30.07.05
Dimanche 31 juillet
Le mystère du figuier…
Ce qui est devenu une énigme totale pour nous sera peut-être résolu cette année par mes chers lecteurs… car le mystère du figuier s’épaissit à chaque fois un peu plus !
Voilà l’objet de notre questionnement :
Le contexte est le suivant, chaque année notre figuier se couvre de fruits avec un enthousiasme jamais démenti. Elles grossissent, elles grossissent, elles grossissent jusqu’à… tomber toutes par terre en quelques jours !
Les différents spécialistes consultés nous ont donné de nombreuses explications, de l’absence d’un arbre mâle ou femelle à proximité (Ils n’étaient cependant pas capables de déterminer le sexe du nôtre, à fortiori de nous vendre son conjoint) au manque d’eau en passant par un trop fort arrosage…
Celui qui aurait pu s’y retrouver là-dedans n’est pas dans ma tribu !
Cette année, comme d’habitude, nous nous sommes laissés convaincre que cette fois « cela marcherait », que nos figues si charnues, si belles franchiraient le cap et… non…
Elles ont commencé leur chute dramatique hier !
Alors, si l’une ou l'un d’entre vous a une idée, elle sera la bienvenue car ce n’est pas drôle de se réjouir devant un arbre débordant de fruits et de les retrouver jonchant le sol quelques heures plus tard.
Merci pour lui et merci pour nous !
A demain...
by Manuel at 22:56:21
Samedi 30 juillet
Oglaigh nah Eireann a déposé les armes !
L’IRA dont « Oglaigh nah Eireann » est le nom gaélique a officiellement renoncé à la lutte armée en Irlande du Nord, cette nouvelle n’a pas été commentée et reprise avec assez d’intensité car c’est une page sanglante de plus de 35 années qui se tourne…
La première conséquence de cette décision sera le départ rapide des troupes anglaises et le démantèlement de leurs installations symboles (Camps, miradors, etc…), la seconde, sans doute la plus porteuse d’avenir, concerne la relance d’un gouvernement dont la responsabilité serait partagée entre protestants et catholiques, ou pour le dire autrement entre le Pasteur Ian Paisley (Leader du Parti Unioniste Démocratique qui répond au curieux acronyme en français de DUP !) et le chef du Sinn Fein Gerry Adams.
Ce sont effet les unionistes qui ont bloqué l’assemblée provinciale en 2002 en refusant de siéger aux côtés des catholiques, une pierre de plus dans le jardin irlandais déjà rougi du sang de plus de 3'600 personnes…
La communauté internationale doit peser de tout son poids (Démocratique, n’est-ce pas W ?!) pour encourager et soutenir cette avancée majeure car elle est fondamentale pour le peuple irlandais et porteuse d’espoir pour tant de conflits nationalistes à travers le monde.
Je tiens d’ailleurs à faire mention ici de Mary Robinson, (Qui a soutenu « CyberDodo » lorsqu’elle était Haut Commissaire aux Droits de l’Homme de l’ONU), Présidente d’Irlande de 1990 à 1997 qui avait rencontré Gerry Adams en juin 1993 et s’était fait vertement tancée par John Major pour ce geste.
Elle doit particulièrement goûter ces instants historiques…
Bravo à tous les ex-protagonistes de cette inacceptable guerre de religions d’avoir choisi le camp de la paix et longue vie à vous et à vos décisions !
A demain
by Manuel at 08:11:36
29.07.05
Vendredi 29 juillet
Conte de Provence
C’est l’histoire d’un berger orphelin des Monts de Vaucluse qui n’avait pas beaucoup fréquenté l’école. A force de travail et de détermination, même l’été il fatiguait le soleil, il avait réussi à se construire un beau cabanon au milieu de belles terres, les siennes.
Son courage avait forcé sa chance, au départ vacillante, et il avait épousé la plus belle et la plus gentille fille de la région, quel bonheur !
De cet amour lumineux sont nés plusieurs bambins, de gentils et sympathiques gaillards qui ont fait leur premiers pas sous les yeux émerveillés et pareillement complices de leurs parents et de l’astre du jour qui s’était pris d’affection pour ce bipède décidemment différent des autres.
Les années passèrent, l’aîné était devenu aussi grand que le père dont il faisait la fierté. Il fallait les voir faire le marché du samedi matin, le berger avait la tête si droite qu’il aurait pu apprendre comment défiler au plus valeureux des militaires de Salon de Provence.
Rien n’était impossible pour son fils, il le voyait médecin, avocat, ministre même !
Mais le fils, né sous un chaud soleil d’été, avait plus la bosse de la sieste que celle des mathématiques… Les discussions tournaient souvent à l’affrontement, avec le père rappelant à son rejeton qu’à son âge cela faisait déjà beaucoup d’années qu’il se levait à l’aurore, samedi et dimanche compris, pour aller travailler dans les champs jusqu’à tomber de fatigue.
Immanquablement, comme lorsque le Mistral emporte le linge à qui il manque des pincettes, une porte claquait pour marquer leur incompréhension grandissante.
Petit à petit, les orages se firent plus nombreux et le mistral plus violent jusqu’au jour où… le père dit à son aîné d’aller dans sa chambre chercher ses devoirs afin que sa femme, qui avait de l’instruction, les contrôle.
Occupé à préparer le repas du soir, ils eurent besoin d’une bonne demi-heure pour réaliser qu’il n’était pas revenu. La mère traversa la cour et alla ouvrir la porte de la chambre mais… de fils, il n’y avait pas.
La chambre était vide, le pitchoun était parti !
Revenant en courant vers son mari, elle tenta de retenir ses pleurs, sans beaucoup de succès, pour lui annoncer la terrible nouvelle. Le berger ouvrit de grands yeux, ses lèvres s’écartèrent mais aucun son n’en sortit, remplacé par de lourdes larmes qui vinrent achever leur triste course par un goût salé dans sa bouche muette.
Il attrapa sa casquette, sauta dans sa voiture et partit sur la route qu’ils avaient empruntée si souvent. Les heures succédèrent aux heures, les kilomètres aux kilomètres, les larmes aux larmes, rien… le désert, son petit avait disparu…
Gentiment, la gendarmerie tenta de lui dire « qu’à cet âge, cela arrive… », « qu’il ne faut pas s’inquiéter… », que pouvaient-ils comprendre ? Il avait perdu 2 familles, celle qu’il aurait aimé avoir petit et celle qu’il avait construite, 2 familles…
Alors, il revint chez lui, posa sa casquette et se rendit sur la terrasse. Là, où avec le pitchoun, ils regardaient les étoiles, la vallée et les hommes d’en bas. Il s’étendit sur le dos, la pierre était chaude, le ciel scintillait et il se mit à parler à voix haute…
« Mais où es-tu mon petit ? Qu’est-ce que j’ai pu faire pour que tu partes ? Je t’aime tant, je t’aime plus que je m’aime moi… Je ne sais même pas ce que je n’ai pas fait bien. Oh Mon Dieu, aide-moi, aide-moi à retrouver le petit, s’il te plaît »
En prononçant son adresse à son créateur, il avait fermé les yeux alors il ne le vit pas arriver. Lorsque sa main toucha son épaule, il sursauta autant que les jeunes veaux quand ils touchent la clôture électrique la première fois, il se redressa d’un bond et le vit…
« Merci Mon Dieu, il est revenu »
Le père et le fils tombèrent dans les bras l’un de l’autre, leurs larmes s’essuyèrent sur l’épaule de l’autre tandis que l’air de la nuit résonnait de leurs reniflements incessants.
Le fils dit : « Pardonne-moi… », le père l’interrompit « Non, pardonne-moi toi parce que si tu es parti, c’est de ma faute. Comment mon fils peut-il préférer être loin de moi alors qu’il est tout pour moi… ».
Le fils reprit « Je suis parti parce que j’ai l’impression que tu veux décider pour moi de ma vie », « Non, je veux que ta vie soit plus belle et plus facile que la mienne… ».
L’échange dura encore longtemps, sous l’œil ému de la maman qui les observait de loin.
Ils n’oublièrent jamais cet épisode de leurs destins respectifs, réalisant que si la détresse pouvait si facilement être partagée, l’amour vrai qui les unissait leur permettrait à l’avenir encore plus de dialogue, de bonheur et de compréhension…
A demain…
P.S : Bon anniversaire à l’ami Pierre, du fond du cœur !
by Manuel at 11:57:17
28.07.05
Jeudi 28 juillet
Du Paradis à l’Enfer…
Mercredi 27 juillet – 3 ème étape – Saint-Etienne-les Orgues Sisteron soit 50,4 kilomètres = 64'627 pas
Que dire d’une telle journée ?
