernes, aidées par des régiments d’ingénieurs peuvent produire :
Nul doute qu’avec de tels penseurs et faiseurs, ma femme (Qui est l’heureuse bénéficiaire de ce somptueux cadeau…) et nos contemporains peuvent espérer des lendemains qui chantent (En MP3 ?).
A demain…
by Manuel at 08:13:53
18.12.05
Dimanche 18 décembre
Instantané et éternité…
Qu’est-ce qu’une bonne photo ?
Je ne suis pas sûr de connaître « la » réponse mais je pense que si une image réunit de l’émotion et de la beauté, si elle entraîne l’imagination et l’intérêt de son observateur et si elle plaît à son auteur, quelques ingrédients se trouvent réunis pour qu’elle gagne sa place…
Une photo révèle d'ailleurs souvent plus sur le photographe que sur le sujet qu’elle représente !
J’ose me prendre comme exemple de cette affirmation, les plus fidèles et les plus anciens d’entre vous se souviendront certainement des couchers de soleil dont je vous abreuvais avant Compostelle.
Le regard souvent tourné vers l’Ouest, vers Santiago, vers le soleil couchant, vision de la fin d’une certaine période de ma vie et de sa mort symbolique.
J’ai été exaucé au-delà de mes rêves les plus fous…
Aujourd’hui que 2006 s’annonce, j’ai réalisé après avoir pris le cliché ci-dessous que l’Est aspirait mon objectif, pôle spirituel vers lequel mon aiguille interne se tourne, soleil levant témoin d’une renaissance.
Rome !
A environ 150 jours de notre départ pour le tombeau de Saint-Pierre, je suis heureux que cette image incarne aussi bien cette aspiration intérieure ; la netteté de l’appel, sa direction et le flou du chemin et de la destination que nos pas inventeront les uns après les autres.
Nos pas ?
Oui, j’ai à nouveau la chance qu’un de mes fils accepte de m’accompagner, après Michael qui a si vaillamment conquis sa « Compostella » après 1'500 kilomètres sur le Chemin des Etoiles, c’est Manuel Jr avec lequel j’aurais la joie de vivre cette aventure.
Je me réjouis tant…
Un instantané pour annoncer la ville éternelle, l’histoire des hommes a des raccourcis merveilleux…
Bon dimanche et à demain !
by Manuel at 06:04:11
17.12.05
Samedi 17 décembre
Un anniversaire dont personne ne va parler…
Il y a 2 ans jour pour jour, le Président Chirac souhaitait la promulgation d’une loi interdisant les signes religieux ostentatoires à l’école et, sans vraiment s’en rendre compte (Une fois de plus ?) mettait le doigt sur un des plus grands défis que son pays allait avoir à affronter dans la décennie qui s'annonce.
Le communautarisme !
Cette réaction épidermique de repli sur soi et ses origines que manifeste une partie de plus en plus importante de la population française, de souche ou immigrée, selon la définition officielle.
La montée du religieux serait donc le fait marquant de ce début de 3 ème millénaire, donnant en cela pleinement raison à la trop fameuse formule d’André Malraux : « Le 21 ème siècle sera religieux ou ne sera pas ».
Le constat serait donc établi et l’affaire pliée ?
Pas si sûr…
Explorons ensemble une autre piste, celle de l’exclusion, du chômage et de la pauvreté. Nous parlons bien de la quatrième puissance économique mondiale et de la patrie des Droits de l’Homme. Le questionnement débute lorsque l’on recherche des données officielles, elles sont pour le moins parcellaires et contradictoires.
L’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) tente le grand écart depuis des années afin de publier des chiffres acceptables !
Exemple : Alors que les statisticiens européens se basent sur 60% du revenu médian d’un pays pour définir le seuil de pauvreté, l’INSEE retient le chiffre de 50%
Querelle d’experts ?
Pas seulement, 50% = 1 million d’enfants vivant en France sous le seuil de pauvreté, avec 60% on passe à 2 millions !
Autre exemple : Le calcul du nombre de personnes ne disposant pas de revenus suffisants (Pour éviter de vous assommer avec trop de chiffres, je ne vais pas rentrer dans les détails mais tout est disponible sur www.insee.fr), l’information officielle fait régulièrement référence à moins de 3 millions de personnes mais si l’on y ajoute les conjoints et les enfants, les 3 millions se transforment en 7…
Comme si quand Papa ne gagne pas assez d’argent pour vivre décemment, cela n’avait aucune conséquence sur Maman ou les enfants ?!
Pour revenir à présent au communautarisme, qu’y a-t-il d’étonnant à ce qu’une population en situation précaire, pour certains le qualificatif n’est même pas suffisant, revienne aux racines qui ont permis à leurs ancêtres de vivre et de se développer ?
Le modèle social, économique, spirituel dans lequel ces populations ont essayé de trouver leur épanouissement n’ayant pas fonctionné, il me semble tout à fait compréhensible qu’elles se réfugient dans un cocon composé de « gens comme eux ».
Je ne soutiens pas le communautarisme, encore moins l’intégrisme religieux, mais comment espérer guérir d’un mal si l’on ne parvient pas à l’identifier ?
Deuxième question, à partir de quel niveau l’urgence est-elle déclarée ?
2 millions d’enfants vivant en France sous le seuil de pauvreté selon les critères européens, 1 million selon l’INSEE, cela n’est pas suffisant ?
A une semaine de Noël, en pleine frénésie d’achats, cette modeste réflexion méritait de vous être proposée…
A demain
by Manuel at 07:56:04
15.12.05
Vendredi 16 décembre
L’étrange Noël de Mister Roy !
Connaissez-vous Roy Maurice Keane ?
