30.09.04

Jeudi 30 septembre
Hommage à un homme, Richard Sainct qui est mort hier lors du Rallye des Pharaons.

Pour les passionnés de moto, dont je fais partie depuis ma prime jeunesse, le triple vainqueur du Dakar et ses acolytes font partie d’une race de motards à part, ceux des grands espaces et de l’aventure.

Il y aurait malgré tout beaucoup à dire sur ces rallyes africains mais ce n’est ni le lieu, ni l’heure. Je pense à sa femme et à ses 2 enfants, votre Richard était un grand pilote, un grand vainqueur et il nous manquera à tous.

Courage…

by Manuel at 15:27:13

29.09.04

Mercredi 29 septembre
Nous sommes donc à 24 heures d’un événement qui va décider du sort du monde pour les années à venir, l’horloge égrène ses heures et le souffle se fait plus court. Quelque uns commencent à ressentir une certaine gêne pour déglutir, leurs mains deviennent moites, leur front se perle…

La vie de milliers et de milliers d’habitants de cette planète va se jouer demain, que ressent donc un être humain à quelques heures de rentrer dans le couloir ?

Mais de quoi parle-t-il ? Nous n’en avons pas entendu parler, qu’a-t-il encore trouvé ?

Vous ne seriez pas au courant ? L’information (Qui a osé utiliser le terme de propagande ?) ne serait pas parvenue jusqu’à vous ?

Oyez, oyez, habitants de la boule bleue, la plus grande démocratie du monde (Il paraît que c’est le terme officiel) va organiser son premier débat des élections présidentielles demain soir ! Attention, ce n’est pas rien, l’enjeu sera de savoir si John « Flip Flop » Kerry parviendra à convaincre les téléspectateurs qu’il n’est justement pas « Flip Flop » (Jeu de mots entre sandales de plages et zigzags dans les convictions).

Georges W. devra quant à lui faire de l’humour et montrer de la fermeté, véritable débat de société.

Penser que notre civilisation a « évolué » pour que ce qui se fasse de mieux en matière de démocratie soit représenté par « ça » me terrifie… et me consterne, il est inacceptable que nous laissions ce monde-là à nos enfants.

A chacun de se responsabiliser et de réfléchir à la contribution qu’il peut apporter, elle est précieuse et déterminante car c’est l’addition des renoncements individuels qui génère un drame collectif.

Au moment où notre destin peut basculer, ne l’oublions jamais…

A propos, que faites-vous demain soir ?

:roll:
by Manuel at 16:29:17

28.09.04

Mardi 28 septembre
C’est une histoire que quelque part nous connaissons tous, bien que personne ne nous l’ai jamais racontée. Une de celles qui peuplent l’imaginaire de tous les petits garçons et de toutes les petites filles du monde.

Il était une fois un magnifique bateau qui sillonnait les océans à la recherche du bonheur, sa quête avait débuté il y a si longtemps que le souvenir même de son commencement avait disparu, emporté par une tempête croisée au large de quelque cap exotique.

Son équipage, entraîné par la fougue d’un capitaine trop rêveur pour être accessible à la raison du plus grand nombre, à moins que ce ne soit le contraire, avait cessé de vieillir sans même s’en rendre compte. Il était dans la logique de la Création qu’un tel projet ne soit pas entravé par de si médiocres considérations humaines.

De tout temps, donc, il quittait un lieu pour en explorer un autre, désormais patrie de ces hommes humant chaque souffle de vent, écoutant chaque murmure, observant chaque lumière, bien décidés qu’ils étaient à reconnaître un jour, quelque part, le bonheur.

Les autres, les terrestres ne pouvaient le voir, l’apercevoir, que de loin. Ombre nocturne indescriptible passant sur une mer d’encre. La légende en étant à chaque fois renforcée.

Hier soir, je me promenais dans la douceur de la fin d’un été qui ne veut pas laisser sa place. La mer était paisible, si paisible, les horreurs du monde semblaient lointaines, comme lavées, emportées, noyées par cette masse liquide impassible.

Au détour d’un sentier, la lune apparut, ronde, pleine, bienveillante. Elle était parée de voiles de nuages comme il sied à toute dame lorsqu’il est tard et qu’elle est en compagnie. Le sentiment de paix s’installait lentement, comme c’était bon.

Je me suis assis, mes yeux étaient si ouverts que pendant un instant, je n’ai plus rien vu et… il est apparu ! Le bateau était juste là, devant moi, scintillant de mille feux, il se déplaçait sans un bruit, sans une vague et j’ai compris…

Ils n’étaient pas à la recherche du bonheur, ce n’était pas cela leur quête, ils en étaient témoins. Ils étaient là pour partager un instant d’harmonie du monde afin qu’il puisse se reproduire encore et encore jusqu’à l’envolée finale.

Les yeux fermés, j’ai inspiré jusqu’au plus profond de mon âme cet air au goût si particulier, c’était si agréable. Lorsque je les ai rouverts, le bateau avait disparu… Qu’importe, il avait rempli son office et je suis rentré tranquillement, ses lumières « résonnant » encore dans ma tête.

Ce n’est qu’une légende bien sûr mais lorsque ce matin j’ai relevé mes messages et que celui de Jean-Louis de 0h26 me disait : « Hier soir et cette nuit le ciel nous a offert un spectacle grandiose… », je me suis demandé si j’avais été le seul à voir passer le bateau…

Et vous, qu'en pensez-vous ?

"Les lumières du bonheur..."
by Manuel at 06:48:13

27.09.04

Lundi 27 septembre
Compostelle a dû trouver que j’étais trop discret ces derniers temps à son endroit et m’a envoyé, par l’intermédiaire de nos 2 amies pèlerines allemandes, quelques souvenirs chargés d’émotions.

Johanna a en effet pris sa plus belle plume, bien relayée par son clavier – nous sommes en 2004 tout de même – pour m’adresser un message débordant de gentillesse.

Message auquel elle a joint cette photo, prise à Santiago, avant que ces humains qui avaient partagé quelque chose d’inénarrable ne se séparent avec au cœur quelque chose de différent.

Pour toujours…

"Compostelle 2004 !"

Merci Johanna (A droite sur la photo, à côté de Michael), merci beaucoup !

Et à bientôt…

by Manuel at 17:19:55


Dimanche 26 septembre
Ce fut une bien belle journée dont je souhaite partager la mutation avec vous.