Qu’elle devait augurer une semaine à travers les Préalpes jusqu’à la frontière italienne et qu’elle a lentement mais sûrement changé sa coloration au fil des heures qui passaient ! Il est actuellement 3 heures du matin, je rédige cette chronique dans une chambre « d’hôtel » de Sisteron et je m’interroge sur le sens de notre expérience du jour…
Ma belle Alice nous a conduit à Saint-Etienne-les-Orgues ce matin afin d’y reprendre notre marche là où nous l’avions arrêtée, il y a une dizaine de jours. Le GR6 nous tend les bras mais la montée vers la Montagne de Lure est tout sauf une sinécure, avec une déclivité importante, les sacs se font lourds.
Après 2 heures de montée, nous parvenons à Notre Dame de Lure qui est en pleine restauration grâce à une extraordinaire équipe de bénévoles, l’endroit est magique
L’ascension reprend dans un sous-bois revêtu d’un douillet tapis de feuilles mortes, la lumière est remarquable
4 heures après notre départ, nous parvenons enfin au sommet et nous nous arrêtons pour déguster le pique-nique qui, entre autres, pèse dans notre dos depuis trop longtemps.
Nous reprenons peu après notre cheminement sur les crêtes pour atteindre le Col du Pas de la Graille et entamer une descente vertigineuse, pour ne pas dire dangereuse
Au détour du sentier, un champ de framboises nous réconforte, semblant nous récompenser des efforts déjà consentis
La longue descente reprend, la chaleur est si étouffante que nos réserves d’eau diminuent rapidement jusqu’à tomber à sec ! Le destin nous viendra-t-il en aide ? Le Jas des Bailles s’annonce alors avec l’étrange apparition d’une structure sur pilotis, qui n’est autre que la propre chambre du propriétaire de ce gîte d’étape qui nous réapprovisionne volontiers.
Non sans nous avoir fait goûter son sirop de menthe, fait « maison » à base de plantes du jardin. Il est vraiment dommage que les goûts et les odeurs soient impossibles à partager sur Internet car vous seriez conquis !
Dans la descente qui a repris, nous faisons de surprenantes rencontres qui nous prouvent qu’il n’est pas toujours aisé de repartir de ces contrées…
L’environnement est splendide
Mais mes chers garçons sont épuisés, le calcul de distance effectué avant notre départ s’avérant totalement erroné. Nous avions planifié une étape totale d’environ 35 kilomètres et nous découvrons en arrivant à Valbelle que nous avons déjà parcouru plus que cette distance.
Tout en ayant encore une quinzaine de kilomètres à marcher jusqu’à Sisteron ! Je propose donc à Michael et à Manu de faire du stop et de me laisser seul terminer l’étape, leurs visages défaits répondent pour eux. L’I-Pod offert par Dominique crée alors l’ambiance sonore, je lance l’appel appris sur le Chemin de Compostelle à mes habituels compagnons de galère et je poursuis mon périple avec une compagnie différente…
Le panorama devient exceptionnel !
Je vois bientôt passer Michael et Manu dans une voiture dont l’aimable conductrice me propose aussi de profiter, je décline poliment car j’ai enfin atteint l’état de délabrement physique qui fait que ce n’est plus le corps qui avance mais l’esprit, et on n’est jamais seul dans ces cas-là.
Il y a ceux qui marchent avec vous et ceux pour qui vous marchez… Arrivé à une intersection, 2 panneaux qui se regardent me donnent la mesure de l’étape du jour et de ce qui sera nécessaire à sa conclusion.
Dans une grande ligne droite, écrasée de soleil, où les voitures passent à toute allure je remarque cette stèle et réponds bien volontiers à sa demande…
Enfin, plus de 10 heures après avoir quitté Saint-Etienne-les Orgues, j’arrive enfin à Sisteron !
Retour au point de départ, notre « chambre » à l’hôtel de la Citadelle. Elle « bénéficie » d’une température que ne renierait pas un sauna finlandais, sa fenêtre donne sur une rue très accueillante puisque voitures, motos et piétons avec bruits de moteurs, klaxons et éclats de voix se disputent ses faveurs et m’empêchent absolument de dormir malgré mes 50 kilomètres de marche, un dénivelé « sympathique » et un épuisement quasi complet…
Les propriétaires de cet « hôtel » ne doivent apprécier ni les pèlerins, ni les marcheurs puisque des chambres donnant sur la Durance et donc sur le calme existent !
Je ne sais ce que je vais décider tout à l’heure, au lever du jour, mais à l’heure actuelle je me vois plutôt prendre un bus pour rentrer que tenter une nouvelle étape après celle d’hier ET une nuit blanche…
Le destin est décidemment très farceur, peut-être voulait-il que notre famille soit réunie cette semaine au lieu de me voir crapahuter dans les montagnes ?
Qui vivra verra !
A demain…
by Manuel at 07:34:30
26.07.05
Mercredi 27 juillet
Discovery en orbite, tout est-il réglé ?
Avec la mesure qui le caractérise, W a déclaré « qu’il remerciait les hommes et les femmes qui ont contribué à relancer le programme spatial américain, pour lequel ce vol est si important » rappelant que « les Etats-Unis veulent conserver la première place mondiale dans ce secteur ».
En résumé, la navette spatiale serait la panacée universelle !?
Malheureusement non, puisqu’en 113 vols elle a tué 14 astronautes à rapprocher des 1600 vols de la fusée russe Soyouz qui malgré un plus grand âge et un nombre de lancements incomparablement plus important a moins de morts sur la conscience.
De plus, le vrai problème de la navette américaine est l’effet « d’assèchement » qu’elle a opéré sur les budgets spatiaux de la première puissance économique mondiale. Elle a, en effet, été portée sur les fonts baptismaux avec la promesse de diviser par 10 le coût de mise en orbite par rapport aux fusées traditionnelles.
A l’arrivée, ce coût aura été multiplié par 5 !
Sans compter que le concept même d’un lanceur largement réutilisable a été totalement abandonné au fil des années pour se transformer en un engin hyper sophistiqué qui réclame des mois de révision entre 2 lancements avec les plus de 2 millions de pièces qui le composent.
L’effet navette étant également supporté par l’ISS, (soit la Station Spatiale Internationale) dont la construction n’est toujours pas terminée malgré l’apport régulier des Soyouz qui n’ont, eux, jamais manqué leurs rendez-vous.
Il n’y a d’ailleurs actuellement que 2 occupants dans l’ISS à la place des 7 prévus et nécessaires à son achèvement.
Nous pouvons donc nous réjouir que Discovery soit parvenue à se mettre en orbite et souhaiter un excellent vol à son équipage ; mais cet arbre hors de prix ne doit pas plus longtemps cacher la forêt des besoins spatiaux internationaux.
Nous sommes en 2005, sa conception remonte aux années 70 et si on pensait à l’avenir ?
A demain…
by Manuel at 23:58:09
Mardi 26 juillet
Au cœur d’une chaude nuit d’été…
Que voulez-vous, c’est ainsi ! J’aime me promener la nuit dans la Nature, écouter cette vie, cette activité qui semble même plus intense lorsque le soleil est couché.
Tendre l’oreille aux multiples bruits qui viennent de tous côtés, tenter d’imaginer qui les a provoqués. Deviner ce qu’un mouvement de feuille peut cacher, voire annoncer.
Cette nuit de lundi à mardi fut belle et chaude, la voûte céleste était complice avec une lune très en forme qui donnait son éclairage si particulier à un environnement diurne bien connu et pourtant là si différent.
Lequel est le bon ? Celui dans lequel nous vivons ou l’autre qui dispose sur l’année de même nombre d’heures pour se développer ?
Visite de mon pays imaginaire, première image « normale »
Puis lorsque l’on laisse la bride sur le cou de son imagination, les choses changent
Evoluent
Se révèlent
La nuit n’est pas hostile, la vie s’y poursuit et s’y développe. Comme une sorte de ventre primordial dans lequel demain serait conçu…
Bonne journée !
by Manuel at 06:27:43
25.07.05
Lundi 25 juillet
L’homme est pire qu’un loup pour le loup…
Les récentes polémiques autour du loup me semblent particulièrement démonstratives du « décrochage » opéré entre « homo modernus » et son environnement !
L’adorateur des nouvelles divinités que représentent à ses yeux le triptyque astral :
Télévision – Canapé – Voiture
n’a plus aucun souvenir de la matrice qui l’a généré et de ses autres habitants.
A l’égal d’un gaz (Malodorant !), il se dilate jusqu’à occuper tout l’espace disponible en asphyxiant toutes les créatures qui ont la fâcheuse idée de se trouver à proximité.
Le loup qui n’avait jamais disparu d’Italie et qui n’a pas assez fréquenté l’école, a passé la frontière franco-italienne sans le savoir… Que n’avait-il pas fait ?