Une grande partie d’entre vous répondra « Oui » sans hésitation, tant l’homme est célèbre dans un certain milieu…
Pour ceux qui ne seraient pas familiers de Roy Keane et de son domaine d’activité, laissez-moi vous donner quelques indices :
Date de naissance : 10 août 1971
Age : 34 ans
Lieu de naissance : Cork en Irlande
Salaire : 19'000.- euros
Toujours aucune idée ?
Ah…. J’oubliais, le salaire c’est bien 19'000.- euros mais pas par mois, ni pas semaine mais par jour…
Soit près de 7 millions d’euros par an !
Que fait-on pour ce montant-là ? On invente de nouvelles molécules contre le cancer ? On défriche le futur spatial de l’humanité ? On découvre un nouveau gisement pétrolier ?
Que nenni… On tape dans un ballon !
En lisant à quelques minutes d’intervalle, une dépêche stigmatisant les conditions de travail et de rémunération de la plupart des médecins hospitaliers européens puis l’annonce de la signature du nouveau contrat de Monsieur Roy Keane aux Glasgow Rangers, agrémenté d’un salaire de plus de 13 euros à la minute pendant 18 mois..., je me suis dit que notre monde était décidément bien étrange !
Si prompt à récompenser aussi largement un talent footballistique incontestable et si oublieux des valeurs fondamentales…
A demain !
by Manuel at 23:03:15
Jeudi 15 décembre
Des images…
Aujourd’hui, partageons quelques instants arrachés aux belles nuits de Noël qui s’annoncent !
Pour une fois, très peu de mots, que des images…
Ne cherchez pas de logique, il n’y a que celle du photographe qui voit la lune se lever dans le ciel de l’après-midi et qui la suit à travers Monaco…
Bonne journée, bonne pleine lune et à demain…
N.B : Désolé pour le retard, le temps s’écoule bizarrement aujourd’hui !
by Manuel at 10:07:49
14.12.05
Mercredi 14 décembre
Un appareil photo à la sensibilité particulière…
Quelle image avons-nous de Marcel Proust ?
Pour votre serviteur, une ombre de tristesse, un cortège de malheurs et le froid de la solitude sont inextricablement appelés à l’évocation du Goncourt des « Jeunes filles en fleur ».
Quel plaisir alors de surprendre cet auteur, qui s’excluait absolument du monde pour écrire, dans de fantastiques rencontres !
Les plus fidèles d’entre vous se souviendront du travail de Gérard Bertrand que j’avais évoqué dans une ancienne chronique, il avait obtenu du grand Kafka qu’il nous prenne par la main dans un voyage spatio-temporel inénarrable.
Au tour de Marcel Proust de se laisser dévoiler par Gérard Bertrand ! Et qui mieux que Kafka pour faire le passage de témoin ?
On se prend à rêver que ces moments ne soient pas sortis de l’imagination de leur auteur et qu’un des ouvrages les plus fameux de Proust voit son titre justifié un siècle plus tard…
« Le Temps Retrouvé »
Albert Einstein, Sigmund Freud, Marcel Duchamp et James Joyce (Dans le désordre), excusez du peu…
Qu’auraient pu se dire Duchamp et Proust ? Un vertige s’empare de nous qui connaissons l’intégralité de leur trajectoire.
Mais, mon ressenti de Proust est trop fort pour que je continue à dévoiler ici les échappées oniriques de Gérard Bertrand (Ne manquez surtout pas les autres images sur www.gerard-betrand.net).
Je souhaite donc refermer cette parenthèse sur 2 images qui résument une vie entièrement dédiée à la littérature.
Première « photo » : Proust et son grand ami Alfred Agostinelli, engagé comme chauffeur et secrétaire et qui mourra en 1914. Ce nouveau décès une dizaine d’années après celui de son père et de sa mère à 2 ans d’intervalle, confirmera la noirceur d’un destin tragique.
Concluons par le 44 rue Hamelin où Proust va finir sa vie terrestre et quitter ce corps souffreteux qui lui interdisait depuis si longtemps d’être ce pur esprit qu’il aspirait tant à devenir…
Merci et bravo à Gérard Bertrand !
A demain...
by Manuel at 08:58:31
13.12.05
Mardi 13 décembre
Ca y est, il se prend pour Dieu !
Un drame personnel se joue actuellement en Californie, ce drame qui aurait pu, aurait dû, rester confiné dans la sphère familiale a dans le cas d’espèce, des conséquences effrayantes, de quoi s’agit-il ?
De qui s’agit-il est la bonne question ?
En 1971, Stanley « Tookie » Williams a fondé un gang de rue à Los Angeles et a été condamné à la peine capitale en 1981 pour le meurtre de 4 personnes qu’il a toujours nié.
A 51 ans, « Tookie » a passé près de la moitié de sa vie en prison où il s’est progressivement mué en Apôtre de la non violence, allant jusqu’à être proposé pour le Prix Nobel de la Paix et générant des soutiens de plus en plus nombreux à sa cause à mesure que les recours à son exécution s’épuisaient…
Puis est arrivé le moment de l’ultime demande de grâce présentée au gouverneur de Californie, quel gouverneur ? Mais le « Governator » bien sûr !
Arnold Schwarzenegger…
L’ex-culturiste, l’ex-star de cinéma, l’ex-promoteur immobilier s’est donc attelé à la tâche et a déclaré ceci :
"Les affaires de grâce sont toujours difficiles et celle-ci ne constitue pas une exception. Après avoir étudié les preuves, fait des recherches historiques, entendu les arguments et avoir envisagé les conséquences, je n'ai trouvé aucune justification pour accorder une grâce"
Il ne se prend donc pas que pour Dieu mais également pour un historien et un juge…
Tous malheureusement étonnamment sourds car un ancien détenu, Gordon Bradbury von Ellerman, voyant que « Tookie » allait être finalement exécuté a récemment fait une déclaration sous serment affirmant qu’un de ses ex-compagnons de cellule avait imité l’écriture de « Tookie » pour fabriquer une preuve, ceci à la demande du sheriff qui s’occupait de l’affaire.