"26 septembre 2004"

La lumière du jour s’en va lentement, superbement. Déjà remplacée par une autre…

"26 septembre 2004, à la même heure..."

A demain !

by Manuel at 09:04:08

25.09.04

Samedi 25 septembre
Supposons…

Supposons que vous ayez de grosses responsabilités, d’immenses responsabilités, du type de celles qui donneraient des sueurs froides à n’importe quel bipède régulièrement constitué.

Supposons que parmi celles-ci, le droit de grâce des condamnés à mort de votre état s’y trouve et que vous décidiez, les mains jointes et le regard implorant, de ne pas sauver plus de 100 personnes qui vous auraient supplié de le faire.

Supposons qu’à l’occasion d’un hold up électoral, vous accédiez à la fonction suprême.

Supposons que, malgré ces responsabilités, vous dormiez bien la nuit parce que votre but était d’avoir la place et non d’y accomplir de grandes choses, voire simplement quelque chose.

Supposons qu’un 11 septembre, lors d’une visite d’école, un membre de votre entourage vienne vous annoncer à l’oreille qu’un avion s’est écrasé dans une tour.

Quel visage montreriez-vous ?

a) Vous froncez d’abord les yeux puis les fermez doucement pour vous concentrer et rendre hommage aux victimes. Vous prenez alors une profonde inspiration, ouvrez les yeux en affichant votre détermination. Vous vous levez lentement en écartant les bras pour demander le silence et expliquez qu’un événement grave vient de se produire et que vous devez partir immédiatement pour vous en occuper

b) Vous écoutez le regard vide puis vous tordez votre bouche en un rictus enfantin. Vous restez assis sur votre chaise et vous suivez le programme préparé à votre attention jusqu’à ce qu’un autre membre de votre entourage vienne vous informer qu’il est temps de partir. Vous vous levez, partez docilement et disparaissez pendant plus de 4 heures…

Au début novembre prochain, nous connaîtrons la réponse du peuple américain. Les sondages prédisent que la réponse b) était la bonne, celle qui pouvait convaincre le plus grand nombre !

Quel est l’objectif de cette entrée en matière ?

Parler des nouvelles illusions, celles qui ont pris le relais des anciennes. Les secondes étaient construites sur les peurs, les légendes et les mystères. De Dracula à la face cachée de la lune en passant par la peste, le Comte de Saint Germain et les chats, notre monde était – est – rempli de concepts qui dénaturent la réalité sous un masque brumeux et intangible.

Les nouvelles sont bien plus dangereuses, œuvres maudites des « Spin Doctors », ces sombres manipulateurs de l’opinion publique du XXI ème siècle qui saturent les âmes en déshérence d’informations destinées à leur faire perdre toute chance de retrouver le chemin de la réalité.

A l’égal des médecins lorsqu’ils ont failli et qu’ils gavent leurs malades de morphine, l’attention des humains de notre temps est en permanence détournée de la cause de leurs problèmes et des solutions possibles. Leurs semelles sont journellement lestées d’un plomb dont la noirceur transmutée fait écho visuel aux abîmes qui les aspirent.

Comment la busherie irakienne protégerait-elle le peuple américain ?

En le divertissant des nuages qui s’amoncellent au dessus de lui, pendant que des milliards de dollars changent de mains sans appel d’offres…

Car, à peine lancé le boomerang est déjà revenu, les va-t-en guerre aux poches sans fond avaient cru saisir une fantastique opportunité en liant trompeusement les attaques du 11 septembre à l’Irak, en expliquant qu’il fallait faire la guerre au terrorisme chez lui, en laissant d’abord tuer le Commandant Massoud pour « libérer » ensuite l’Afghanistan des intégristes.

Ils ont notamment nié, combattu, ridiculisé le travail des inspecteurs de l’Onu qui, jour après jour, expliquaient qu’ils ne trouvaient aucune trace de WMD (Weapons of Mass Destruction – Armes de destruction massive), qu’elles soient chimiques ou nucléaires.

Résultat ?

Des dizaines de milliers d’Irakiens tués, plus d’un millier d’américains, un pays en ruines, humainement, socialement, économiquement. Une région en crise, un conflit de religions planétaire. Un plein wagon de motivations pour terroristes en herbe, une vietnamisation rampante du conflit et un black-out absolu sur les vrais dangers de la guerre totale que les Américains ont lancée.

Quels dangers ?

En laissant les mains libres à la Russie pour régenter son ex-empire, (Les hommes d’argent savent très bien se partager les gâteaux), du matériel nucléaire extrêmement dangereux a disparu en masse d’ex Union Soviétique (Matière enrichie, missiles, etc…).

Lorsque l’on dispose de la matière première, uranium, plutonium, etc…, de ressources financières conséquentes et de contacts avec des scientifiques pointus (A titre d’information, la Corée du Nord, le Pakistan et l’Iran poursuivent leur programme nucléaire, virtuellement sans contrôle international), il est aisé de fabriquer des armes atomiques de complexités diverses.

De la simple bombe sale qui va contaminer un périmètre restreint à la dévastatrice explosion atomique générée à partir d’une banale valise (!) l’éventail de l’horreur est presque sans limite. Ce serait le prochain objectif des terroristes. En avez-vous entendu parler ? Etes-vous au courant ?

Non bien sûr, merci aux « Spin Doctors », ils sont le meilleur somnifère, dormez tranquille, nous ne veillons pas sur vous. Mais nous travaillons sur un nouveau concept : « Il faut finir le boulot qui a été commencé en Irak, on ne change pas d’équipe au milieu de la partie… ».

Et vous savez quoi ? Cela peut marcher…

Je termine en faisant un pronostic autant qu’en formulant un souhait, que Hans Blix, chef des inspecteurs de l’Onu en Irak, reçoive cette année le Prix Nobel de la Paix pour sa probité et sa détermination. En y ajoutant le lapidaire et ô combien courageux commentaire de Kofi Annan sur l’illégalité de la guerre en Irak, nous aurions au moins pris date pour l’avenir.

Certains en ces périodes où l’argent sans foi ni loi gouvernait le monde avaient donc encore une âme ?

Oui, mon général !

by Manuel at 17:33:09

24.09.04

Vendredi 24 septembre
Ce matin, j’étais occupé de bonne heure et de bonne humeur à faire des photos d’un lever de soleil splendide lorsqu’un nuage s’est approché de moi !