Devenant d’un seul coup, l’exemple du sacrifice consenti par certains hommes au profit d’une Nature toujours plus exigeante !
Alors que nous savons presque tous que la réalité est diamétralement inversée…
Quelques jours avant d’aller arpenter ces territoires déchirés entre pastoralisme et conservation de la biodiversité, j’avais envie de hurler à la lune cet appel sauvage !
A demain…
N.B : Pour information, les chiffres officiels estiment à une cinquantaine le nombre de loups vivant dans l’arc alpin, beaucoup de bruit pour rien ou beaucoup de poudre pour peu d’adversaires ?
by Manuel at 08:26:59
24.07.05
Dimanche 24 juillet
Vive le Festival d’Avignon !
Très agréable soirée de samedi dans les rues enchanteresses qui ont vu naître ma belle Alice où nous avons ajouté un nouveau chapitre à notre mois de juillet festivalier…
Nous y étions accompagnés par l’ami Pierre et nos 2 aînés, comme l’atteste cette photo prise par une charmante serveuse que d’aucuns qualifieraient de réductrice (N’est-ce pas Pierre ?), à défaut de castratrice (Psys de tous pays donnez-vous la main !).
L’ambiance d’Avignon en juillet est extraordinaire et je ne peux que vous encourager à venir la vivre à votre tour.
Les vieilles et nobles pierres s’associant aux bienfaits de la Nature et du climat pour créer une atmosphère de rêve
Retour aux choses sérieuses !
Nous sommes allés voir le spectacle de Vincent Roca « sur le fil dérisoire », écrit conjointement par lui et François Rollin. Comment vous dire…. ?
L’écriture est splendide, la performance de mémorisation exceptionnelle (13'000 mots !) mais l’interprétation est « un peu juste »… No more comment !
En attendant l’ouverture de la salle (La file était longue, le spectacle est un succès), nous avons eu le plaisir de voir une présentation de marionnettistes surdoués
Notre prochaine visite à Avignon comprendra à coup sûr une visite au « Cabaret Décadanse », je vous en reparlerai…
Bon dimanche et à demain !
N.B : Excellent anniversaire à Jean-Louis qui, bien qu’il ait décidé de renoncer à sa crinière, est un LION tout à fait remarquable ! Nous t’embrassons tous très fort… et juste pour toi cette image de la roue de la vie, actionnée par le fleuve éternel…
by Manuel at 10:59:45
23.07.05
Samedi 23 juillet
Ils l’ont dit…
Les Etats-Unis, par l’intermédiaire du porte-parole du département d’Etat, ont déclaré qu’ils condamnaient les attentats de Charm el-Cheik et ont offert leur aide au gouvernement égyptien.
Le porte-parole, Kurtis Copper, a également ajouté « qu’il n’y avait pas d’excuse pour s’en prendre à des civils innocents ! ».
Sans que ma prose puisse être en aucune manière une justification quelconque d’actes aussi odieux, je pense que là, les ennemis se sont enfin rencontrés…
Car pour ceux qui commentent l’action politique, diplomatique et militaire de W, il est clair que le principe intangible énoncé par Kurtis Cooper n’est pas respecté par son pays dans bien des « théâtres d’opérations extérieures », selon la dénomination pudique officielle qui s’interdit par exemple de parler de « Guerre en Irak » et préfère utiliser le cache-sexe sanguinolent et puant appelé « Rétablissement de la démocratie ».
Le carnage égyptien est au-delà de l’imaginable et du compréhensible, comme le sont par exemple, les bombes lâchées par erreur sur des habitations irakiennes abritant des familles sans histoires. Les excuses de l’armée américaine ne parvenant curieusement pas à faire revenir à la vie les enfants déchiquetés…
Dans cette confrontation totale que la première puissance du Monde a laissé se développer entre des modèles de sociétés humaines devenus contradictoires, tous les moyens sont désormais légitimes, c’est effrayant.
Qui ne peut comprendre que si l’on touche à un enfant, son père va perdre toute capacité de réflexion ? Qui ne s’identifierait pas à la douleur ingérable d’une mère qui a perdu sa famille ? D’un mari qui pleure son épouse ? Etc…
Tout ce désespoir mâtiné de religiosité de premier ordre, dans ce qu’elle peut avoir de plus absolu et de plus sectaire ; de moins aimant dans le sens amour et de plus aimant dans celui d’attirant, permettant à ces foules de trouver dans une autorité supérieure la caution nécessaire pour mener leurs massacres aveugles.
N’avez-vous pas entendu certains soldats de la « coalition » expliquer lors d’interviews qu’ils plaçaient leur destin dans les mains de Dieu et qu’ils avaient confiance ?
Je peux comprendre la référence à Dieu mais croient-ils vraiment que leurs balles soient bénies ? S’ils veulent placer leur réflexion sur le terrain de la foi, ne devraient-ils pas se demander de qui la guerre est la fille infâme ?
Celle de Dieu ou celle du Diable ?
Faisant d’eux soit des fidèles bientôt récompensés ou des âmes perdues au service du Mal, l’alternative est terrifiante…
Pourquoi 50 morts seraient-ils moins cotés en Irak, qu’en Angleterre ou en Egypte ? Un être humain a droit au même respect qu’il soit blanc, noir, jaune, chrétien, musulman, juif ou athée, etc… etc… etc…
La violence en cours dans notre Monde est terrible, il appartient à chacun de la combattre en appliquant le principe simple et universel rappelé par Kurtis Cooper : « Il n’y a pas d’excuse pour s’en prendre à des civils innocents ».
Principe également et surtout à usage interne !
Seul l’amour peut faire taire les cris de douleur et de vengeance, parce qu’autrement cette escalade diabolique prépare des horreurs que nous ne sommes même pas capables d’imaginer… A fortiori de vivre…
A demain…
P.S: La lune sanglante de ma chronique d'hier était donc bien annonciatrice de malheurs...
by Manuel at 08:14:20
22.07.05
Vendredi 22 juillet
Full Moon…
Pleine lune sanguine hier soir, comme si l’astre de la nuit faisait écho visuel à bien des horreurs commises en ce bas monde…
Et vous qu’en pensez-vous ?
A demain…
by Manuel at 09:08:38
21.07.05
Jeudi 21 juillet
Mardi 19 juillet – 2 ème étape – Oppedette Saint-Etienne les Orgues soit 34,2 kilomètres = 43'854 pas
L’impressionnante expédition nocturne de Michael vers le Ventoux s’étant déroulée dans la nuit précédant notre deuxième étape, j’ai trouvé normal d’en parler avant que de faire le récit de notre pérégrination avec Manu.
C’est pourquoi, nous poursuivons avec vous les prémisses de notre aventure vers Rome avec un jour de décalage…
Départ, dans la joie, de cette deuxième journée de marche vers 11h00 près du Canyon d’Oppedette
Il fait déjà chaud et la Mairie d’Oppedette nous offre quelques instants de douce fraîcheur
Le village appartient définitivement à la catégorie des « perchés »
Peu avant de passer vers le camping de Valsaintes, les perspectives sont impressionnantes
Le chemin s’égaye en pleine forêt pour un moment très agréable, avec traversées de gués (A sec !) et autres passages sympathiques
La frondaison s’ouvre le temps d’une échappée lointaine
Pour retrouver son agréable protection contre une lourde chaleur
Les meilleures choses ayant une fin, nous « sortons » de notre carte IGN et sommes contraints d’emprunter le goudron qui n’apprécie que modérément le poids (Pourtant modéré…) de votre serviteur !
Nous passons près de Revest des Brousses
Pour remarquer que la Nature a des penchants curieux
Mais aussi une beauté incroyable
Une dizaine de kilomètres avant notre arrivée, nous avons eu un échange extraordinaire avec Manu qui m’a dit être convaincu qu’il « devait y avoir quelque chose après la mort » et m’a demandé mon avis. La profondeur des paysages qui nous entouraient plus la chaleur représentaient le meilleur écrin pour laisser s’exprimer librement nos convictions.
Quel privilège tout d’abord d’avoir des fils aussi fantastiques et de pouvoir partager de tels moments avec eux. Lorsque Manu m’a demandé de lui parler de ma mère qu’il n’a jamais connue puisqu’elle était décédée longtemps avant sa naissance, j’ai vraiment senti des liens invisibles se renouer à travers le temps et l’espace, là sur un chemin de Provence une grand-mère a sans doute eu pour la première fois un moment de tendresse avec son petit-fils…
Je vous assure que ce sont des instants inoubliables et fondateurs, c’est aussi cela la magie du chemin, donner aux pauvres mortels que nous sommes la chance d’entrevoir d’autres perspectives…
Plus de 7 heures après notre départ, nous arrivions enfin à Saint-Etienne les Orgues. Nous nous sommes immédiatement rendus à l’église afin de les admirer (Les orgues !), l’ambiance était…
merveilleuse mais d’orgues, il n’y avait point ! Il nous fallait l’explication… obtenue grâce à la charmante Elisabeth de l’Office du Tourisme, ici en compagnie de Manu,
toute la lumière allait enfin être faite sur le mystère des orgues disparues !