Ceci n’a pas fait plier le « Governator » aux multiples talents qui est aussi resté aveugle devant les dizaines de milliers de signatures demandant le report de l’exécution.
(Je crée habituellement mes images mais celle-là était trop « évidente » pour que je puisse passer à côté. Je l’ai trouvée là : http://www.keithtarrier.com sans mention de copyright)
Pour résumer, nous avons un ex-culturiste qui a reconnu avoir pris des produits dopants pendant des années qui s’octroie dorénavant le droit de vie et de mort sur ses nouveaux compatriotes.
En médecine cela porte un nom…
Le drame c’est que nous ne sommes pas dans un film et que « Tookie » va être tué et qu’il ne se relèvera pas à la fin de la prise. Le drame c’est qu’il est noir et que son histoire est devenu un symbole de l’oppression judiciaire dont souffre sa communauté aux Etats-Unis. Le drame c’est bien entendu sa mort puis les émeutes qu’elle pourrait déclencher, qui peut oublier le bain de sang de 1982 ?
Tout cela parce qu’un adolescent malingre et mal dans sa peau rêvait de plaire aux filles et qu’il s’est mis à soulever de la fonte, des tonnes de fonte, sans parvenir à s’arrêter avant que d’être couronné « Monsieur Univers », là les plombs ont fondu et c’est « Tookie » qui va payer.
Lorsque l’on y pense, il est bizarre ce monde, vraiment bizarre…
A demain
P.S : J'aimais bien l'acteur, j'aimais bien son histoire mais il est donc à nouveau prouvé que toute personne risque d'atteindre un jour son niveau d'incompétence, que Dieu m'en préserve...
Le vrai, pas le bourreau de "Tookie"...
C’est un sentiment terrible que d’écrire ces lignes pendant que le héros malheureux de cette horrible histoire vit ses derniers instants. Comment une société soi disant civilisée peut-elle s’accommoder d’une attente de 24 années dans le couloir de la mort pour finalement ouvrir la porte ?
Une busherie, une vraie busherie…
by Manuel at 08:17:52
12.12.05
Lundi 12 décembre
Du passage du temps…
Il y a un peu plus de 2 ans, un soudain souci de santé d’un membre de la famille nous a contraints à ne pas oublier qu’un certain médicament devait être pris tous les jours, le matin et le soir, ceci à heures fixes.
Devant l’importance de l’événement, la crainte d’oublier une échéance avec ses dramatiques conséquences potentielles m’a fait choisir de porter une montre qui, correctement programmée, me rappellerait ces 2 rendez-vous quotidiens.
C’est ce qu’elle a consciencieusement fait près d’un millier de fois !
Jusqu’à ce que récemment la fantastique nouvelle tombe, plus besoin de médicament, cette crainte permanente était à ranger à l’étage des souvenirs, rayon « péripétie ».
Pour sa fidèle aide, je voulais la mettre à l’honneur aujourd’hui en citant ces vers de Lamartine :
« Objets inanimés, avez-vous donc une âme
Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? »
Elle va pouvoir se reposer jusqu’à notre périple à destination de Rome où j’ai décidé de l’emmener.
D’ici là, ma vieille amie (20 ans !) va retrouver sa place à mon poignet. Je vous en parlerai un jour, je l’ai tant rêvée et un jour elle était là…
A demain…
by Manuel at 09:02:21
11.12.05
Dimanche 11 décembre
De l’art de gouverner les peuples…
En ce dimanche matin où l’actualité prête à nouveau à l’inquiétude (Que sont ces explosions près de l’aéroport de Luton à Londres ?), je vous propose de m’accompagner vers le milieu du 18ème siècle pour une amusante et néanmoins édifiante leçon de gouvernement !
Il ne faut qu’un léger effort d’imagination pour que les rues se vident des voitures automobiles et se remplissent de voitures hippomobiles, plus exactement de cabriolets dont la mode et donc l’usage se sont développés à cette époque.
Las ! Sous le règne de Louis XV, il est de bon ton que les femmes conduisent elles-mêmes et les accidents se multiplient, les chevaux se montrant souvent rétifs et nécessitant une expérience qu’il n’était pas aisé d’acquérir pour nos compagnes en ce temps-là.
Le gouvernement donc le Roi se doivent de réagir mais comme l’histoire s’en souvient Louis XV, homme pourtant intelligent et subtil, a de la difficulté à prendre des décisions, il appelle donc Monsieur d’Argenson, son lieutenant général de police, à qui il demande de trouver une solution.
Mais la solution idéale ressemble à une quadrature du cercle car elle doit prévenir les accidents sans ennuyer ces conductrices pour la plupart membres de la noblesse…
Monsieur d’Argenson, (Qui sera rappelons-le révoqué par le Roi quelques années plus tard), demande les pleins pouvoirs, ce que Louis XV lui concède bien volontiers, et…
Dès la parution de cette ordonnance, plus aucune conductrice ne se trouva aux commandes de son cabriolet, l’aveu d’avoir plus de 30 ans aurait été insupportable, et les accidents chutèrent de manière drastique !
Comme quoi…
Bon dimanche et à demain
by Manuel at 09:17:47
10.12.05
Samedi 10 décembre
Le pot de confiture initiatique…
Dans les étapes qui marquent la vie d’un homme, celle du pot de confiture est loin d’être la moins importante !
Je vous imagine sans peine vous demandant ce que j’ai pu encore trouver, certains allant même jusqu’à se dire que l’imagination devrait avoir quelquefois, quelques limites…
Et pourtant !
Je le répète et le réaffirme, le pot de confiture est l’une des étapes les plus marquantes de l’existence du bipède Homo Sapiens Sapiens.