Intrigué, j’ai tendu l’oreille et au début je n’ai rien compris, il parlait russe… Rassemblant les quelques restes que j’ai pu en secouant mes méninges à l’évocation de campagnes de Russie passées, je lui ai demandé de continuer dans une langue que je pourrais comprendre.

Extraordinaire, je ne savais pas que les nuages parlaient toutes les langues et pourtant (Cela doit leur venir de leurs voyages). Il reprit en français et me demanda si « CyberDodo » c’était moi ? En balbutiant, je répondis :

« C’est ici, en tout cas »
« Ah ! C’est bien toi alors… Ecoute, j’ai une nouvelle formidable à t’annoncer, les temps changent peut-être… »

Je souris intérieurement, me disant qu’il parlait sans accent mais que ce n’était pas encore parfait car on disait « le temps change » pas « les temps changent ». Il continua, étonné de mon manque de réaction…

« J’ai quitté Moscou, il y a quelques jours, un grand changement se prépare. La Russie veut ratifier le Protocole de Kyoto sur les gaz à effet de serre ! Génial, non ? »

J’ai fermement agrippé la main courante de mon balcon, ne sachant plus si j’étais stupéfait qu’un nuage me parle ou qu’il m’annonce la possible ratification de Kyoto ? Enfin satisfait de me voir réagir, il m’entoura en signe d’amitié et prit son envol en me gratifiant d’un dernier :

« Méfie-toi, ce sera couvert aujourd’hui… »

Ma bouche béante béa encore plus. Je rentrai m’asseoir et réfléchir, si la Russie ratifiait Kyoto (Le protocole stipulait qu’un nombre de pays représentant un minimum de 55% des émissions de CO2 de 1990 était indispensable pour qu’il entre en vigueur), on passerait d’un seul coup de 44,2% à 61,6% (La Russie représentant à elle seule 17,4% des émissions de gaz de 1990) et le monde changerait d’ère, à défaut de déjà changer d’air…

Une révolution est peut-être en marche, espérons :

1) Que Monsieur Lavrov, Ministre russe des affaires étrangères se souviendra de sa déclaration

2) Qu’elle n’est pas seulement motivée par l’ambition affichée de Moscou de fusionner Gazprom et Rosneft dans le but d’absorber Loukos (Vous savez la société du milliardaire Khodorkovsky qui a commis l’erreur de vouloir faire de la politique…) et de créer l’entreprise d’énergie étatique et monopolistique dont même Lénine n’aurait osé rêver.

Mais, c’est une autre histoire que je vous raconterai un autre jour…

Pour en revenir à Kyoto, comme quoi, même un nuage peut annoncer un ciel plus pur !

by Manuel at 08:33:42


Jeudi 23 septembre
Le téléphone a sonné, bruit anonyme, ma femme a répondu et m’a passé le combiné.

C’était Christophe !

Les plus fidèles d’entre vous se souviendront du livre « Ishmael » qu’il m’avait envoyé le 28 février dernier et que j’avais commenté ici même le 11 mars.

L’âme humaine a ses secrets qui font que certains se reconnaissent, ce fut le cas il y a 7 ans avec Christophe. Reconnus ? Oui assurément, mais je serais bien en peine de vous expliquer comment, pourquoi ou à quel groupe nous avons cru communément faire partie.

Sans prétention aucune, peut-être simplement de celui des êtres humains !

Il m’appelait pour me dire des choses fantastiques, qui sont allées droit dans mon cœur et qui me pousseront encore plus dans ma démarche de croire qu’un monde meilleur est possible et qu’il dépend à chacun de nous d’y contribuer.

Les mots ne suffiraient pas à expliquer, voire même simplement décrire, ce qu’il m’a dit. Alors, vous imaginerez de merveilleuses paroles et vous serez sans doute dans la bonne direction, celle que nous avons suivie pour Compostelle, celle que j’essaie de suivre chaque jour.

Pour vous aider parce que ce qui précède n’est peut-être pas très clair, je vous offre une couleur qui l’est, celle de l’espérance, de l’harmonie et de la nature, celle des yeux de ma femme. Là où je me noie lorsque les malheurs du monde risqueraient de m’entraîner, là où je plonge, submergé de doutes, avant d’émerger revitalisé pour reprendre mon chemin…

"Ma couleur de l'amour..."

A demain… et à très bientôt Christophe !

by Manuel at 07:49:17

23.09.04

Mercredi 22 septembre
J’ai souvent l’impression que l’on a touché le fond, que le monde, les hommes ne peuvent pas aller plus bas, et pourtant…

La Croix Rouge a dû lancer un appel pour que la communauté internationale se mobilise afin de trouver moins de 3 millions d’euros pour assurer la subsistance de ceux qui ont tout perdu en Haïti.

Moins de 3 millions d’euros pour que près de 200'000 personnes ne meurent pas dans les 6 mois nécessitent donc un « appel international » !!

Haïti est déjà le pays le plus pauvre d’Amérique dont l’histoire chaotique est suffisamment connue pour que je n’y revienne pas, il semblerait pourtant que la mémoire et la compassion aient aussi été entraînées par la tempête qui aura pris plus de 2'000 vies.

Je reste sans voix…

by Manuel at 11:59:34

22.09.04

Mardi 21 septembre
Laissez-moi vous raconter aujourd’hui une histoire. Celle d’un garçon qui a perdu son père avant même d’être né et qui sa vie durant a cherché, cherché, cherché à simplement savoir comment et pourquoi son père était mort.

De l’extérieur, il semble facile de le demander à sa mère, de l’intérieur de cette vie-là, c’était impossible. Le sujet était tabou, entouré des brumes épaisses d’un mystère insondable. Abîme sensible orchestré par sa mère et entretenu par ses grands-parents.

En le comprenant comme tel, on frémit devant la malice et la perversité de ces gens-là, on se trompe lourdement, ils étaient débordants d’amour pour le petit garçon orphelin. Ils croyaient sans doute bien faire, ils avaient tort.

Cette racine coupée à la naissance, comme les membres amputés que les victimes continuent à sentir des années après, s’est développée, surdéveloppée. Ce manque, cette absence, ce vide a occupé tout l’espace laissé en friche par ce silence. A chaque pas que le garçon faisait, son questionnement augmentait au rythme d’un écho amplifié par cette vacuité.

L’absence physique du père était compensée par un dialogue à travers le temps et l’espace, que représentent quelques années et quelques kilos de matière face à un amour infini ?