Il y a un millier d’années, 2 villages se faisaient face, seulement séparés par une rivière : la Laye. D’un côté, le village de Saint-Etienne de l’autre « Ausonica » devenu « Onègues » en provençal qui évoluera en « Orgues ».
Dévastée par la peste et les ravages de Raymond de Turenne (Sénéchal de Stanislas de Duras qui commit des atrocités en 1390), la région se dépeupla.
Lorsque les hommes revinrent, quelques années plus tard, ils choisirent de se regrouper autour de l’église et des 2 villages ancestraux de n’en faire plus qu’un !
Voilà pourquoi d’orgues, il n’y a pas ; avantageusement remplacés par la gentillesse et l’accueil de ce village sympathique, si vous vous trouvez dans les parages, je vous recommande un arrêt prolongé sur la place ombragée…
Nous allons à présent faire une pause de quelques jours afin de finaliser l’itinéraire de notre traversée vers l’Italie car le chemin promet d’être aussi superbe que difficile et je veux le préparer le mieux possible afin que Manu garde le meilleur souvenir de ces « amuse-bouches » avant le vrai grand départ de mai 2006.
Mais quel plaisir de vivre ces moments et de les partager avec vous !
A demain…
by Manuel at 07:23:18
20.07.05
Mercredi 20 juillet
Reach the summit and see beyond...
Lundi soir, j’étais occupé à définir et contrôler l’itinéraire de notre deuxième étape vers Rome lorsque Michael (Le pèlerin de Compostelle, 17 ans depuis quelques jours) est arrivé vers moi, nous avons échangé à bâtons rompus sur divers sujets jusqu’à l’instant où je lui ai demandé s’il comptait m’accompagner le lendemain…
Sa réaction immédiate fut plus qu’évasive, pour résumer « il n’avait pas envie ! ».
Je me suis alors permis de remarquer qu'il était vraiment dommage de vivre des courbes inversées, une qui pointe vers le haut en terme de taille et une autre vers le bas pour ce qui était de son désir de dépassement de lui-même puisqu’il n’était déjà pas venu lorsque nous avions fait le Ventoux avec Manu ou la première étape vers Rome.
Sur ces amabilités, nous nous sommes souhaités une bonne nuit, embrassés et « dodo »… jusqu’à 5h20 à peu près où le téléphone nous a réveillé !
C’était Michael qui nous prévenait qu’il lui faudrait encore environ 1 heure pour atteindre le sommet du Ventoux et nous priait de venir le chercher… Plongés en plein questionnement, nous nous sommes précipités sur la voiture et « hop départ ».
Au débouché sur le plateau de Sault, il est 6h08
Le chalet Reynard, 6h31
Bientôt le sommet, dans quel état va-t-on retrouver Michael ?
D’autres se sont visiblement déjà inquiétés pour Michael…
Ca y est, il est avec nous, très fatigué mais entier !
Fidèle à sa légende, le Ventoux nous démontre une fois de plus que « là-haut les règles sont différentes »
Et en dernier hommage à l’exploit de Michael, le Ventoux nous gratifie d’une ambiance étonnante
Sur le chemin du retour à la maison, les questions fusent, la plupart ne sont même pas formulées et peuvent se résumer en une seule double : « Qu’est-ce qui peut pousser un adolescent de 17 ans à marcher plus de 40 kilomètres, en pleine nuit, se sent-il obligé de le faire pour satisfaire son père ? »
Michael, comme s’il percevait mes interrogations nous explique qu’il se laissait gagner par une douce torpeur depuis le début des vacances (Bien qu’il révise tous les jours !) et qu’il avait besoin de se confronter à quelque chose de grand !
Mais seul et dans des conditions difficiles…
Sa joie fut totale lorsqu’il me demanda, ironique et joyeux :
« Alors, tu ne croyais pas que j’en serais capable ? »
Si, mon fils, tu peux prendre ta vie entre tes mains et en faire une œuvre de bonheur et d’accomplissement, tu as le talent pour ça et tu en as aussi la volonté, c’est merveilleux, je suis très fier de toi.
J’ai conclu sur le fait qu’il n’était bien sûr nul besoin de gravir des montagnes pour que nous le pensions.
Quoique entre vous et moi, je suis convaincu « qu’exercer sa volonté et son ambition » sur des pentes raides et de longues pérégrinations rend beaucoup plus aisé le chemin de la vie…
Surtout pour des adolescents en 2005 !
A demain
by Manuel at 09:12:00
18.07.05
Mardi 19 juillet
Histoires d’insectes !
De tailles différentes mais tous volants…
Je commence par celui-ci qui faisait partie d’un essaim particulièrement bruyant, d’abord tel que nous l’avons vu
Puis, comme le zoom permet de le découvrir
Un peu plus tard, notre cadet Mallory est arrivé essoufflé en nous disant :
- Venez voir, c’est extraordinaire !
Nous l’avons tout de suite suivi pour qu’il nous montre sa découverte :
- Regardez, c’est la toute petite fourmi qui tire la grosse guêpe !
De plus près...
C’est donc vrai que dans la vie tout est question de mesure ! (Et de courage…).
A demain
by Manuel at 23:54:49
17.07.05
Lundi 18 juillet
Dimanche 17 juillet - 1 ère étape – Apt Oppedette soit 31,6 km = 40'520 pas
Pourquoi parler de première étape ? Le lieu de départ est le même que pour Compostelle mais l’aiguille de la boussole pointe plein Est alors que Santiago était à l’Ouest…
Rome !
Ce nouveau pèlerinage était programmé pour le mois de mai 2006 mais mon âme et mes semelles me démangeaient trop alors je n’ai pas résisté au plaisir de me laisser la liberté de parcourir quelques étapes durant cet été.
J’y reviendrai plus longuement lorsque, David Torondel et moi, aurons mis en ligne le journal dédié à cette nouvelle aventure…
Pour aujourd’hui, rien n’était prévu mais cela fait si longtemps que j’ai étudié l’itinéraire que lorsque j’ai « craqué », il n’y avait pas beaucoup de préparation à terminer avant de m’élancer !
Craqué ? Oui, devant la montagne de questions que ce Monde me pose, j’ai ressenti l’impérieux besoin d’aller en franchir quelques unes…
Le moment de mon départ n’était pas le plus judicieux puisque le Vaucluse était le département le plus chaud aujourd’hui et qu’à 13h00, je suis parti sans manger sous un soleil réellement très très en forme !
Au fond, très loin derrière ces montagnes, il y a l’Italie…
La magie du chemin est tout de suite palpable
Il a fait si chaud que le goudron fondait…
La tentation que ce « Saint Pierre » là soit le bon n’a pas duré car je sais à présent que c’est le chemin qui compte encore plus que le lieu d’arrivée, quoique...
Bref rappel de la destinée générale...
Le Colorado provençal !
L'entrée du village de Gignac
Après seulement une vingtaine de kilomètres, on se sent déjà loin…
Le village de Viens sur son éperon rocheux (+ votre serviteur dans un autoportrait fatigué…)
Dans ce charmant village…
Saint Ferréol, actuellement occupé par une exposition de peinture !
Peu avant Oppedette…
Mission accomplie pour aujourd’hui, étant tombé en panne sèche (Eau !) peu après Viens, je me suis desséché en quelques kilomètres et, à la limite du malaise, ai interrompu cette première étape juste avant Oppedette ; mais quelque chose me dit que je vais y revenir rapidement avec Michael et Manu pour reprendre le chemin là où je l'ai laissé...
Je me réjouis, c’est merveilleux d’être à nouveau en marche !
A demain
by Manuel at 22:36:12
16.07.05
Dimanche 17 juillet
La France a-t-elle perdu la main ?
L’échec de la candidature de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques de 2012 n’est-il qu’une péripétie dans la vie d’un grand pays ou au contraire la démonstration répétée d’un « problème français » ?
Tous les étrangers ayant des contacts fréquents avec les médias hexagonaux savent bien qu’ils décernent les titres et les médailles avant les épreuves et que souvent le réveil est douloureux…
La récente comparaison de la couverture par la presse française ou anglo-saxonne de la compétition pour l’organisation des Jeux est plus que révélatrice de ce « mal français » car que pouvions-nous lire, voir ou entendre ?
D’un côté, la messe était dite ; Paris avait le meilleur dossier, unanimement reconnu par les professionnels, les sportifs et le comité d’évaluation du CIO. De l’autre, 2 ou 3 villes se partageaient les faveurs avec 2 challengers principaux : Paris et Londres. Suivait une présentation relativement équilibrée des forces et des faiblesses de chaque candidature.