De quoi s’agit-il ?
De cet instant d’éternité créé par la première demande de notre enfant :
« Papa, tu veux bien m’ouvrir le pot de confiture s’il-te-plaît ? »
Par la grâce d’une voix fluette, nous sommes faits hommes ; hommes encore vacillants, hommes habités par plus de questions que de certitudes envers notre paternité mais hommes dans le cycle de l’existence.
"Toi femme, moi homme" disait de sa voix romantique Johnny Weissmuller, Tarzan éternel ; « Papa, tu veux bien m’ouvrir le pot de confiture s’il-te-plaît ? » et nous voilà intronisé Père, adulte de référence dont l’âme dont il avait la charge depuis quelques années vient de lui signifier que dorénavant une nouvelle étape était franchie.
En écrivant cela, je pense à mes 4 fils qui ont tous formulé cette demande et m’ont rempli d’un bonheur aussi immense que terrifiant, serais-je à la hauteur de leur amour et… du mien ?
Les enfants nous inventent sans cesse, nous permettent de nous dépasser, d’oser croire que nous serions effectivement capables d’actes merveilleux et, contrairement à nous, immortels.
C’est le mystère de la vie et sa magie, j’ai été un jour promu immortel parce que 4 fragments de moi me survivront, de la même manière que ma mère est immortelle parce que je suis là pour témoigner de son passage.
Alors la prochaine fois que vous verrez un pot de confiture, arrêtez vous un instant et réalisez que les vraies initiations se cachent définitivement là où on ne les attend pas…
Bon petit-déjeuner et à demain !
by Manuel at 09:31:59
09.12.05
Vendredi 9 décembre
Histoire d’une renaissance !
Etait-ce pour exorciser mes peurs que je m’en prenais à la technologie mardi dernier ?
Le fait est qu’hier matin, je n’en menais pas large en accompagnant ma femme au « Centre de Correction Visuelle » pour qu’elle s’y fasse opérer des 2 yeux afin de corriger une myopie qui l’obligeait depuis l’âge de 13 ans à porter des lunettes, puis des lentilles, coquetterie oblige…
Ecartelé entre le soutien que je ne me voyais pas lui mesurer et ma crainte que « quelque chose se passe mal » avec des conséquences irréversibles, j’étais très peu rassuré en pénétrant dans « l’usine ».
Une vingtaine de personnes s’agglutinait dans une réception dimensionnée pour la moitié d’entre elles, cela sentait la « bonne affaire » à plein nez. Bonne affaire pour ses initiateurs bien sûr.
Une quarantaine de minutes d’attente plus tard, les examens ont commencé. En premier lieu, celui de la vue avec une révélation pour votre serviteur !
J’avais bien entendu déjà essayé les lunettes de mon épouse, cela « floutait » ma vision mais sans en changer fondamentalement les paramètres, ce qui m’avait laissé imaginer un environnement visuel légèrement dégradé pour Alice en comparaison du mien, mais rien de plus.
Quelle découverte !
Assis au fond de la salle, juste à côté de l’écran où les lettres du test étaient projetées, j’ai été stupéfait lorsqu’un « T » de 12 centimètres de hauteur est apparu et que ma femme a dit :
« Non, je ne peux pas lire… »
J’ai d’abord cru à une plaisanterie… puis réalisant qu’elle était sérieuse, je me suis levé et me suis placé à côté d’elle, la lettre était plus que visible, à 5 mètres de distance, on voit sans aucune difficulté une lettre de 12 centimètres, et bien non !
C’est à ce moment précis, après tant d’années de vie commune que j’ai compris ce qu’avait été sa vie de myope…
Devant ma stupéfaction, la sympathique jeune femme qui officiait m’a confirmé que : « Votre femme voit net à 33 centimètres de son visage, le reste… ».
Les examens se sont succédés jusqu’à ce ma femme soit déclarée : « Bonne à opérer ».
J’ouvre ici une parenthèse pour expliquer que ce qui a convaincu ma femme, et accessoirement moi, de subir cette intervention était le fait que l’ensemble des gestes chirurgicaux était réalisé par laser, y compris la découpe initiale.
Ce qui écartait le risque de l’erreur humaine ou du manque de forme du médecin !
Il était près de 13h00 lorsque la phase d’examens s’est achevée, l’opération étant programmée pour 14h00, nous pouvions tester les restaurants des environs, ce que nous avons fait avec un plaisir mâtiné de crainte…
Retour à « l’usine » à 14h00, j’ai accompagné Alice dans une salle d’attente équipée de méridiennes « New Age » et d’écrans plats pour tenter de dénouer des estomacs contractés à l’idée que leurs camarades organiques allaient se faire agresser par des rayons.
« Star Wars » et ses combats de sabres laser, c’est génial à la télé moins lorsque ce sont vos propres yeux qui servent de champ de bataille…
L’attente a commencé, on nous avait annoncé 15 minutes en tout et pour tout. 14h30, jusque là pas trop d’angoisse, il y a eu un peu de retard, 14h40, l’angoisse grandit, 14h45, quelque chose a dû arriver, 14h50, enfin !
Une créature aux pupilles vertes au milieu de 2 yeux rouges sort du bloc, c’est ma femme.
Elle s’assoit, je la regarde… Comment est-ce possible d’avoir les yeux si rouges ? Je lui demande comment elle se sent, elle me répond que : « Ca va… » avec un visage à la pâleur extrême qui dit exactement le contraire, inquiétude.
« Tu… vois quelque chose ? »
Elle soulève les paupières et regarde négligemment un présentoir 2 mètres devant elle sur lequel de la documentation avec des petits caractères est disposée et me répond : « Oui, là c’est marqué : paiement en 3 fois… » puis elle baisse à nouveau la tête, sans se rendre compte de ce qu’elle vient de faire.