L’inaccessibilité directe, forcément limitée par la durée de la vie humaine, était remplacée, sublimée par une communion père-fils de toute éternité. Ces explications, ces mots qu’on lui avait refusés, étaient la porte, la voie pour trouver la voix… Celle qu’il aurait tant aimé entendre…

Le garçon a grandi, est devenu un homme et a, à son tour, donné la vie, celle qu’il avait reçu de son père, il l’a transmise à son fils. En regardant ce petit d’homme, le sien, balbutier ses premiers mots, hésiter ses premiers pas, sa propre quête s’est faite plus vive, plus nécessaire.

Il a donc posé des questions, oh pas les questions de monsieur tout le monde, dans cette vie-là les non-dits sont forts et dictent leur loi de silence. Il a posé les questions qu’il pouvait poser et obtenu les réponses qu’on voulait bien lui donner mais c’était mieux que rien, c’était mieux que le froid d’une nuit éternelle.

Dans les réponses esquissées se trouvait une grand-mère, jamais rencontrée, jamais vue, même pas située mais une grand-mère malgré tout et surtout la mère de ce père, de cette légende. La quête reprit, une quête matérielle cette fois, celle d’une femme qui s’était remariée et dont il ne connaissait pas le nouveau nom.

Qu’importe, le fil, un fil se faisait jour, en le trouvant, en le remontant, il s’approcherait de… lui. Il chercha, chercha à nouveau, remuant beaucoup de poussière accumulée sur beaucoup de registres d’état-civil. Questionnant de temps à autre sa propre mère qui, lassée et/ou conquise par cette farouche volonté, confirma qu’elle accepterait le moment venu de revoir cette belle-mère resurgie des limbes de l’histoire.

L’histoire justement semblait enfin se présenter de manière positive, il allait savoir quelque chose, il allait rencontrer la moitié génétique de son père et son quart à lui, ce n’était pas rien dans ce désert sensoriel. La pression interne se relâcha, la vie se montrait clémente ou à tout le moins compréhensive, enfin.

Fier, il emmena sa femme et son fils dans le village d’origine de sa famille, présentant l’un et l’autre aux voisins qui « l’ » avait connu, l’âme peut-être pas en paix mais apaisée. De retour, la grand-mère restait introuvable, il ne lui manquait qu’un nom mais il le trouverait, forcément.

Et puis, un jour, aujourd’hui d’ailleurs, le téléphone sonna. Sa mère était à son tour en visite dans le village familial. Elle ne l’appela pas lui, elle appela sa femme. Pourquoi ? Parce que la voisine venait de l’informer que la grand-mère était morte, ce week-end, et que la cérémonie avait lieu demain !

Lorsqu’il reçut l’appel de sa femme, le sol se déroba, pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Cette grand-mère qu’il chercha tant habitait à quelques kilomètres de chez lui… Un poids énorme s’abattit sur ses épaules, celui de ces dizaines d’années de silence, de ces milliers de questions non posées avec autant de réponses non données.

Le poids insensé de l’absence de son père.

Depuis la naissance de son fils, une crainte le hantait, que ce qu’il avait vécu se prolonge chez son petit. Que le lien qui l’unissait à son fils et celui qui l’unissait à son père fusionnent en lui et qu’il transmette cet abîme à sa descendance.

Il tendit les mains devant lui, chercha à attraper quelque chose, un objet, n’importe quoi pour se rassurer, pour avoir l’impression qu’il disposait d’un minimum de contrôle sur sa vie. Qu’au moins les détails soient maîtrisables, si l’essentiel ne l’était pas. Sa vue se brouilla, il essuya d’une main mal assurée ses yeux qui ne verraient jamais cette grand-mère, apparue un instant pour mieux replonger dans l’inconnu.

Après un temps indéfinissable, il rassembla ce qui faisait qu’il était lui, sa femme et son fils lui souriaient sur une photo, il leur sourit à son tour. La cérémonie religieuse, il ne savait même pas s’il devait dire enterrement, aurait lieu demain matin. Il irait, il regarderait ce cercueil et se présenterait à tous : « Bonjour, je suis son petit-fils ! ».

Personne ne pourrait l’empêcher à présent, il comprendrait un jour, il comprendrait. Pourquoi ce silence, pourquoi ces secrets, pourquoi ce petit garçon sacrifié sur l’autel des histoires d’adulte ? Pourquoi ne lui avait-on même pas dit que même la voisine du village possédait toutes les informations ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Le jour s’achève, le questionnement ne semble pas sensible à la lumière du jour mais les siens sont à présent avec lui. Son fils sourit, sa femme s’inquiète, lui observe. Qu’est-ce que c’est que cette vie ? La sienne, tout simplement la sienne.

Le temps est peut-être venu d’enfin laisser le petit garçon exprimer ses années de frustration, de peur et de pleurs, il a assez laissé les adultes le manipuler, le conformer, l’enfermer. Il a devant lui sa vie, il a derrière lui la vie des autres, celle qu’il a dû suivre depuis sa naissance et qui, il le sait maintenant, n’était pas la sienne.

Il est grand de toutes ses attentes insatisfaites, il est grand de tout l’amour non reçu mais pourtant rendu au centuple, il est grand de son inépuisable gentillesse et il est surtout grand de son avenir immaculé.

Je penserai très fort à lui demain quand il se tiendra debout auprès de sa grand-mère…

Aujourd’hui est le premier jour du reste de sa vie

Cette histoire est imaginaire mais ses protagonistes se reconnaîtront et sauront toute l’affection que je leur porte…

by Manuel at 11:46:25

20.09.04

Lundi 20 septembre
Aujourd’hui, mon cœur flotte quelque part en Suisse.

Auprès d’une vieille dame qui devrait serrer les poings pour que le sel de sa vie ne lui échappe pas trop vite mais elle ne le veut plus. L’amour de sa vie est parti voici maintenant 3 ans et il lui manque trop.

Qu’importe que ceux qui vont rester soient si malheureux, elle qui a passé plus de 50 années avec lui se languit de le retrouver, comme pour leur premier rendez-vous. Ce seront les dernières retrouvailles comme c’était la dernière séparation car après ce sera pour toujours.

Avec elle partiront les dernières images de ma mère, sa meilleure amie est sur le chemin…

"Un jour se termine, un autre s'annonce..."
by Manuel at 16:19:31


Dimanche 19 septembre
Il y a au centre de Bagdad une zone appelée : Zone verte.

Qu’a-t-elle de particulier ?