Paris a mis en avant ses entreprises et ses sponsors, le film présenté à Singapour était d’ailleurs incroyable, on y voyait plus de Renault que de sportifs !
Le film anglais était lui plein d’émotion et d’ambition populaire, pas de club d’entreprises mais une universalité de l’esprit olympique…
En élargissant le débat et en revenant au titre de cette chronique qui paraîtra polémique à certains, je déraperai en commentant le modèle social français et anglais. Les Français jugent le système anglais comme sauvage et tout entier orienté dans l’intérêt d’un patronat assoiffé de sang ouvrier, une jungle sans âme vendue au grand capital.
Les Anglais sourient et remarquent que leur pays inhumain a 2 fois moins de chômeurs que le paradis français des travailleurs, incompréhension garantie.
En fin de compte, j’opposerai 2 images, celles des icônes des 2 candidatures !
A ma gauche, Bertrand Delanoë, maire socialiste parisien qui revendique publiquement ses choix personnels et politiques (No comment…). A ma droite, Sebastian Coe, ancien député conservateur (Pour l’anecdote), double champion olympique, multiple recordman du monde.
Etes-vous vraiment étonnés du choix du CIO ?
Alors n’en déplaise au Club des Entreprises de Paris 2012, les membres du CIO ont voté pour une ville où l’on parle 200 langues qui a su les faire rêver.
A l’image de Tony Blair qui s’est fait applaudir au Parlement Européen alors qu’il est un des fossoyeurs de la Constitution et le complice de W dans l’attaque illégale de l’Irak !
Nous sommes en 2005, l’époque est à la communication alors plus de Coe et moins de Renault, plus de Zidane et moins de Chirac, plus de gens et moins d’entreprises, plus de jobs et moins de grèves, plus de substance et moins de prestance, et la prochaine fois cela passera...
A demain !
N.B : En hommage nostalgique à la F.F.F. (Fédération Française de Football) qui a su faire émerger au tournant du millénaire des F.F.F. (Funambules Fiers et Féconds), je me demandais pourquoi ils s’étaient transformés en F.F.F. (Financiers Frustrés et Fatigués) ?
Quant à ceux qui trouvent que l’art est aussi difficile que la critique est aisée, j’ose leur conseiller amicalement la lecture du dossier du « Canard enchaîné » consacré aux logements de fonction de l’état français : « Les Gaymard de la République ».
Ils y verront pourquoi une Nation qui a pour devise « Liberté – Egalité – Fraternité » doit se réformer profondément lorsqu’elle est parvenue à ce stade de déséquilibre entre ses citoyens ; à rapprocher du concept des J.O. à Paris préparé par un « Club des Entreprises » brillantissime mais qui n’a pas su faire vibrer l’âme du CIO…
by Manuel at 23:55:16
Samedi 16 juillet
C’est quoi l’amour ?
Ce pourrait être quand un fils de 8 ans découvre qu’il a les mêmes pieds que son papa…
Ou lorsqu’une merveilleuse épouse prépare un met de rêve pour son mari :
Ou encore quand fils et père, pèlerins nostalgiques, empruntent quelques kilomètres d’un certain chemin…
Voire lorsqu’une femme et un homme admirent, enlacés, un superbe coucher de soleil en se réjouissant du prochain jour qu’ils vont partager, et du prochain, et du prochain…
L’amour est partout si on veut bien le voir et lui laisser la chance d’exister !
Ce sera mon souhait du jour en débordant de reconnaissance pour l’amour des miens…
A demain
by Manuel at 00:21:09
15.07.05
Vendredi 15 juillet
La dimension de l’homme !
En ces temps troublés où la violence se déchaîne un peu partout, j’avais envie de nous faire une piqûre de rappel quant à notre vraie taille…
En prenant à peine un peu de hauteur, on peut mesurer que l’on ne représente pas grand-chose et c’est cette constatation qui, je le crains, inspire nombre de monstres depuis la nuit des temps.
Quelqu’un a dit que :
« Si on tue un homme, on est assassin. Si on en tue des millions on est un héros et si on les tue tous, on est Dieu… »
Cette citation m’a à ce point fait réfléchir qu’elle était une des bases de mon livre « Genia », suis-je le seul à avoir la désagréable sensation que beaucoup d’aspirants au titre suprême sévissent en ce bas monde ?
Alors une vue du Paradis ou de l’Enfer ?
A demain…
by Manuel at 00:59:53
14.07.05
Jeudi 14 juillet
40 kilomètres et quelques plus tard…
L’actualité récente (Avènement de S.A.S. Albert II, l’anniversaire de Michael et le Festival d’Avignon), m’a obligé à retarder le récit de l’exploit accompli dimanche dernier par Manuel Jr !
Le fait qu’il vous soit finalement conté un jour de Fête Nationale est un cadre qui lui sied bien, même si Manu n’est pas français. Qu’importe le drapeau pourvu qu’il y ait l’adresse…
Après un séjour en Inde particulièrement exigeant sur le plan émotionnel, je ressentais le besoin d’aller me vider la tête. Or quel est le meilleur moyen pour que j’y parvienne ?
Marcher ! Marcher encore et toujours, remettre mes pas dans ceux de l’humanité pour que, humble et déterminé, les scories du monde « moderne » se détachent et laissent réapparaître la vraie substance de notre parcours…
En termes plus concrets, j’avais décidé qu’une quarantaine de kilomètres dont plus de 30 en montée seraient appropriés pour cette opération de nettoyage intime !
Je pensais y aller seul, qui serait assez fou pour souhaiter m’accompagner ?
Manu s’annonça partant, ceci malgré ma description très claire des difficultés que nous allions rencontrer et un lever programmé à 3h50 pour un départ avant 5 heures. Il est des dimanches matin plus tranquilles, ne croyez-vous pas ?
Au moment d’entrer dans sa chambre, j’hésitais encore, dehors la nuit était noire, les étoiles scintillaient comme une invitation et un vent léger augurait bien de l’expédition mais aurais-je vraiment le cœur de le réveiller ?
Un « C’est toi, Papa ? » décida pour moi.
Un très sympathique petit-déjeuner plus tard (Œufs brouillés de nos poules, tartines confectionnées avec le pain que Alice nous fait tous les jours, agrémentées du miel de nos abeilles), nous faisions notre premier pas à l’extérieur.
Raccord avec l’image précédente qui symbolise la fin de la première montée et l’arrivée tranquille du jour. Quelques kilomètres plus loin, nous voyions pour la première fois notre objectif, cette tache grise là-bas tout au fond en haut de la montagne.
Alors que le chemin commençait à produire ses effets, je m’interrogeais sur le sens des événements récents, leur importance et mon incapacité à ne pas leur donner plus de place qu’ils n’en méritent, un chant d’oiseau a capté mon attention.
Rendait-il hommage à son compagnon ?
A l’égal d’un autre chemin (Mais tous les chemins ne conduisent-ils pas au même endroit ? Nous en reparlerons d’ailleurs bientôt…) cette triste rencontre focalisa mon attention sur la vacuité de la plupart de nos « soucis ». Qu’en restera-t-il dans une semaine, dans un mois, dans un an ? De la même manière, que restera-t-il de nos actions actuelles, dans une semaine, dans un mois, dans un an ?
Manu, le vrai héros du jour, marchait, marchait encore, les kilomètres s’ajoutant les uns aux autres.
En récompense de sa détermination, le chemin était généreux et l’environnement splendide. Comme quoi, il est vrai qu’il faut donner pour recevoir mais lorsque l’on donne vraiment…
La Vallée de Sault s’offrait à nous…
Avec le village de Sault lui-même, perché sur son éperon rocheux
La montée du Ventoux pouvait commencer, elle allait durer 26 kilomètres. Dans la tradition à présent établie des questionnements personnels auxquels le chemin me donne une réponse, j’ai plaisir à partager cette anecdote avec vous. Je m’interrogeais sur certains agissements et sur les profits que pourraient en tirer leurs auteurs lorsque nous avons croisé cette bâtisse écroulée…
Sympathique façon de me rassurer, « rien ne dure jamais», j’ai continué avec le sourire…
Nous montions toujours, Manu remarquable de courage ne se plaignait pas, les heures passaient, voilà maintenant près de 7 heures que nous étions partis avec une seule pause de 10 minutes…
Les efforts de Manu commençaient à être récompensés puisque nous étions enfin parvenus sur le chemin de la crête, plus que 5 kilomètres !
Qu’ils furent longs et pénibles, Manu ne se plaignait pas mais je voyais bien que chaque pas devenait douloureux. Quoi que lui réserve son avenir, il saura faire face, ce petit bonhomme n’est pas qu’exceptionnel à l’école (Toujours premier ou deuxième !), il a le même engagement dans tout ce qu’il entreprend.