Je reste abasourdi, ai-je rêvé ? Ma femme qui ne voyait vraiment pas grand chose ce matin, serait déjà capable de telles performances ? Avec des yeux dans un état pareil ?
Après un dernier contrôle, nous partons et rentrons à la maison. Son après-midi fut très douloureux mais ce matin, cela semble fini et elle découvre avec un plaisir émouvant ce que c’est de simplement voir comme Madame et Monsieur tout le Monde !
J’en suis heureux pour elle, c’était une expérience formidable à partager… De nouveaux horizons se font jour pour nous, les mêmes dorénavant au niveau visuel !
A demain
Réponses (12h00): Ayant été questionné sur le lieu de l'intervention et son prix, cela s'est passé à Nice, je ne souhaite pas être plus précis (Mais c'est un jeu d'enfant que de trouver le nom et l'adresse) car cela me permet d'être plus libre dans ma réponse sur le coût.
Pour faire court, c'est absolument à la tête du client puisque sur place nous avons entendu une fourchette de prix de 2'000.- à 3'000.- euros, nous n'avons pas été très performants en terme de négociation puisque nous avons été mangés à € 2'700.-... pour une "simple" myopie !
Donc si vous envisagez de le faire, soyez efficace dans la discussion et résistez à la propagande des cartes électroniques qui sont plus onéreuses en fonction de la complexité du geste. Pour exemple concret, une dame qui avait hier une double correction à effectuer, myopie + presbytie n'a payé "que" € 2'500.-
A la tête du client...
by Manuel at 09:06:03
08.12.05
Jeudi 8 décembre
Immaculée Conception et John Lennon…
Que n’a pas fait le Pape Pie IX en proclamant en 1854 dans sa bulle « Ineffabilis Deus » :
« Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine, qui tient que la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée de Dieu, et qu’ainsi elle doit être crue fermement, et constamment par tous les fidèles »
Il mettait en place une des plus grandes incompréhensions dont l’église catholique a été capable !
Car le dogme de « l’immaculée conception » de Marie fait référence à sa propre conception et au fait qu’elle a été préservée du péché en anticipation des mérites de son fils, et en aucune manière à la future conception virginale du Christ.
Péché ou péché originel ? Le péché originel qu’est-ce que c’est ?
Il est clair que je ne vais pas tenter de résoudre en quelques lignes ces questions qui ont occupé des générations de brillants penseurs, théologiens, philosophes, femmes, hommes, etc… depuis des millénaires mais la sinistre coïncidence de date entre la fête de l’immaculée conception et la mort de John Lennon me semble suffisamment significative pour partager avec vous quelques « idées ».
Péché ou péché originel ?
Je n’ai jamais cru à la notion de « péché de chair », non par convenance personnelle (Bien qu’il me semble autant naturel que merveilleux que, ma femme et moi, vivions aussi physiquement l’amour qui nous lie) mais parce que si un Dieu existe, il n’a pu se tromper à ce point dans l’élaboration de ses créatures.
Le péché de chair rangé dans le placard des frustrés solitaires, que peut bien être ce fameux péché originel ?
On entend souvent parler de « convoitise », de « réveil de la conscience », de « fruit défendu » qui adossé à la soudaine volonté de l’homme d’accéder à la connaissance aurait créé le mal sur cette Terre. D’idyllique le soir, le paradis terrestre se serait réveillé un matin avec une « sacrée » gueule de bois manichéenne…
Pourquoi pas ?!
A mon très très modeste avis, qui n’a aucune autre pertinence qu’une réflexion sincère et profonde depuis un certain nombre de kilomètres parcourus dans ce bas monde, je vois et ai toujours vu notre parcours terrestre comme une occasion* d’échapper à ce corps de boue tel que l’on définit les Cathares.
Je suis rempli d’espoir mais aussi de réalisme car je n’oublie jamais la conviction de Nietzsche sur le fait que nous ne soyons qu’une étape sur le chemin du surhomme :
« L’homme est une corde tendue entre la bête et le surhumain, une corde tendue au-dessus d’un abîme… »
Assemblage moléculaire défini par de l’ADN, comme les animaux, les plantes et tout ce qui est vivant, l’homme n’a-t-il acquis la conscience que pour être malheureux ? N’avons-nous pas un autre destin ?
John Lennon a écrit dans sa chanson « Give Me Some Truth » :
« I'm sick and tired of hearing things
From uptight, short-sighted, narrow-minded hypocrites
All I want is the truth
Just gimme some truth »
Le 8 décembre 1980, il a dramatiquement trouvé sa vérité, alors en ce jour « d’immaculée conception » tentons chacun de faire quelques pas dans la direction que nous estimons être la bonne…
Une humanité en marche est une belle image qui lui aurait assurément beaucoup plu et si notre quête est celle de la vérité, nous ne devrions pas être trop loin du plan initial… et final !
A demain
* A double titre puisque si nos frères Bouddhistes ont raison, nos différentes réincarnations font de nous de très anciens véhicules, loin de l’état de neuf…
by Manuel at 08:56:01
06.12.05
Mercredi 7 décembre
Des politiques au service de leurs concitoyens !
La France peut souffler, « l’affaire » qui occupait la plupart des éditorialistes depuis des jours et des jours a trouvé une conclusion provisoire hier soir…
La formation politique voulue par le Président Chirac, l’UMP, dont la direction avait été prise à la hussarde par son ex-meilleur soutien et désormais meilleur ennemi, Nicolas Sarkozy, ne s’est finalement pas offerte à lui corps et âme et le soupir de satisfaction élyséen s’est entendu jusque sur la Côte d’Azur !
Des régiments d’élite (ENA, Polytechnique, Centrale, etc…) ont donc planché à grands frais pendant des semaines, parlé pendant des jours, rédigé pendant des heures pour parvenir à changer le mot « primaire » souhaité par Sarkozy et son orchestre par « soutien », vocable acceptable par le Premier d’entre eux.