C’est un quartier bunker, hyper sécurisé, dans lequel vivent la plupart des étrangers, certains n’en sortent jamais car leur lieu de travail s’y trouve également. Il témoigne de l’échec patent de la « libération » de l’Irak en terme de reconnaissance populaire.

A la fin de la première phase de la « guerre »*, les américains ont occupé les principaux bâtiments du centre-ville de Bagdad, posant là la première pierre de l’opération « Confiscation » du patrimoine national.

Depuis, l’emprise s’étend, l’efficacité s’éloigne et les morts s’accumulent…

Il faudrait ouvrir les portes de la « Green Zone », permettre aux gens de se parler, de se comprendre et, espoir fou, de s’apprécier. Se cacher derrière des barbelés, des murs de béton et des hommes avec des mitraillettes ne réglera rien.

Le sang de l’Irak est rouge n’en déplaise aux faucons, ce liquide noir et visqueux qui les intéresse tant et qui coule de moins en moins n’aurait jamais dû justifier le début de cette tragédie. Il trace par contre en lettres de feu le prochain chapitre dont chaque page est un faire-part de décès et l’intrigue, un embrasement généralisé potentiel.

N’ouvrez pas que les portes, ouvrez aussi les yeux, il est plus que temps…

* Entre guillemets car du fait de la disparité des forces, « écrasement » serait plus juste.

by Manuel at 10:50:33

18.09.04

Samedi 18 septembre
La fameuse (Fumeuse ? 88|) question : « … Objets inanimés avez-vous une âme ? » me permet de rendre aujourd’hui un double hommage.

Le premier à une caisse métallique avec des pièces caoutchoutées rondes presque aux 4 angles, œuvre d’un esprit asiatique totalement immature en terme de design mais incroyablement compétent si l’on parle de fiabilité.

Vous aurez reconnu sans peine :crazy: notre voiture familiale, née Toyota Prévia à quatre roues motrices. Achetée neuve en 1995, elle vient de franchir hier soir ses 222'222 kilomètres sans autre souci depuis 9 années que de l’entretenir selon le manuel (On peut toujours s’y fier…) du constructeur.

Bravo à elle, merci à ses concepteurs, c’est fantastique !

"222'222...."

Deuxième hommage, cette fois à ce mois de septembre et à la nature. Le temps est enchanteur, la température estivale (Normal, nous y sommes !) et les perspectives somptueuses.

Si l’on prend 5 minutes pour observer le champ d’à côté, que de merveilles y verrons-nous ?

Par analogie, si l’on prend 5 minutes pour réfléchir à sa vie, que de joies et d'opportunités pourrons-nous y trouver…

Le verre moitié vide ou moitié plein ?


by Manuel at 15:53:15

17.09.04

Vendredi 17 septembre
Hier soir, en regardant « Envoyé Spécial » j’ai vraiment eu envie de partir, de quitter ce monde de folie, de méchanceté et de tristesse.

De Beslan au Bangladesh, le vent mauvais soufflait fort sur la terre des hommes.

Alors, lorsque ce matin cette image s’est proposée à moi, je l’ai figée. Comme une fenêtre sur cet ailleurs que tant de nous appellent de leurs vœux. En espérant que ce monde où nous pourrons vivre en paix ne sera pas ailleurs dans l’espace mais simplement dans le temps.

Et pourquoi pas demain, et pourquoi pas aujourd’hui ? Il ne tient qu’à nous d’essayer et de nous mettre en marche…

&quot<img src='img/smilies/graysmilewinkgrin.gif' alt=';D' class='middle' />épart pour l'humain..."
by Manuel at 09:35:22

16.09.04

Jeudi 16 septembre
Le monde, ou à tout le moins une partie de celui-ci, se mettrait-il à tourner dans le bon sens ?

Quel choc, quelle joie d’entendre le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, déclarer à la BBC que l’invasion américaine de l’Irak était illégale !

A tous ceux qui le traitaient de « Valet de Washington », décidemment le petit personnel se rebiffe…

Il a même estimé que l’organisation d’élections crédibles en janvier prochain semblait improbable, compte tenu de la situation dramatique du pays. Il y a peu à rajouter, le bon sens, le fameux bons sens ayant parlé, tout a été dit.

Espérons seulement qu’il sera entendu…

"Rien entendu, rien vu et rien dit..."

Copyright pour l'image : www.africartonline.com
by Manuel at 08:10:36

15.09.04

Mercredi 15 septembre
J’ai envie aujourd’hui d’aborder, de survoler, d’effleurer la notion de progrès à travers les développements de l’informatique, plus précisément les capacités de stockage de nos ordinateurs personnels.

Lorsque quelque temps après avoir fondé ma première société en 1982, j’ai souhaité acquérir un ordinateur digne de ce nom, un ami qui travaillait chez IBM a commandé, officiellement pour son usage personnel, la Rolls de l’époque qui bénéficiait d’un disque dur de 111 Mb, soit 111 millions.

Les disquettes amovibles contenaient environ 1 Mb et la moitié de mon parc informatique actuel dispose encore de lecteurs de disquette.

Le CD-Rom a explosé les limites avec une capacité initiale de 650 Mb, portée depuis à 800. Pendant ce temps, les 100 et quelques millions des disques durs du début se sont transformés en 1, 2 voir 4 Gb, soit milliards.

Aujourd’hui, mon mini ordinateur portable, celui de Compostelle, embarque une capacité de 40 Gb et celui de mon bureau de 120 Gb alors que je stocke les épisodes du dessin animé sur des disques durs externes de 500 Gb !

Quant aux DVD-Rom, ils en sont à 4,7 Gb mais la prochaine génération de Blue-Ray passera à 50 Gb...

Pourquoi tous ces chiffres ?

Parce que je trouve pertinente la comparaison avec une de mes passions, l’écriture… Savez-vous de combien d’espace a besoin un de mes livres (Plus de 400 pages et 2 ans de travail) ? 918 Ko pour « Genia » et 946 pour « Elixir » !

A rapprocher des capacités précédentes. Ce n’est pas clair ?

Dit autrement, je pourrais stocker plus de 43'572 livres originaux dans mon seul ordinateur portable et plus de 130'718 dans celui du bureau. Vu les 2 années nécessaires à l’élaboration d’un seul, l’éternité n’y sera pas de trop.

J’y vois 2 choses, la magie de la technologie et son inhumanité, de tels ordres de grandeur ne sont plus choses humaines… alors quoi ?

A demain !