Pour rajouter une note finale plus « théâtrale », le vent et le brouillard se sont installés pour notre arrivée, merci à eux, les photos seront plus spectaculaires.
Après 8h40 de marche et environ 42 kilomètres, nous étions au sommet.
Bravo Manu, du fond du cœur, tu as été le plus charmant et le plus courageux des compagnons, je me réjouis de notre prochaine aventure du côté du tombeau de Pierre…
A demain…
by Manuel at 09:51:23
13.07.05
Mercredi 13 juillet
Avènement de S.A.S. Albert II
Monaco était en fête hier pour l’avènement de son Prince Souverain !
Afin de vous faire partager l’ambiance de la fête qui s’est déroulée sur le Port Hercules, je vais remplacer les longues explications par quelques photos…
Avec nos sincères souhaits de santé, bonheur et accomplissement au nouveau Prince Souverain de Monaco, S.A.S. Albert II, et nos chaleureux remerciements pour cette merveilleuse fête fraternelle !
A demain
by Manuel at 02:46:49
12.07.05
Mardi 12 juillet
Festival d’Avignon Off 2005 – Acte 2
L’anniversaire de Michael nous a donné l’occasion de vivre une deuxième soirée « Off », dire qu’elle fut contrastée est un euphémisme…
Les hasards conjugués de la programmation, de l’affichage promotionnel et de l’état d’esprit du moment nous ont fait choisir pour débuter le spectacle de Catherine Gillet :
Quelle catastrophe !
Pourtant tout était dit dans le titre, il ne fallait pas s’attendre à plus de la part de quelqu’un à qui il ne manquait qu’un « e » pour afficher directement dans son nom de famille sa capacité à être rasoir…
S’il manquait un « e », j’ose affirmer que c’était celui de « esprit » et d’« émotion »…
Empilement laborieux de blagues éculées (Là aussi le « e » est important…) et de clichés au magnésium (C’est le produit qu’utilisait Nadar pour photographier les égouts de Paris en 1860), la température digne d’une cocotte-minute (Allégorie de la comédienne et du temps qu’elle aurait dû rester sur scène ?) qui régnait dans cette salle minuscule ajoutait un inconfort physique à la détresse morale de la majorité des spectateurs présents.
Je laisse le mot de la fin à une dame qui nous précédait dans notre rush vers la sortie après un « chaud » interminable : « C’était vraiment très con ! ». Réponse de son compagnon : « Non, c’est nous qui sommes cons d’avoir bêtement cru ce qui était marqué sur les affiches… ».
Sortis désemparés de cette poussive démonstration (La poussive est la fille de la cocotte au royaume des spectacles pénibles !), nous nous sommes mis en quête d’une fin de soirée qui rachèterait son début.
Sachant que Christophe Alévêque entamait sa prestation à 22h50 au Monte-Charge, peut-être que…
Le Dieu du Théâtre était avec nous !
Je dois dire merci à notre raseuse primordiale car sans que Alévêque en ait aucunement besoin dans l’absolu, sa P.P. (Prestation Pathétique) donna une dimension encore supplémentaire à celle de son « confrère » (Ce qui me permet de parler de « consoeur » et là nous touchons à la vérité nue…).
Cette année Alévêque est hanté, entres autres, par les moustiques, de tout poil, qui gâchent la plénitude de nos vies mais attention le moustique chez lui acquiert des dimensions mythiques et surprenantes, voire déroutantes.
Son talent permet aussi de toucher à l’élasticité du temps, une heure et quart du premier spectacle et vous criez « Pouce » (Enfin « Pousse »… « Pousse-toi de là », pour être précis), une heure et demie du sien et vous hurlez « Encore ! ».
Sa prestation est géniale, elle s’achève par la dernière démonstration qu’il ne croit plus en rien et cette question : « Tout dans notre monde est-il inversé ? », Après moult exemples, aussi décalés que délirants, il conclut en remarquant que la seule chose qui ne le soit assurément pas, c’est l’amour.
Un léger mime du mouvement de va et vient le plus célèbre de l’histoire du monde plus tard, pour démontrer la pertinence de sa remarque, et il s’en va, presque joyeux, puisqu’il croit au moins en cela !
De notre côté, nous rentrons heureux de cette belle journée d’anniversaire et de l’amour qui règne entre nous (Majoritairement sans les va et vient…).
A demain pour un événement historique !
by Manuel at 08:44:10
11.07.05
Lundi 11 juillet
Il y a 1 an, c’était à León…
Michael a donc son anniversaire aujourd’hui !
17 ans, toutes ses dents et un grand appétit de vivre.
Tous les parents, depuis la nuit des temps, ont dû se poser les mêmes questions sur le futur de leurs petits, tous ont dû donner le meilleur d’eux-mêmes pour « qu’ils » soient heureux, tous ont dû « les » voir grandir avec ce mélange de fierté et de crainte devant la rapidité du processus…
Je n’échappe pas à cette règle immémoriale.
Le bébé que je tenais dans mes bras, si ce n’est hier, alors avant-hier, doit mesurer 1m85 et vient tous les jours tester le faible avantage en taille que je conserve encore, il se rase et se sert dans mes habits lorsque les siens lui font défaut..
Déjà ?
Il est donc passé si vite ce temps de l’enfance où mon petit venait se réfugier dans mes bras lorsqu’il était inquiet ? Maintenant, lorsqu’il vient vers moi c’est plus souvent pour me proposer un sprint, une partie de bras de fer ou un combat de judo…
Je bénis notre chemin de Compostelle parce qu’il a créé des liens qu’aucun désir légitime d’indépendance ne brisera jamais, une telle aventure fait vibrer les âmes sur le fil de l’éternité et sanctuarise leur communion.
Alors mon fils, si il y a un an nous nous accordions, toi et moi, un jour de « congé » pour ton anniversaire à León, aujourd’hui toute la famille sera réunie autour de toi pour partager la plus belle des journées.
Excellent anniversaire !
Je t’aime…
by Manuel at 07:14:31
09.07.05
Dimanche 10 juillet
Nuit et Miel…
En deuxième écho à notre soirée au Festival d’Avignon, j’avais envie de partager avec vous la magie d’un tel lieu mais comment y parvenir à distance ?
J’y réfléchissais sans être convaincu de mes chances de succès jusqu’à l’instant où je me suis souvenu de la beauté du ciel au dessus de nous lorsque nous mangions sur une terrasse, de sa couleur incroyable.
Peut-être que la photo prise à cet instant saurait refléter cette ambiance, cette atmosphère incomparable, je l’ai cherchée et…
C’était bien le ciel d’Avignon, la merveilleuse ville où ma belle Alice est née…
Retour à l’actualité du jour, celle de la famille Martin en tout cas, avec la première récolte de notre Mallory d’amour qui, à presque 6 ans, a assisté Michael, Manuel Jr et votre serviteur dans cette agréable tâche.
Il s’est montré brillant, aucunement impressionné par les colonies d’abeilles très très populeuses en cette période estivale, et nous a porté chance puisque nous avons allégrement dépassé les 50 kilos (J’aurais le chiffre exact dans quelques jours lorsque nous le mettrons en pots).
Bravo Mallo et bravo à nos amies ailées, votre nectar de printemps est sublime cette année !
A demain…
by Manuel at 22:07:46
Samedi 9 juillet
Le Festival d’Avignon 2005 est lancé !
Excellente soirée d’ouverture au Festival Off où nous nous sommes régalés à l’occasion de 2 spectacles qui ont, coïncidence curieuse, adopté un rythme similaire (L’école Rires & Chansons ?).
Leurs « performers » respectifs ayant en effet eu besoin d’un bon quart d’heure pour trouver la bonne carburation avant que de donner le meilleur d’eux-mêmes mais l’attente en valait largement la peine.
Commençons par ordre chronologique par Gilles Détroit qui reçoit du 8 au 31 juillet à 18h00 au Théâtre Monte-Charge Cinévox. Son humour calqué sur la vie quotidienne a cette qualité rare de donner une dimension quasi surréaliste à un univers que nous croyons pourtant bien connaître.
Le plaisir de revisiter en sa divertissante compagnie des scènes vécues des milliers de fois ne se boude vraiment pas, son « amour » de la Police a, notamment, quelque chose de vivifiant !
Après avoir patienté quelques minutes à l’extérieur du Pulsion Théâtre, le show Dahan a commencé et quel show !
Les imitateurs sont comme les fleurs au printemps, ils émergent par brassées chaque année mais les vraiment bons, les authentiquement émouvants se comptent sur les doigts du pouce (En hommage bien entendu au si regretté Coluche), Gérald Dahan est de ceux-là.