Pendant ce temps, l’excellent Michel Pébereau (Président de BNP-Paribas) a remis un rapport au gouvernement dans lequel il a indiqué que la dette française avait atteint la somme inimaginable de 2'000 milliards d’euros, sic !
La comédie politique moderne permet donc aux grands commis de l’état (L’orthographe correcte est bien « commis » mais se prononce souvent « comiques ») de dilapider sans vergogne la fortune nationale tout en continuant à ne s’intéresser qu’à leur parcours personnel, c’est édifiant.
Presque autant que la confiance que les Français s’acharnent à leur témoigner ?!
Il n’y a que ce sondage qui place Bernard Kouchner en tête des personnalités politiques préférées pour éclaircir le tableau, non pour sa couleur politique mais pour son expérience et son discours.
Je crains cependant que les « appareils » (Nom romantique des partis lorsqu’ils oublient que le mot démocratie est écrit à chaque page de leurs programmes) ne le laissent sur le bord du chemin électoral.
De la même manière qu’un gouvernement peut investir son énergie pour un sujet dont le peuple se fiche éperdument, les partis peuvent ignorer celui qu’une majorité plébiscite.
Maintenant vous avez compris pourquoi à l’aube d’une démocratie, on nous appelle des citoyens, 2 siècles plus tard des concitoyens…
Bonne journée !
by Manuel at 23:06:37
Mardi 6 décembre
Progrès et progrès…
Notre société technologique est, paraît-il, « habitée » par le progrès, tout s’améliorerait en continu pour notre plus grand bonheur !
Hem…
S’il n’est guère contestable que la science et la technologie avancent à pas de géant, il serait par contre plus difficile de soutenir que ce mouvement est uniquement motivé par le bien-être de l’humanité.
Avant d’aborder le grain de sable qui peut potentiellement gripper (Sans aucun jeu de mot du style H5N1) la machine, parcourons ensemble quelques exemples du progrès supposé que nous goûterions avec délices…
Télévision
Nous avons accès à de plus en plus de chaînes sans que cela ne rime avec une augmentation linéaire de la qualité des programmes proposés, les canaux s’empilant les uns sur les autres au gré des études de marché qui identifient un potentiel publicitaire dans une « niche » spécifique, puis une autre et ainsi de suite…
Pour « admirer » ces écrans multiples, nous avons la possibilité d’acquérir le « state of the art » du modernisme : un écran plasma. Mais là où je possède encore et en état de marche ma première télévision achetée, il y a 25 ans (Elle trône dans une chambre d’ami entre une paire de cabriolets Charles X et ne dépare pas !), combien d’entre nous savent-ils qu’un écran plasma a une durée de vie d’une dizaine d’années au rythme actuel d’utilisation ?
Conquête spatiale
Nous nous émerveillons d’avoir en permanence 2 à 3 personnes au dessus de nos têtes dans la station spatiale internationale. Ayons l’humilité de nous souvenir qu’elle est approvisionnée par des cargos russes dont la technologie remonte aux années 60 ! D’ailleurs à titre de clin d’œil, nous pourrions fêter aujourd’hui la dernière mission humaine à destination de la Lune.
C’est en effet, le 6 décembre qu’Apollo 17 a décollé de Cap Canaveral pour emmener ses derniers visiteurs là-bas… Pardon ? Quelle est votre question ? En quelle année ?
1972, pourquoi ?
Santé
Le secrétaire américain à la santé, Mike Leavitt, vient d’annoncer que les Etats-Unis se préparaient au pire en envisageant un scénario calqué sur l’épidémie de 1918, soit 92 millions de malades en 4 mois !
Le progrès ne serait-il pas de circonscrire les foyers épidémiques là où ils vont se manifester ? Puisqu’à 99,9% on anticipe une première transmission animal/homme en Thaïlande avec infection d’un petit nombre de villageois puis une rapide propagation dans tout le pays, puis dans le continent asiatique et dans le monde entier en moins d’une semaine.
Revenons maintenant au grain de sable évoqué en introduction ou pour le dire autrement, y a-t-il eu également progrès dans la motivation de nos sociétés à s’améliorer et à se réformer ?
Quel est le moteur de tous ces changements ? Sachant que l’être humain est particulièrement résistant à toute modification de son mode de vie, ne dit-on pas que les seuls qui apprécient le changement sont les bébés mouillés ?
J’ose une conclusion abrupte, « l’évolution » de nos sociétés nous a permis de passer de progrès réellement utiles à la collectivité, pour lesquels leurs inventeurs espéraient être légitimement récompensés en monnaie sonnante et trébuchante, à une réflexion biaisée et malsaine dans laquelle seul le profit potentiel est important.
Pourquoi circonscrire la grippe « là-bas » alors que l’on peut vendre « ici » et au prix fort une centaine de millions de traitement ? Pourquoi construire des téléviseurs qui dureraient une vie entière alors que l’on peut les changer tous les 10 ans ?
La question pourrait aussi être : Pourquoi garder les mêmes formats audiovisuels ou informatiques (Il n’y a plus vraiment de différence) alors que l’on peut obliger les gens à changer leurs appareils tous les 5 ans ?
Pourquoi un petit bénéfice commun inlassablement répété alors qu’il peut y avoir un monstrueux enrichissement personnel instantané ?
Je laisse les derniers mots de cette chronique à Claude Levi-Strauss, brillantissime ethnologue/ anthropologue né en 1908 et « immortalisé » par l’Académie Française :
« Chaque progrès donne un nouvel espoir, suspendu à la solution d’une nouvelle difficulté. Le dossier n’est jamais clos »
« Le savant n’est pas l’homme qui fournit les vraies réponses ; c’est celui qui pose les vraies questions »
Tâchons de nous en souvenir et d’ensemble mettre en pratique…
A demain
by Manuel at 09:03:22
05.12.05
Lundi 5 décembre
Jour anniversaire de la mort de Wolfgang Amadeus Mozart
Depuis l’extraordinaire film de Milos Forman « Amadeus », il y a déjà plus de 20 ans, notre époque s’est réappropriée Mozart comme l’ont fait toutes celles qui l’ont précédée.