B)
by Manuel at 19:06:17


Mardi 14 septembre
Bonjour,

J’ai reçu un message amusant :D qui commentait les hauts faits de la plus grande démocratie du monde : les Etats-Unis !

Il contenait notamment les résultats officiels de l’élection de 2'000 :

Gore 50'999'897 et Bush 50'456'002.

Soit Georges W. Bush vainqueur par moins 543'895 voix !! :crazy:

L’autre information était l’affirmation contenue dans un livre « The Family », biographie non autorisée de la dynastie conservatrice Bush, selon laquelle, entre autres joyeusetés, ce bon Junior aurait consommé de la cocaïne :oops: à Camp David pendant que papa était président.

Ah Georges, on comprend pourquoi tu as toujours cru que ton avenir était sur des rails…

:))
by Manuel at 14:29:12

14.09.04

Lundi 13 septembre
Les chiffres sont accablants, terribles, un être humain meurt toutes les 5 minutes au Darfour !

Pendant ce temps, les « grandes nations » se disputent afin de savoir s’il est judicieux de dénommer cette situation un génocide ou pas. Car, sans aucun doute, les victimes verraient leurs derniers instants apaisés ou pas, en fonction de la catégorie d’ignominies qui les aura tuées…

Dans ce genre de situations, je ne peux m’empêcher de penser au Docteur Kouchner, plus connu sous le titre de « Monsieur le Ministre » que beaucoup avaient raillé lorsqu’il avait posé pour les photographes, avec un sac de riz sur l’épaule, à son arrivée en Somalie, mais :

1) Il y était allé
2) Il emmenait de la nourriture et des moyens médicaux
3) Il « n’avait pas peur de mettre les mains dans la merde », selon sa propre
expression

Formé à « l’école » du Biafra et de son hécatombe, ce genre d’hommes pouvait prendre la mesure de l’horreur en cours et de l’urgence à y répondre.

Comment accepter que des résolutions soient discutées, plus éventuellement votées alors que des êtres humains meurent ?

A la demande de l’Onu, Bernard Kouchner (Voir son interview de l’époque sur mon site) est aussi allé mettre les « mains dans la merde » en Yougoslavie, n’hésitant pas à mettre aussi sa propre vie en danger.

Pourquoi ne mandate-t-on pas un homme comme celui-là, avec une infrastructure et des moyens pour aller sauver le million de personnes en danger de mort ? Est-ce le fait qu’ils ne possèdent rien et qu’ils soient noirs qui explique qu’ils ne comptent pas ?

Quant à moi aujourd’hui, je ne vais compter que jusqu’à 3, soit les 3 personnes qui sont mortes depuis le début de ma rédaction.

Pardon… Je vous demande pardon…


by Manuel at 09:00:42

13.09.04

Dimanche 12 septembre
Il est des rendez-vous que l’on n’a pas le droit de manquer…

Hier, c’était celui avec le souvenir de ces terribles attentats. Je n’avais pas le cœur à les évoquer même si les émotions ressenties ce jour-là sont encore si présentes, l’incrédulité le disputant à l’horreur.

Ce voile pudique s’est déchiré aujourd’hui, en toute fin de soirée. J’ai été terrifié par la reconstitution des événements du vol 93, celui qui était destiné à frapper une seconde fois Washington et qui s’est écrasé dans un champ à Shanksville en Pennsylvanie. Les passagers ayant pu appeler leur famille au téléphone, on connaît la genèse des événements qui ont conduit à la mort des 33 passagers, 7 membres d’équipage et 4 terroristes.

Ce compte à rebours était insoutenable, la fin de l’histoire étant malheureusement connue, on partageait chaque seconde des derniers mots échangés entre les passagers et leurs familles, et c’était des mots d’amour, de si merveilleux mots d’amour !

Quelle horreur pour « ceux qui sont restés », déjà au courant des attentats de New York, de parler avec leur femme ou leur mari en anticipant leur fin prochaine et sans rien pouvoir y faire. Je pense particulièrement à la belle-mère d’une jeune fille, Elisabeth, qui pleurait en disant que les parents sont là pour protéger leurs enfants et qu’elle n’avait été pour elle d'aucun secours…

Cette tragédie a profondément marqué le Monde et les Etats-Unis mais seuls les Américains se sentaient invincibles, avant. Le traumatisme influence et influencera longtemps leur vision de l’extérieur, il nous faut le savoir et nous en souvenir. On ne parle pas de la même façon à quelqu’un qui a subi un choc profond et c’est leur cas.

On ne vit pas la démocratie de la même manière, non plus. Je crains qu’en novembre prochain, ils nous en donnent une bien triste preuve, du genre de celles dont les Afghans et les Irakiens « profitent » depuis ces horreurs.

N.B : Pour ceux que les questions non résolues empêchent de ronronner, voici une page bien intéressante sur le site des démocrates américains : http://democrats.com/view.cfm?id=7999

Elle suggère une autre approche de la fin du vol 93 avec Dick Cheney et un F-16 en vedettes, chacun se fera son opinion…

by Manuel at 08:12:35

12.09.04

Samedi 11 septembre
Plutôt que de rappeler un autre 11 septembre de très triste mémoire… J’ai choisi de partager un choc esthétique ressenti voici déjà 4 ans !

Amateur de motos depuis ma tendre enfance, j’avais renoncé à cette passion à l’occasion de la naissance de mon troisième fils. Le danger potentiel de ces engins s’accommodant mal avec la co-responsabilité d’une famille nombreuse.

Alors comment expliquer que j’ai craqué après l’arrivée du quatrième ?

Voilà la réponse :

"Only one word : Superb !"

En 3 mots : Triumph Speed Triple. A mes yeux, une des plus belles motos jamais conçues.

Lorsque le design rencontre l’efficacité, même un ardent défenseur du respect de la nature peut se laisser convaincre…

N.B: Et si tous les passionnés de mécanique étaient aussi parcimonieux que moi dans la concrétisation de celle-ci, l'atmosphère et la tranquilité ne craindraient pas grand chose...

by Manuel at 19:51:14

11.09.04

Vendredi 10 septembre
Une discussion très intéressante a eu lieu aujourd’hui, j’y ai pris part totalement par hasard. Elle concernait les insectes nuisibles qui ont attaqués les plantes cet été et s’est tenue entre spécialistes, au rang desquels je ne figurais bien entendu pas.