Parce qu’au-delà de la performance vocale, la transformation physique s’accomplit là, sous vos yeux et c’est quelque chose qu’il faut avoir expérimenté au moins une fois…
De plus, l’homme est sympathique comme si toutes les identités qu’il endossait lui permettaient de ne pas oublier la sienne ! A contrôler du 8 au 30 juillet à 20 h00 au Pulsion Théâtre.
A bientôt pour de futurs comptes-rendus en direct d’Avignon 2005 !
A demain…
by Manuel at 07:24:58
08.07.05
Vendredi 8 juillet
L’horreur a frappé Londres !
Au lendemain des cris de joie consécutifs à l’obtention des Jeux Olympiques de 2012, Londres s’est réveillée dans un chaos terroriste, avec des dizaines de morts et des centaines de blessés.
Le bonheur a laissé la place aux larmes et aux cris de douleur…
Rien ne peut justifier ou excuser la violence aveugle envers des innocents qui se rendaient simplement à leur travail, rien ; il peut être cependant pertinent de tenter de réfléchir ensemble sur les motivations de tels actes, aussi inacceptables soient-ils je le répète.
Vous avez déjà eu l’occasion de lire ici nombre de chroniques sur le danger que la « coalition » fait courir au Monde en allant faire la guerre sur la terre sacrée des Musulmans, cette compréhension diamétralement opposée de l’époque avec d’un côté les croisés du pétrole et de l’autre les fondamentalistes du Coran crée un gouffre chaque jour plus insondable dans lequel la Paix a tous les risques de tomber et de se perdre pour longtemps.
La prétention affichée lors de leur campagne, réussie, de réélection aussi bien par W que par Tony Blair au sujet de la guerre irakienne illégale a dû encore plus radicaliser les positions des fondamentalistes.
Les plus fidèles d’entre vous se souviendront sans doute d’échanges que j’avais publié avec des groupes belges qui tentaient de m’expliquer le sens de la « résistance » en cours en Irak.
Cette escalade fait inévitablement penser à celle qui a pris place pendant des décennies en Palestine, chaque drame renforçant la détermination des belligérants à faire payer l’autre et ainsi de suite, jusqu’à l’annihilation même du droit à l’existence de « ceux d’en face » !
C’est ce processus qui lentement, terriblement, effroyablement se calcifie sous nos yeux hagards. La « coalition » veut le pétrole sous couvert de sécurité, les fondamentalistes rejettent toute présence « étrangère » des impurs et l’avenir pleure…
Comment faire comprendre à ces ennemis irréductibles que chacun de leurs gestes légitime dans le cœur de leurs adversaires leurs actes passés, mais plus terrifiant encore, leurs ripostes futures !
La « coalition » a la technologie, le nombre, la puissance financière, logistique et matérielle, les fondamentalistes ont leur foi, une organisation commando et la perméabilité innée des démocraties pour frapper quand ils le veulent.
Le résultat ne sera pas coup pour coup mais un match nul, nul parce qu’il ne vaut rien, nul parce qu’il sera arbitré en vies humaines, nul parce que chaque jour le rêve d’une entente s’éloigne encore…
Ce qui s’est passé hier à Londres était particulièrement odieux, j’ai malheureusement peur que ce ne soit qu’un début si rien ne change au Moyen Orient et surtout dans le cœur de ceux qui se battent par innocents interposés.
Je souhaite ardemment me tromper…
A demain
by Manuel at 07:13:12
07.07.05
Jeudi 7 juillet (Le 7 du 7...)
Allégorie de la Vie…
Une réflexion stratifiée !
Au début, tout est foncé voire obscur, sans évidence du devenir
Puis, la jeunesse offre son exubérance, ses couleurs, son parfum de liberté et sa joie
Arrive la maturité, les racines sont développées, le vent est négligé et l’assurance croît
Une période troublée s’en suit… La matérialité s’estompe, le lendemain raccourcit à mesure que l’âme s’élève
L’horizon est à présent dégagé de tout nuage, les perspectives horizontales n’ont plus de sens, la verticalité règne et ce basculement donne son sens à la vie humaine…
Bonne journée et à demain…
by Manuel at 06:21:28
06.07.05
Mercredi 6 juillet
C.O.U.P.L.E.
Combinaison Originale et Unique de Personnes Lentement Egoïstes
Je ne sais s’il en est de même pour vous mais nous assistons, Alice et moi, à une véritable hécatombe dans les couples qui nous entourent. Entre ceux qui vivotent, ceux qui affrontent une crise de première grandeur et ceux qui sont officiellement séparés, il ne reste que peu de place pour les relations harmonieuses et heureuses.
L’époque serait-elle également au clonage sentimental ?
Nos ancêtres le pressentaient, nous en avons eu la preuve scientifique depuis, nos chromosomes vont par paires. L’autre était indispensable pour combler notre bel instinct de perpétuation de l’espèce, il ne l’est désormais plus…
Peut-être que le ce lien que j’établis entre les « progrès » de la science de la reproduction et l’individualisme forcené ambiant est exagéré, voire erroné mais il me semble sincèrement fondé.
Tout est relatif (Je sais cela a déjà été dit !), la place de l’autre n’est que celle que l’on veut bien lui reconnaître.
Des différences majeures existent entre les modèles auxquels nos sociétés se réfèrent pour trouver le bonheur, du mariage arrangé indien où les futurs époux ne reçoivent qu’une photo de l’autre, (Ce qui ne les empêche pas de connaître un taux de divorce très inférieur à celui des pays occidentaux. Je n’irai pas bien entendu jusqu’à promouvoir cette pratique, l’expression et la recherche de l’accomplissement individuel étant substantiellement différentes des nôtres) au divorce « fast food » qui est désormais devenu la norme dans les pays dits « développés ».
L’importance du conjoint est en chute libre, ce qui sépare est devenu plus visible que ce qui rapproche. Qu’importe la durée de la relation, tout peut être remis en cause du jour au lendemain parce que « la vie est courte, pourquoi devrais-je m’encombrer de quelqu’un qui ne me satisfait pas pleinement ? ».
Je, je , je… même les enfants passent après l’expression égoïste d’une libido calquée sur les standards des navets hollywoodiens !
Comme si, il n’y avait que moi qui puisse me rendre heureux…
Sonnez trompettes du paradis, il sera bientôt possible de se cloner et de garantir ainsi qu’aucun gène étranger ne viendra souiller cet être parfait que tant de nos contemporains imaginent représenter.
J’en frémis déjà et je me dépêche d’aller embrasser ma femme !
A demain…
by Manuel at 06:36:46
05.07.05
Mardi 5 juillet
Retour à la Nature…
Dans un grand mouvement de flux et de reflux dont l’humanité est coutumière, nous assistons depuis quelques années à un impressionnant phénomène de retour vers la Nature.
Ne nous méprenons pas, je ne sous-entend pas que l’environnement soit mieux protégé aujourd’hui qu’il y a 10 ou 20 ans, bien au contraire, notre planète est surexploitée et son état se dégrade à un rythme infernal qui conduit l’humanité au bord du gouffre écologique.
Il se trouve même des « bien pensants keynésiens » pour pousser à la roue et suggérer que nous allions plus vite explorer les abîmes du dit gouffre…
Non, le retour à la Nature dont je parle est le fait d’un nombre grandissant de familles qui retrouve instinctivement le comportement de nos grands-parents avec la recherche de produits « non trafiqués », de fruits et légumes goûteux plus qu’esthétiques, de lait bio ou de sucre non raffiné, pour ne citer que quelques exemples.
Des fruits et légumes calibrés et sans saveur qui envahissent les rayons des supermarchés, ils sont passés aux maraîchers avec leurs pommes tordues, leurs salades remplies de terre ou leurs carottes aux tailles diverses.
Et surtout, ils ont retrouvé le goût ! Sans parler de la santé et de l’énergie…
Nous sommes, ma famille et moi, de chauds partisans de ce comportement millénaire qui consiste à vivre au rythme des saisons en se nourrissant des trésors que mère Nature met à notre disposition tout au long de l’année. Garantie d’une diversité bienfaisante et d’un renouvellement réjouissant de nos assiettes.
Pour y apporter une touche sympathique, nous avons même notre basse cour et les 4 garçons sont très heureux de manger « leurs » œufs. Jamais identiques, tous de tailles différentes, ils sont les vedettes d’omelettes matinales succulentes.
Mais pas seulement !
Nous avons eu récemment des surprises et nos poules nègre soie ont décidé de développer leur colonie….
Ce sympathique poussin a moins d’une semaine et fait la joie de nos 2 petits.
La Nature, je vous le disais bien, il n’y a rien de mieux !
A demain…
by Manuel at 06:26:29
04.07.05
Lundi 4 juillet
Deep Impact pour la fête à… Maxence !
