16.07.05
Dimanche 17 juillet
La France a-t-elle perdu la main ?
L’échec de la candidature de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques de 2012 n’est-il qu’une péripétie dans la vie d’un grand pays ou au contraire la démonstration répétée d’un « problème français » ?
Tous les étrangers ayant des contacts fréquents avec les médias hexagonaux savent bien qu’ils décernent les titres et les médailles avant les épreuves et que souvent le réveil est douloureux…
La récente comparaison de la couverture par la presse française ou anglo-saxonne de la compétition pour l’organisation des Jeux est plus que révélatrice de ce « mal français » car que pouvions-nous lire, voir ou entendre ?
D’un côté, la messe était dite ; Paris avait le meilleur dossier, unanimement reconnu par les professionnels, les sportifs et le comité d’évaluation du CIO. De l’autre, 2 ou 3 villes se partageaient les faveurs avec 2 challengers principaux : Paris et Londres. Suivait une présentation relativement équilibrée des forces et des faiblesses de chaque candidature.
Paris a mis en avant ses entreprises et ses sponsors, le film présenté à Singapour était d’ailleurs incroyable, on y voyait plus de Renault que de sportifs !
Le film anglais était lui plein d’émotion et d’ambition populaire, pas de club d’entreprises mais une universalité de l’esprit olympique…
En élargissant le débat et en revenant au titre de cette chronique qui paraîtra polémique à certains, je déraperai en commentant le modèle social français et anglais. Les Français jugent le système anglais comme sauvage et tout entier orienté dans l’intérêt d’un patronat assoiffé de sang ouvrier, une jungle sans âme vendue au grand capital.
Les Anglais sourient et remarquent que leur pays inhumain a 2 fois moins de chômeurs que le paradis français des travailleurs, incompréhension garantie.
En fin de compte, j’opposerai 2 images, celles des icônes des 2 candidatures !
A ma gauche, Bertrand Delanoë, maire socialiste parisien qui revendique publiquement ses choix personnels et politiques (No comment…). A ma droite, Sebastian Coe, ancien député conservateur (Pour l’anecdote), double champion olympique, multiple recordman du monde.
Etes-vous vraiment étonnés du choix du CIO ?
Alors n’en déplaise au Club des Entreprises de Paris 2012, les membres du CIO ont voté pour une ville où l’on parle 200 langues qui a su les faire rêver.
A l’image de Tony Blair qui s’est fait applaudir au Parlement Européen alors qu’il est un des fossoyeurs de la Constitution et le complice de W dans l’attaque illégale de l’Irak !
Nous sommes en 2005, l’époque est à la communication alors plus de Coe et moins de Renault, plus de Zidane et moins de Chirac, plus de gens et moins d’entreprises, plus de jobs et moins de grèves, plus de substance et moins de prestance, et la prochaine fois cela passera...
A demain !
N.B : En hommage nostalgique à la F.F.F. (Fédération Française de Football) qui a su faire émerger au tournant du millénaire des F.F.F. (Funambules Fiers et Féconds), je me demandais pourquoi ils s’étaient transformés en F.F.F. (Financiers Frustrés et Fatigués) ?
Quant à ceux qui trouvent que l’art est aussi difficile que la critique est aisée, j’ose leur conseiller amicalement la lecture du dossier du « Canard enchaîné » consacré aux logements de fonction de l’état français : « Les Gaymard de la République ».
Ils y verront pourquoi une Nation qui a pour devise « Liberté – Egalité – Fraternité » doit se réformer profondément lorsqu’elle est parvenue à ce stade de déséquilibre entre ses citoyens ; à rapprocher du concept des J.O. à Paris préparé par un « Club des Entreprises » brillantissime mais qui n’a pas su faire vibrer l’âme du CIO…
by Manuel at 23:55:16
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