J’étais juste quelqu’un qui était là…

Il semble que le Sud ait été principalement attaqué par 2 espèces, l’araignée rouge et la cochenille, occasionnant de gros dégâts. Entendant ce terrible récit, j’attendais l’arrivée de la poudre magique ou de la bombe salvatrice répandant sa chimie aux quatre coins du jardin et exterminant jusqu’au dernier des indésirables.

Que nenni !

La chimie a été proscrite en grande partie des jardins privés (Quid des exploitations agricoles ?) et la solution consiste, c’est rigoureusement exact, à frotter les feuilles une à une pour les nettoyer de la cochenille et à couper celles attaquées par l’araignée rouge, sans oublier de les brûler ensuite.

Une fois ce travail effectué, il s’agira de passer en vue de l’hiver de l’huile de colza sur les dites plantes afin de les protéger d’éventuelles cochenilles rescapées. Incroyable, non ? A trop tirer sur la corde, (Qui pense aux antibiotiques ?), nous sommes parvenus à créer un double piège et tomber dedans.

D’une part, utiliser à tout va des produits qui ont pollué notre environnement et d’autre part, sélectionner des insectes particulièrement résistants. L’homme n’aurait donc pas le contrôle sur tout ? L’ego de certains va en prendre un coup et, qui sait, peut-être leur permettre de retrouver leur juste place dans la création…

:crazy:

by Manuel at 08:49:19

09.09.04

Jeudi 9 septembre
J’ai visité la Corée du Sud en 1988, « le pays du matin calme », l’expérience fut enrichissante, le pays rempli de merveilles et les gens adorables mais je n’y ai vu aucun matin aussi calme que ce matin !

"Paix et harmonie..."

Quel plaisir de le partager avec vous…

by Manuel at 16:19:26

08.09.04

Mercredi 8 septembre
Aujourd’hui, mon esprit vagabondait du côté de Compostelle, de cette merveilleuse aventure, de toutes ces émotions, de tous ces gens croisés, j’aurais dû écrire rencontrés mais le double sens m’amusait.

Le doute, l’inquiétude quant à un effet qui s’estomperait dans le temps, s’estompe à son tour, l’arroseur arrosé !

Lorsque, comme en ce moment, je prends le temps de réfléchir à avant et après, je suis à chaque fois estomaqué par les différences. Le verre à moitié vide qui s’est transformé en verre à moitié plein, les questions sur l’avenir du dessin animé qui sont devenus des opportunités et tout le reste…

Je ne peux exprimer ma gratitude, je ne trouve pas les mots, je pense qu’il est délibéré qu’ils n’existent pas, c’est la vie elle-même qui doit les exprimer, je me réjouis de la vivre…

by Manuel at 17:51:27


Mardi 7 septembre
Tout à l’heure, couché sur une couverture dans un champ d’herbes folles ondulant au gré de la brise de rentrée, j’observais le monde… miniature !

Des abeilles industrieuses visitaient les fleurs, une à une, la conscience professionnelle débordante de pollen. Quelques fourmis semblaient chercher quelque chose qu’elles ne trouvèrent pas ou que je ne remarquais pas le temps de mon observation.

Les guêpes, agressives en diable, tentaient approche sur approche, l’écossais de la couverture semblant une cible qu’il s’agissait, avec son occupant, de toucher au moins une fois. Par chance, les plans de vol n’étaient pas au point et les trajectoires finalement erratiques.

Les sauterelles, visiteuses aux bottes de sept lieues, regardaient ce monde, le leur pourtant, avec les yeux étonnés et seulement vaguement concernés de celles qui ne font que… sauter.

D’étranges mini guêpes, au vol stationnaire si parfait que le passionné d’hélicoptère qui rédige mima le regard des sauterelles du paragraphe précédent, vinrent constater que l’envahissement de leur territoire par mes soins ne devrait pas durer et s’en retournèrent à leur statique destin.

Le mot de la fin revint à une coccinelle qui, animée d’une foi à toute épreuve, se posa sur mon ventre qu’elle visita en tout sens avant de débuter une toilette complète. Sans aucun signe d’agitation ou d’inquiétude, elle paracheva ce déjeuner en paix…

N.B : Cette chronique imaginaire (Mais inspirée de tant d’instants passés allongé dans l’herbe) était un exercice imposé par ma femme et mes fils aînés dans lequel les mots : couverture, sauterelles et paix devaient figurer, à vous de décider s’il est réussi !

;D
by Manuel at 07:19:17

06.09.04

Lundi 6 septembre
Le bilan de la prise d’otages en Ossétie s’établirait à 388 victimes, principalement des femmes et des enfants, c’est inconcevable lorsque l’on songe à la douleur provoquée par la perte d’un seul proche…

La fracture entre les mondes s’accroît encore et toujours, que les mondes soient ceux des religions, des nationalités ou de l’argent, la compréhension s’éloigne au rythme soutenu des agressions réciproques.

Je lisais récemment un papier sur l’augmentation inquiétante des cas de « folie subite » en Chine débouchant sur des massacres de nombreux innocents. Untel perd la tête et attaque à coup de couteau plusieurs personnes, sans raison apparente.

Sans raison apparente seulement car il faut à peine creuser pour se rendre compte que les assassins sont, par exemple, des étudiants crevant littéralement de faim, dont les parents pauvres paysans se saignent au quatre veines pour tenter de « financer » les études et qui, à bout de nerfs devant les railleries incessantes de leurs camarades plus aisés, explosent un jour et perdent tout contrôle et toute mesure.

L’être humain est capable de bien des merveilles, l’énergie de ses dépassements peut porter plusieurs noms, l’amour étant le plus connu et l’espoir le plus nécessaire. Enlevez l’espoir à un homme, vous le déshabillez alors de cette armure qui le protégeait et nous protégeait de son potentiel abyssal de destruction.

Il y a sans doute des erreurs de la nature, des créations qui ont dérapé et qui produisent des monstres, des êtres incapables de fonctionner dans une société humaine. Nous ne parlons pas ici de ceux-là car ce sont des malades. Nous parlons de ceux que nos systèmes créent à un rythme de plus en plus élevé et qui « justifient » par leurs actes infâmes, la répression et la coercition dont toute la société va être à son tour, la victime.

Il nous faut briser ce cercle vicieux, cette spirale qui aspire le monde soi disant moderne dans les couches les plus noires de son devenir potentiel. Chaque enfant, chaque femme, chaque homme sont des êtres uniques, égaux en droit, en amour et en espoir. Quelle que puisse être son sexe, sa religion, sa couleur, sa nationalité, son intelligence, son ambition et surtout son argent.