Bon anniversaire à un merveilleux grand garçon qui a 8 ans aujourd’hui.
Et merci à la NASA de lui organiser à nouveau un superbe anniversaire sous la forme d’un feu d’artifice spatial extraordinaire. (Vous vous souviendrez sans doute de l’arrivée sur Mars de la sonde Mars Pathfinder pour l’arrivée sur Terre de Max, le 4 juillet 1997 !)
Vous ne douterez sans doute pas plus que moi du fait que la sonde Deep Impact ait été envoyée à la rencontre de la comète Tempel 1 pour faire plaisir à mon bonhomme d’amour le jour de son anniversaire ! Un cadeau de 330 millions de dollars ne se refuse pas…
Cette performance technologique qui a consisté à faire parcourir 431 millions de kilomètres à une sonde pour aller percuter une comète qui se déplace à plus de 37'000 kilomètres /heure et qui ne mesure pas plus de 6 kilomètres de large, est tout simplement époustouflante.
Max en est d’ailleurs très content !
Il va recevoir bien sûr nombre de cadeaux mais il y en a un que je veux vous présenter :
Ganesh, Dieu Indien, fils de Shiva a d’entrée plu à Max et il l’a adopté (Je ne saurais préciser la nature de leur relation, amicale ou spirituelle). Pour lui faire plaisir, j’ai écumé les marchés de Delhi afin de trouver l’introuvable. Une représentation de Ganesh lisant (En hommage à Max qui aime tant lire !) et possédant 4 bras en plus de sa traditionnelle tête d’éléphant !
Car autant, il est simple d’avoir l’un ou l’autre, la combinaison des 2 tient de l’objet rare.
Cet attachement de Max a cette icône indienne me plaît parce qu’elle lui appartient pleinement et que le symbole est intéressant. Ganesh est le protecteur du foyer, celui qui est invoqué avant toute entreprise, il représente la chance et on peut vraiment le voir partout en Inde.
Pourquoi un jeune garçon européen a-t-il jeté son dévolu sur lui, sans aucune information préalable ?
De plus, un ami d’un ami rencontré à Delhi la semaine dernière m’a offert pour Max (Sans rien connaître de ses goûts) ceci :
Echappe-t-on vraiment à son destin ?
Encore un excellent anniversaire à notre Maxou d’amour et à demain…
N.B: L'adresse du site de la NASA consacré à Deep Impact : http://deepimpact.jpl.nasa.gov/home/index.html
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by Manuel at 08:57:58
03.07.05
Dimanche 3 juillet
Bilan de 8 jours en Inde !
Au moment où je débute ces lignes, il est plus de minuit, je suis à l’aéroport de New Delhi et j’attends l’embarquement de mon vol pour Francfort qui doit intervenir dans plus d’une heure et demie.
Il ne s’est passé que 8 jours et pourtant mon horloge interne me dirait que 2 ou 3 semaines se sont écoulées tant cette grande semaine a été dense !
Le choc culturel est immense, ce que tous les visiteurs occidentaux vous confirmeront sans peine. Là où la coupe est pleine dans mon cas, c’est qu’elle se remplit aussi d’un aspect professionnel puisque j’ai décidé voici 2 ans de mettre en accord les intentions et les actes en confiant la production des images de ma série à un studio indien.
Quoi de plus logique pensais-je, puisqu’il s’agit de droits humains fondamentaux, que d’aller indirectement en parler dans un pays qui a plus de challenges que d’autres dans ce domaine ?!
2 années plus tard, je peux confirmer qu’effectivement le défi est d’importance… Mais je me rappelle encore ce que mes cours de management m’ont appris : « Ce n’est pas parce que c’est difficile que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas que c’est difficile ! »
J’ai osé et pourtant que c’est difficile… Les limites de la théorie ou le rappel que les montagnes prennent quelques temps à bouger ?
Je fais face à un système « soviétique » puisqu’il se calque en tout point sur mon expérience moscovite. Dans la structure indienne privée avec laquelle je collabore, le respect aveugle de la hiérarchie interdit toute initiative individuelle et un lissage administratif rigoureux gomme les aspérités créatives pourtant indispensables dans un domaine artistique, c’est terriblement frustrant à vivre.
Je souhaite sincèrement que 5 journées consécutives de discussions ininterrompues du matin au soir auront enfin fait évoluer favorablement les choses. De toute manière, je ne renoncerai pas et reviendrai autant de fois qu’il le faudra mais j’aurai ma série et comme j’ai prévu qu’elle soit !
Je me console en pensant aux accouchements auxquels j’ai assisté, c’est vrai que l’épreuve est rude mais que le résultat est merveilleux…
J’avais envie de conclure de manière amusante cette chronique nocturne, que penseriez-vous de requérir pour cela l’intervention des célèbres vaches indiennes ?
Voilà donc une photo prise samedi matin lors de la visite d’un marché, la circulation s’est brusquement arrêtée parce que 3 ruminantes ont décidé que la rue leur appartenait :
Tout est donc possible ici, j’en accepte volontiers l’augure !
Avec mes salutations dominicales de Francfort où je suis arrivé après un vol sans histoires, merci aux repreneurs de Swissair (Lufthansa…)
A demain...
by Manuel at 07:54:08
02.07.05
Samedi 2 juillet
D’une affaire à l’autre…
Le feuilleton continue, en première page du quotidien « The Hindu » ce matin, une photo datant de 1974 d’Indira Gandhi en compagnie de Henry Kissinger illustre un message que vient d'envoyer l’ancien Secrétaire d’Etat américain.
Que dit-il ?
Qu’il exprime ses regrets pour ses dérapages verbaux de 1971, pour mémoire les dits dérapages viennent d’être rendus publics à l’occasion de la « déclassification » de nombre de documents internes de l’administration Nixon.
Le Docteur Henry Kissinger avait tout simplement traité les Indiens de « bastards », vous me pardonnerez de ne pas traduire… (Voir ma chronique d'hier pour les exploits oratoires de Nixon himself !).
Deuxième sujet : Les armes suisses !
La Suisse vient de lever l’interdiction de vente d’armes mise en place après les essais nucléaires de 1998, cette sympathique décision s’applique pour l’Inde ET le Pakistan ou comment contribuer à la stabilité d’une région…
Troisième et dernier sujet : Le tatouage rémunéré…
Nous avons tous vu cette photo
Karolyne Smith, une mère célibataire américaine de 30 ans, avait mis aux enchères comme emplacement publicitaire son front et a ainsi touché $ 10'000 qu’elle entend consacrer à l’inscription de son fils dans un établissement privé.
Brady, 11 ans, rencontrant en effet quelques difficultés scolaires.
Hormis l’éventuel désir d’être pour une fois une vedette, mais à quel prix ? J’y vois surtout une étape de plus dans la glissade continue de notre société vers des bas fonds matérialistes plus que dangereux.
Que cette mère n’ait pas eu d’autre alternative que celle-là pour donner à son fils « toutes les chances de réussir dans la vie qu’elle n’a pas eues » me semble terriblement démonstratif du mode de fonctionnement occidental de 2005.
A demain (J’espère être de retour…)
by Manuel at 06:23:17
01.07.05
Vendredi 1 er juillet
La grande affaire actuelle en Inde !
N’est certainement pas celle que vous pourriez anticiper…
Tout d’abord une anecdote, les journaux sont en effet remplis d’une petite partie des archives Nixon que les USA viennent de déclassifier au moment même ou l’Inde a rempilé pour 10 ans dans un partenariat militaro-sécuritaire avec l’Amérique.
Que disent ces archives ?
Que Richard Nixon a qualifié Indira Gandhi dans une discussion avec Henry Kissinger de « vieille sorcière » et même de « salope ».
Cela fait bien dans le paysage !
Les journaux profitant de cette saillie pour stigmatiser le mode de fonctionnement de l’ancien Président qui éloignait tous ceux qui ne soutenaient pas ses vues, d'ailleurs régulièrement démenties par les faits, un visionnaire quoi...
Mais la vraie grande affaire actuelle est le retour médiatique remarqué de Mohammad Ali Jinnah qui est rien de moins que l’homme qui a rendu la création du Pakistan possible.
57 ans après sa mort, il occupe les éditorialistes de tout poil et renvoie l’Inde sur son divan d’analyse par rapport à la perte de ce territoire qu’elle ne parvient toujours pas à accepter, ceci d’autant plus que l’épineuse question du Cachemire se pose chaque jour avec plus d’acuité.
J’espère que le lien que je fais entre cette omniprésence de Jinnah dans les médias, la signature de cet accord renforcé avec les américains et les achats militaires indiens en développement est erroné…
Parce qu’autrement, cela augure mal de la paix dans la région !
A demain…
by Manuel at 05:02:53