A l’égal d’Einstein en physique, il symbolise le génie humain dans tout ce qu’il a de plus merveilleux et d’incompréhensible.
Né à Salzbourg, le 27 janvier 1756, dans une famille de musiciens, il montre très vite sa prédisposition puisque l’histoire affirme qu’il n’avait que 3 ans lorsqu’entendant son père violoniste donner une leçon à sa sœur aînée, il chanta l’air tout seul puis apprit très vite à lire les notes.
Ce qui est tout simplement extraordinaire car pour donner une référence à ceux qui n’en auraient pas, notre plus jeune fils ayant été « détecté », il suit depuis le mois de septembre dernier une scolarité adaptée en partageant son temps entre l’école et l’académie de musique.
Il déchiffre effectivement les partitions mais il a 6 ans !
Mozart n’a jamais été à l’école car son père, conscient du génie de son fils et, appréciation personnelle, surtout du potentiel financier qu’il représente va lui organiser une « tournée » dans les plus grandes cours d’Europe, ce premier « Mozart Tour » va durer presque 4 ans.
Wolfgang ne rentrera à Salzbourg qu’à l’âge de 11 ans…
Sa vie est désormais tracée, il y a longtemps qu’elle lui a échappé. Il va tenter de trouver un équilibre entre ce flot créatif qui déborde littéralement de lui et ses aspirations à fonder une famille et mener une existence « normale ».
Ses dons incomparables s’expriment par fulgurances, il compose des symphonies en un mois et donne l’impression de n’exister qu’à travers ses performances inouïes, comme s’il ne pouvait pas être aimé pour lui-même.
L’éternel drame de l’enfant doué dont le génie empêche un développement harmonieux de sa personnalité…
Mozart a vécu la conjonction d’un immense talent et d’un père capable de le remarquer et de le faire prospérer ; tout en étant parfaitement incapable de laisser à son fils l’espace nécessaire pour exister en tant qu’enfant.
C’était un fils des étoiles qui à l’égal d’une météorite brille de mille feux sous les regards émerveillés des hommes aux pieds lourds et s’éteint rapidement dans le froid de l’éther.
Comme ces cailloux noircis, dont on ne connaît pas l’origine, son corps fut perdu mais sa magie continue de nous éblouir.
J’avais envie de rappeler aujourd’hui que sa souffrance fut sans doute aussi grande que le bonheur ressenti à l’écoute de son œuvre…
Merci à lui à travers les siècles pour ce que ses 36 années de vie nous ont donné et à demain
by Manuel at 08:26:08
04.12.05
Dimanche 4 décembre
Instants magiques !
Hier matin, j’ai pu goûter à des moments exceptionnels, comme si le ciel qui avait été si énervé vendredi soir en Provence avait évacué toute sa colère et se réveillait avec la simple intention d’éclabousser le monde de… beauté.
L’air était paisible mais chargé d’énergie positive, de celle qui donne envie de faire beaucoup de choses.
L’un des premiers plaisirs de cette belle journée fut d’immortaliser ce panorama afin de le partager avec vous !
Je ne saurais décrire l’émotion que je ressens lorsque j’ai l’immense privilège de pouvoir être là…
N’oublions pas que « chaque jour est le premier jour du reste de notre vie... » même lorsque nous n’avons pas la chance que le ciel nous le rappelle de si éclatante manière.
Excellent dimanche à vous et à demain…
by Manuel at 08:48:32
03.12.05
Samedi 3 décembre
Le peuple est idiot…
…et les politiques ont bien raison de s’en méfier !
En voulez-vous une preuve définitive et de plus largement méconnue (Hors d’Helvétie) ?
Le 27 novembre dernier, les Suisses ont été convoqués aux urnes afin d’approuver ou de rejeter un moratoire de 5 ans sur les OGM qui en cas d’acceptation interdirait de cultiver des plantes transgéniques ou d’élever des animaux génétiquement modifiés.
Qu’on fait ces irresponsables ?
Avant de donner la réponse, il faut savoir que la Suisse est le seul pays « européen » dont les citoyens ont eu à se prononcer sur ce sujet par une votation, ceci en vertu du système de démocratie directe cher à mes compatriotes.
Alors qu’ont-ils fait ?
Ils ont décidé l’interdiction de tout OGM en Suisse pour 5 ans à une double majorité de 55,7% ainsi que de tous les cantons (Je vous détaillerai un jour la mécanique) et… j’ai fait comme eux !!
Ce qui est remarquable dans cette votation, c’est qu’elle était le résultat d’une initiative populaire « pour des aliments produits sans manipulations génétiques », pour résumer d’une pétition lancée par des citoyens qui a été signée par plus de 120'000 personnes en quelques semaines. (Pour information, le système suisse de démocratie directe oblige le gouvernement à soumettre au vote toute initiative recueillant plus de 100'000 signatures !)
Que doit-on comprendre et tirer comme enseignement de cette votation ?
Que même si les Suisses sont des ODNI (Objets Démocratiques Non Identifiés) dans l’Europe politique dont ils ont malheureusement refusé de faire partie, ils ont une tête, 2 bras, 2 jambes et un corps au milieu ; ils ont aussi couramment des enfants, des parents, de la famille, un travail, un logement, une voiture ; ils doivent se nourrir pour survivre, leurs enfants vont à l’école et ils espèrent que demain sera meilleur qu’aujourd’hui…
Pour le dire autrement, je suis convaincu que si une votation populaire était organisée à l’échelle du continent elle obtiendrait le même résultat : NON aux OGM !