Je refuse le credo de ce monde binaire, intégralement fait de 1 et de 0, qui veut que je ne sois que le chiffre de mon argent, très utilement paramétrable comme un 1 suivi d’un certain nombre de 0. Ce nombre déterminant mon pouvoir d’achat, donc mon importance dans la société. Je suis ce que je peux acheter, je suis ce que l’on peut me vendre, je suis ce que l’on peut me prendre.

Des millions meurent chaque année parce que la seule chose qu’ils ont à donner, c’est leur vie.. et ils ne la donnent même pas ils la perdent…
La terre des hommes pleure ses 388 enfants massacrés sur l’autel de la perversion, ce ne sont ni les premiers ni, concept inacceptable, les derniers. Notre devoir minimum est de ne pas oublier, dès demain !

A demain…

by Manuel at 18:52:36


Dimanche 5 septembre
Ils l’ont fait !

Ils ont osé répliquer à l’horreur par l’horreur. L’inimaginable et inacceptable prise d’otage d’Ossétie s’est terminée par le carnage annoncé mais auquel personne ne voulait croire.

Les images sont insoutenables, les perspectives effrayantes et l’air irrespirable de toute cette haine.

J’arrête ici ce que j’ai vu est…

by Manuel at 10:06:22


Samedi 4 septembre
Encore dans les nuages de la merveilleuse journée d’hier qui s’est conclue sous les platanes par un dîner romantique…

A noter, le repas de midi qui s’était, lui, achevé tout habillé dans l’eau !

"No comment"

Vivement un prochain non anniversaire, les anniversaires ne se représentant plus avant l'année 2005…

by Manuel at 10:04:21

03.09.04

Vendredi 3 septembre
What a day !

Ma belle a son anniversaire, c’est fantastique…

J’entends les ricaneurs, ricaner, avoir son anniversaire n’a rien de fantastique, et bien ils ont tort.

Partager l’anniversaire de la personne que l’on aime est un jour tellement plus gratifiant encore que de « simplement » vivre le sien. Cette sensation connue de tous les parents envers leurs enfants est plus rare envers son conjoint car la communauté de chair (Au sens de l’âme) vécue avec son petit n’est pas systématique avec un adulte.

J’ai cette chance de piaffer depuis des jours en pensant à aujourd’hui…

Les événements n’ont pourtant pas tous été favorables puis que « le » cadeau prévu et commandé un mois à l’avance ne sera pas là, une page entière d’explications m’ont été données sans que cela ne change la réalité, j’ai les mains vides mais le cœur débordant !

Je ne le vis pas comme un drame, cela met plus en valeur nos sentiments aux garçons et à moi. Le matériel absent a laissé la vedette à l’immatériel si présent, merci Messieurs…

Pour en revenir à ma belle Alice, je te souhaite 365 jours de bonheur et d’accomplissement jusqu’au prochain 3 septembre et je mets d’ores et déjà tout en œuvre pour que ton cadeau arrive d’ici là !

Joyeux Anniversaire ma Chérie

Il serait cependant plus juste de dire que c’est notre jour à nous, les 5 garçons, comme tous les jours d’ailleurs car tu nous rends si heureux que comme dans le conte qui porte ton prénom, tous les jours c’est notre « non anniversaire » au pays de la merveille !

"Joyeux Anniversaire !"

N.B : Ma femme qui a horreur que je publie des photos d’elle ne va pas être contente, un comble pour un jour comme celui-là mais les garçons et moi voulions lui envoyer des millions de bisous, alors…

by Manuel at 08:30:06

02.09.04

Jeudi 2 septembre
Aujourd'hui, rien !

Ou plutôt, aujourd'hui est la veille de demain...

Demain est l'anniversaire de Alice, alors... à demain !

:D
by Manuel at 19:11:34


Mercredi 1 er septembre
Le monde est fiévreux, le monde est malade…

Du Népal, à l’Irak en passant par la France, la Russie et l’Ossétie du Nord, ses convulsions sociétales interpellent, inquiètent, pour ne pas dire terrifient.

L’histoire est connue, si on plonge une grenouille dans une casserole remplie d’eau bouillante, elle va immédiatement tenter d’en sortir, mais si l’eau est froide au départ et qu’on la chauffe graduellement, la grenouille va rester tranquille jusqu’à sa mort…

Que dirions-nous de la situation de ce premier septembre 2004 si nous revenions aujourd’hui d’un séjour de quelques années dans l’espace ?

La majorité d’entre nous a accepté le concept américain d’invasion de l’Irak, soit disant pour déboulonner un dictateur qui n’était pas si dérangeant tant qu’il se contentait d’affamer des millions des siens et d’en massacrer des dizaines de milliers.

La majorité d’entre nous a accepté le concept du droit (Légitime !) d’Israël à vivre en paix à l’intérieur de frontières à géométrie variable, quid de ce même droit pour les Palestiniens ? Moins l’élasticité des frontières, bien sûr…

La majorité d’entre nous a accepté le concept russe de « gestion » de son territoire et de ses colonies. Comment appeler autrement les ex-provinces, paraît-il indépendantes ? Curieusement, là aussi le pétrole donne sa couleur et son odeur à la liberté des peuples.

Etc, etc…

Tout ceci donne, dans le désordre et sans ambition macabre d’être exhaustif :

Plus de 100 enfants menacés de mort pour la charge émotionnelle qu’ils représentent, aussi bien dans l’opinion publique russe que mondiale. Peut-on donner l’assaut dans un contexte comme celui-là ?

Des manifestants népalais attaquant la mosquée de Katmandou et brûlant son mobilier.

Des attentats quotidiens en Irak, tuant et mutilant des innocents tout en privant le pays des revenus de son or noir, drôle de guerre de libération.

2 journalistes français pris en otage et en étau entre des montagnes si antagonistes qu’elles tiennent plus de la tectonique des plaques, que de la diplomatie.

Etc, etc…

En conclusion provisoire, je me sens mieux, je viens de me rappeler que lors de l’investiture républicaine de Georges W. Bush |-|, Arnold Schwarzenegger (Brillant homme politique à la largeur de vue panoramique ! On dit 16/9ème) avait déclaré que si nous voulions que le monde aille mieux, c’est Junior que l’Amérique devait choisir.

Maintenant que j’y pense, c’est presque sûr, le monde va déjà mieux, les civilisations se comprennent, les religions communiquent, je suis rassuré…

XX(
by Manuel at 08:19:24

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