Les gens ne veulent pas de vos cochonneries trafiquées, ils refusent de manger des plantes ou des animaux dont des savants plus ou moins fous auraient modifié la nature (Je mentionne la viande par compassion, car en tant que végétarien…).
Tout n’est pas à vendre, la démocratie au premier rang en compagnie de la santé, de la liberté d’expression et du droit à disposer de soi-même.
Comment les nobles idéaux historiquement rattachés à l’exercice du pouvoir par le peuple ont-ils pu être à ce point bafoués ? Les marchands du Temple, un temps chassés par Jésus sont revenus encore plus forts, encore plus nombreux, encore plus déterminés à s’enrichir sur le dos des imbéciles que nous sommes.
Je suis fier de ce vote car il entrouvre une porte, il donne notamment des arguments aux paysans africains chez qui les grandes multinationales vont tester leurs OGM et qui n’en veulent pas, il prouve par l’exemple qu’il est indispensable que les citoyens soient consultés sur tout sujet qu’ils estiment important pour leur avenir, etc…
En 2005, les sociétés occidentales devraient être assez évoluées pour qu’aucun lobby ne soit plus en mesure d’empêcher l’expression de la démocratie !
Oui, nous en sommes loin, oui la situation s’aggrave chaque année mais surtout oui nous pouvons faire quelque chose. En ce qui concerne les OGM, en commençant par systématiquement contrôler ce que nous achetons et en boycottant tout produit qui en contient.
Les autorités « démocratiques » européennes ayant une liasse de billets à la place du cœur, sachons leur parler !
Signé : Un citoyen irresponsable et stupide qui est fou de joie du vote qu’il a contribué à exprimer…
A demain
N.B : En référence à l’image qui illustre cette chronique, rappelons-nous que la maladie de la vache folle et ses dérivés est due à la brillante idée de « savants » qui ont décidé de faire manger de la viande à des herbivores…
by Manuel at 07:27:16
02.12.05
Vendredi 2 décembre
Austerlitz, la peine de mort et les pitbulls…
Ma chronique de ce jour était prête depuis un certain temps, depuis que j’avais compris que le gouvernement français ne commémorerait pas le bicentenaire de la plus éclatante victoire de Napoléon.
Depuis que j’avais lu le discours que Bonaparte avait tenu à ses troupes la veille de la bataille, particulièrement cet extrait :
« Soldats, je dirigerai moi-même tous vos bataillons. Je me tiendrai loin du feu, si, avec votre bravoure accoutumée, vous portez le désordre et la confusion dans les rangs ennemis ; mais, si la victoire était un moment incertaine, vous verriez votre Empereur s’exposer aux premiers coups, car la victoire ne saura hésiter, dans cette journée surtout où il y va de l’honneur de l’infanterie française, qui importe tant à l’honneur de toute la nation.
Que, sous prétexte d'emmener les blessés, on ne dégarnisse pas les rangs, et que chacun soit bien pénétré de cette pensée, qu'il faut vaincre ces stipendiés de l'Angleterre qui sont animés d'une si grande haine contre notre nation.
Cette victoire finira notre campagne, et nous pourrons reprendre nos quartiers d'hiver, où nous serons joints par les nouvelles armées qui se forment en France; et alors la paix que je ferai sera digne de mon peuple, de vous et de moi. »
Il ne s’agissait pas dans mon esprit de défendre ou de cautionner cette hécatombe, quoique de tous les engagements napoléoniens Austerlitz soit le moins contestable, mais de stigmatiser la différence d’élan, d’engagement et d’ambition des nations en à peine 2 siècles…
Et l’annonce de la 1000ème exécution capitale aux Etats-Unis depuis son rétablissement en 1976 est tombée, Napoléon me semblait moins sauvage. Kenneth Lee Boyd a été froidement tué par la justice de son pays pendant que je rédigeais ces lignes.
Et l’annonce de la mort en Suisse d’un petit garçon de 6 ans, tué par 3 pitbulls près de Zurich a définitivement coupé mes élans impériaux.
Qu’un enfant qui se rendait seul à son école distante de quelques centaines de mètres puisse être sauvagement massacré en Suisse, pays théoriquement paisible, surveillé et organisé, donne la mesure de la violence et de la folie de notre société, c’est insensé.
Je le ressens encore plus aujourd’hui où je voulais m’appuyer sur les fulgurances napoléoniennes pour mesurer la marche des siècles.
La boucherie continue, elle n’est plus le fait d’un homme et d’un destin à l’ambition démesurée, elle est devenue le lot quotidien d’une société à la violence banalisée qui a noyé son projet dans le sang et les larmes.
Etait-ce pour cela que Napoléon a rêvé et que tant de nos semblables sont morts ?
A demain…
by Manuel at 07:16:54
01.12.05
Jeudi 1er décembre
Journée Mondiale de Lutte contre le Sida
25 millions de morts dont 3 pour la seule année 2005 et 40 millions de personnes infectées…
Plus de 10 millions des personnes infectées ont entre 15 et 24 ans…
C’est le bilan chiffré d’une pandémie à laquelle le monde s’est habitué car pour la plupart « on ne meurt plus du Sida grâce aux trithérapies ».
C’est vrai et c’est faux…
C’est vrai en Occident pour certaines personnes dont le nombre augmente heureusement chaque année, c’est totalement faux en Afrique par exemple.
Alors plutôt qu’un long discours, j’ai choisi d’illustrer cette journée par cette photo prise par votre serviteur le long de la côte mauritanienne.
Elle montre l’inénarrable beauté de l’Afrique et elle nous met en garde :
« Où sont ses habitants ? »
Bonne journée à eux et à vous, à demain…
by Manuel at 09:25:23